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Zac Mbao: 10 ans de prison requis contre quatre employés de "Tapis Rouge"



 La société de meubles « Tapis Rouge », implantée à Zac Mbao, fait face à un scandale interne. Plusieurs de ses employés, dont un comptable, un magasinier, des chauffeurs et deux commerçantes complices, sont accusés d’avoir détourné et revendu des chambres à coucher depuis les dépôts de l’entreprise en décembre 2022. L’affaire, qualifiée de « trahison interne » par le procureur, a conduit à des réquisitions de dix ans de réclusion criminelle contre quatre prévenus, rapporte L’Observateur.
 
 
Tout a commencé en décembre 2022, lorsque la direction de « Tapis Rouge » a constaté des disparitions répétées de meubles dans ses dépôts de Zac Mbao. L’alerte est venue d’un chauffeur de l’entreprise, à qui C.T. Cissé, un comptable de 37 ans récemment licencié, a proposé de transporter des meubles « en dehors des circuits officiels ». Informé, le vice-gérant a demandé au chauffeur de collaborer pour piéger le suspect.
 
D’après L’Observateur, le plan a fonctionné. Cissé est intercepté près de son domicile aux HLM 4, alors qu’il a réceptionné des meubles volés. Son arrestation a permis de remonter jusqu’à ses complices présumés.
 
 
L’enquête a révélé l’existence d’une véritable association de malfaiteurs. Le magasinier, D.D. Sall (53 ans), a été le cerveau du réseau. À l’aide de faux bons de livraison, il a organisé la sortie frauduleuse des meubles des dépôts. Il s’est appuyé sur les chauffeurs B. Faye (29ans) et I. Sané (25 ans) pour assurer le transport des marchandises.
 
C.T. Cissé, lui, s'est chargé de revendre les meubles à deux commerçantes, A. Ndiaye alias Keita Ndiaye (40 ans) et M. Mendy (34 ans). Ces dernières ont proposé les produits sur leurs pages Facebook, sans facture ni justificatif. Les chambres à coucher, estimées entre 600 000 et 900 000 FCFA, sont revendues jusqu’à 1,5 million dans d’autres villes, notamment à Kaolack, détaille L’Observateur.
 
 
Devant les enquêteurs, les deux revendeuses ont reconnu avoir acheté deux chambres chacune, tout en niant connaître leur origine frauduleuse. Elles ont affirmé avoir été « rassurées » par Cissé, qui leur a dit que les meubles provenaient de Turquie.
 
À l’audience, les employés de « Tapis Rouge » ont tous nié avoir fait partie d’une bande organisée. Cissé a déclaré avoir acheté les meubles à un ancien employé devenu commerçant à Colobane, tandis que D.D. Sall a rejeté la responsabilité sur un chauffeur. B. Faye, pour sa part, s’est présenté comme un simple exécutant, « transporteur ponctuel sans mauvaise foi ».
 
 
Le procureur a dénoncé des actes « d’une gravité extrême », parlant d’un « viol répété du patrimoine de l’entreprise ». Il a fustigé une trahison commise par des employés « qui ont fragilisé leur propre société et mis en péril sa réputation ».
 
Il a requis dix ans de réclusion criminelle contre C.T. Cissé, D.D. Sall, B. Faye et I. Sané, et demandé la relaxe partielle des deux commerçantes, jugées négligentes, mais non complices actives.
 
 
L’avocat de la partie civile, Me Pape Mor Niang, a rappelé que les vols répétés ont « ébranlé la stabilité de l’entreprise » et la confiance du personnel, tout en écartant toute demande de dommages et intérêts. Les avocats de la défense ont, eux, plaidé la disqualification des faits, estimant que le parquet avait « sur-criminalisé une affaire banale de deux chambres à coucher ».
 
Le délibéré est attendu le 4 novembre prochain. Les prévenus ont encouru jusqu’à dix ans de prison ferme pour « association de malfaiteurs et vol en réunion aggravé », conclut le quotidien du Groupe Futurs Médias.

Ndèye Khouredia Seck (stagiaire)

Jeudi 9 Octobre 2025 - 13:07


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