Une affaire de violation de droit d'auteur secoue la scène intellectuelle et politique sénégalaise, opposant la journaliste d'investigation indépendante Zaynab Sangaré à l'ancien Premier ministre Abdoul Mbaye. Au centre de cette controverse, un ouvrage intitulé « L’Afrique en quête de souveraineté face aux opportunités des conflits de la géopolitique mondiale », dont la paternité intellectuelle est désormais âprement disputée. L'affaire a atterri en justice.
En effet, une plainte déposée par Mme Sangaré auprès du Procureur de la République près le Tribunal de grande instance de Dakar met en lumière des accusations graves : « violation de droit d’auteur, abus de confiance, sabotage intellectuel et divulgation de correspondance privée ». Après avoir finalisé son ouvrage le 4 janvier 2025, Zaynab Sangaré a fait savoir qu'il était destiné à être publié par la prestigieuse maison d'édition L’Harmattan.
Pour financer cette parution, a informé L'Observateur, la journaliste avait même entrepris des démarches transparentes de crowdfunding ( financement participatif), témoignant de son engagement envers ce projet. Dans le cadre de la promotion de son œuvre, Mme Sangaré avait sollicité deux figures politiques majeures pour la rédaction de préfaces : le Premier ministre actuel, Ousmane Sonko, et l'ancien Premier ministre Abdoul Mbaye.
Ousmane Sonko avait répondu favorablement le 10 avril 2025, exprimant son intérêt pour le projet. Parallèlement, Abdoul Mbaye, approché pour une éventuelle contribution, s'était montré initialement « réceptif, enthousiaste, presque admiratif », selon les dires de Zaynab Sangaré.
Il lui aurait même adressé plusieurs textes riches en références, suggestions et éloges, laissant présager une collaboration fructueuse. Le point de rupture semble être survenu le 2 juillet 2025, lors de la dernière rencontre entre la journaliste et Abdoul Mbaye. Zaynab Sangaré lui a alors confirmé que la préface de son ouvrage serait finalement rédigée par Ousmane Sonko. C'est à ce moment qu'Abdoul Mbaye aurait exprimé son appréciation, mais à une condition surprenante : que son propre texte ne soit pas transmis à Ousmane Sonko, sous peine de le publier lui-même, arguant que ce dernier pourrait le plagier. Une déclaration que la journaliste a initialement prise « ironiquement, pensant à une simple provocation d’ego ».
La situation a basculé lorsque Zaynab Sangaré a découvert la publication sur SenePlus.com d'un texte signé par Abdoul Mbaye. Ce texte, selon la journaliste, reprendrait « le titre exact de [son] ouvrage, ainsi que ses grandes lignes, sa structure intellectuelle, ses réflexions majeures, telles qu’il les a lues dans la version intégrale que je lui avais envoyée par confiance, respect et ouverture. »
Pour Zaynab Sangaré, il s'agit ni plus ni moins d'un « vol intellectuel », un acte qu'elle qualifie de « gifle, non seulement à (sa) personne, mais à tous ceux qui défendent une Afrique libre, souveraine et debout », rapporte la même source.
Elle accuse également Abdoul Mbaye de se présenter « en plus comme un expert du souverainisme, posture grotesque qu’il ne pourra jamais assumer ni incarner, tant ce geste révèle sa dépendance à l’ordre impérial qu’il a toujours servi. »
En conséquence, la journaliste a annoncé son intention de poursuivre Abdoul Mbaye en justice, tant au Sénégal qu'à l'international, et de lancer une « contre-offensive médiatique sans relâche ».
Réponse de Abdoul Mbaye
La riposte de l'entourage d'Abdoul Mbaye ne s'est pas fait attendre. Par la voix de Christophe Banko, Directeur exécutif de son parti, l'Alliance pour la citoyenneté et le travail (Act), une mise au point a été publiée le 4 juillet, contestant fermement les accusations. Si les deux parties s'accordent sur la sollicitation initiale pour une préface et sa rédaction en avril, le clan d'Abdoul Mbaye situe le point de discorde en juin.
Selon eux, les services de l'ancien Premier ministre auraient été sollicités pour déplacer le texte en postface, ce à quoi Abdoul Mbaye se serait opposé, décidant alors de publier sa production sous forme d'article. Christophe Banko a défendu le droit de l'ancien Premier ministre, affirmant qu'« Il reste maître de sa production intellectuelle ». Un argument clé avancé par la défense d'Abdoul Mbaye est que le manuscrit remis par Zaynab Sangaré ne comportait « ni pagination ni éléments formels de protection ».
