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Madagascar: l'intérim présidentiel par le Premier ministre pendant la campagne électorale fait des mécontents

A Madagascar, lundi 11 septembre, les 13 candidats à l’élection présidentielle ou leur représentant, ont effectué le tirage au sort de leur numéro officiel qui apparaîtra sur le bulletin unique, sur les panneaux d’affichage ou encore sur les t-shirts à l’effigie des candidats distribués pendant la campagne. Un tirage au sort opéré à la Céni devant huissiers, mais dont le résultat a presque été éclipsé par l’apparition d’une nouvelle contestation : celle concernant l’intérim du président de la République, assurée non pas par le président du Sénat comme le stipule la Constitution, mais par le Premier ministre et un gouvernement collégial.



Madagascar: l'intérim présidentiel par le Premier ministre pendant la campagne électorale fait des mécontents
Dans une salle comble, alors que le tirage au sort vient d’être effectué, le ton commence à monter. Plusieurs candidats contestent la décision entérinée deux jours plus tôt par la Haute Cour constitutionnelle (HCC) de nommer le gouvernement et son Premier ministre, chef de l’Etat par intérim, suite à la renonciation du Président du Sénat.
 
« La Constitution ne peut pas obliger une personne qui veut démissionner ou qui renonce à un devoir décrit par la Constitution, à s’y soumettre. » soutient le président de la HCC, sommé de répondre aux questions.
 
L’ex-président Marc Ravalomanana et candidat à la présidentielle, excédé, quitte la salle. « Un président du Sénat, c’est un élu, même s’il n’est élu que par les sénateurs. On ne peut pas nommer quelqu’un d’autre simplement comme cela. C’est un coup d’Etat institutionnel. »
 
 « On est dans une interprétation trop facile des textes constitutionnels dans le sens où normalement ce devrait être le président du Sénat qui assure l’intérim » explique Eléonore Johasy, coordinatrice nationale de Tsara Tahafina, le parti qui présente le candidat Auguste Paraina. « Le président du Sénat s’est déjà prononcé par deux fois il y a quelques jours, pour dire qu'il était prêt à prendre ses responsabilités. Or il se déclare subitement incapable d’assumer cette responsabilité dont il était informé à quelques heures de la démission du Président de la République ? »
 
Le député et candidat Siteny Randrianasoloniaiko est certain qu’il y a eu « une pression ». « Il a été forcé de dire qu’il ne se sentait pas capable d’assurer ce nouveau rôle », assure-t-il. « Bien sûr que c’est un avantage pour le candidat Rajoelina ! » s’exclame le désormais n°13. « Je suis inquiet pour la démocratie ici, à Madagascar ».
 
« Ce gouvernement va-t-il vraiment garantir la neutralité de l’administration pendant tout le processus électoral ? Va-t-il garantir l'égalité de chances entre tous les candidats ? On se pose la question. On ne va pas cesser d’interpeler le gouvernement et la communauté internationale par rapport à ces inquiétudes. » intervient à son tour Alain Rasambany, le mandataire du candidat et ex-président Hery Rajaonarimampianina.
 
Des affirmations que le candidat n°3, Andry Rajoelina, réfute. « Le président du Sénat m’a appelé avant de prendre cette décision. C’est une décision volontaire et c’est une sage décision. Il va donc continuer à être président du Sénat. Il n’est pas au courant des dossiers traités auparavant. Et c’est pour cette raison que c’est tout à fait logique et normal que le Premier ministre dirige le pays avec l’ensemble du gouvernement. »
 
Contacté à de multiples reprises, le président du Sénat n’a pas répondu à nos sollicitations.

RFI

Mardi 12 Septembre 2023 - 10:37


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