Ils rappellent que le plagiat, en droit, nécessite la reproduction identifiable de passages entiers, suggérant ainsi que les accusations de Zaynab Sangaré pourraient être difficiles à prouver.
En effet, une plainte déposée par Mme Sangaré auprès du Procureur de la République près le Tribunal de grande instance de Dakar met en lumière des accusations graves : « violation de droit d’auteur, abus de confiance, sabotage intellectuel et divulgation de correspondance privée ». Après avoir finalisé son ouvrage le 4 janvier 2025, Zaynab Sangaré a fait savoir qu'il était destiné à être publié par la prestigieuse maison d'édition L’Harmattan.
Pour financer cette parution, a informé L'Observateur, la journaliste avait même entrepris des démarches transparentes de crowdfunding ( financement participatif), témoignant de son engagement envers ce projet. Dans le cadre de la promotion de son œuvre, Mme Sangaré avait sollicité deux figures politiques majeures pour la rédaction de préfaces : le Premier ministre actuel, Ousmane Sonko, et l'ancien Premier ministre Abdoul Mbaye.
Ousmane Sonko avait répondu favorablement le 10 avril 2025, exprimant son intérêt pour le projet. Parallèlement, Abdoul Mbaye, approché pour une éventuelle contribution, s'était montré initialement « réceptif, enthousiaste, presque admiratif », selon les dires de Zaynab Sangaré.
Il lui aurait même adressé plusieurs textes riches en références, suggestions et éloges, laissant présager une collaboration fructueuse. Le point de rupture semble être survenu le 2 juillet 2025, lors de la dernière rencontre entre la journaliste et Abdoul Mbaye. Zaynab Sangaré lui a alors confirmé que la préface de son ouvrage serait finalement rédigée par Ousmane Sonko. C'est à ce moment qu'Abdoul Mbaye aurait exprimé son appréciation, mais à une condition surprenante : que son propre texte ne soit pas transmis à Ousmane Sonko, sous peine de le publier lui-même, arguant que ce dernier pourrait le plagier. Une déclaration que la journaliste a initialement prise « ironiquement, pensant à une simple provocation d’ego ».
La situation a basculé lorsque Zaynab Sangaré a découvert la publication sur SenePlus.com d'un texte signé par Abdoul Mbaye. Ce texte, selon la journaliste, reprendrait « le titre exact de [son] ouvrage, ainsi que ses grandes lignes, sa structure intellectuelle, ses réflexions majeures, telles qu’il les a lues dans la version intégrale que je lui avais envoyée par confiance, respect et ouverture. »
Pour Zaynab Sangaré, il s'agit ni plus ni moins d'un « vol intellectuel », un acte qu'elle qualifie de « gifle, non seulement à (sa) personne, mais à tous ceux qui défendent une Afrique libre, souveraine et debout », rapporte la même source.
Elle accuse également Abdoul Mbaye de se présenter « en plus comme un expert du souverainisme, posture grotesque qu’il ne pourra jamais assumer ni incarner, tant ce geste révèle sa dépendance à l’ordre impérial qu’il a toujours servi. »
En conséquence, la journaliste a annoncé son intention de poursuivre Abdoul Mbaye en justice, tant au Sénégal qu'à l'international, et de lancer une « contre-offensive médiatique sans relâche ».
Réponse de Abdoul Mbaye
La riposte de l'entourage d'Abdoul Mbaye ne s'est pas fait attendre. Par la voix de Christophe Banko, Directeur exécutif de son parti, l'Alliance pour la citoyenneté et le travail (Act), une mise au point a été publiée le 4 juillet, contestant fermement les accusations. Si les deux parties s'accordent sur la sollicitation initiale pour une préface et sa rédaction en avril, le clan d'Abdoul Mbaye situe le point de discorde en juin.
Selon eux, les services de l'ancien Premier ministre auraient été sollicités pour déplacer le texte en postface, ce à quoi Abdoul Mbaye se serait opposé, décidant alors de publier sa production sous forme d'article. Christophe Banko a défendu le droit de l'ancien Premier ministre, affirmant qu'« Il reste maître de sa production intellectuelle ». Un argument clé avancé par la défense d'Abdoul Mbaye est que le manuscrit remis par Zaynab Sangaré ne comportait « ni pagination ni éléments formels de protection ».
Ils rappellent que le plagiat, en droit, nécessite la reproduction identifiable de passages entiers, suggérant ainsi que les accusations de Zaynab Sangaré pourraient être difficiles à prouver.
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