Dans l'Etat nigérian de Borno, la plupart des personnes fuyant l’insécurité liée à Boko Haram se sont installées dans des écoles abandonnées. Les hommes et les femmes vivent dans des camps différents.
A Bama, près de 30 000 familles sont soutenues par les autorités locales, explique ce fonctionnaire nigérian rencontré par Ben Shemang du service en anglais de RFI : « Nous apportons tout ce que nous pouvons aux personnes déplacées. Nous leur donnons des vêtements, de la nourriture et des médicaments. Le gouvernement local s'implique dans cette assistance, parce que c'est la première fois que nous vivons une crise d'une telle ampleur. Avec l'insécurité liée à Boko Haram, les gens ont perdu toutes leurs ressources. »
Manque de moyens
Mais ce soutien ne suffit pas. Les conditions sanitaires sont difficiles : les personnes déplacées n'ont pas toutes un accès à l'eau potable. Il n'y a pas suffisamment de médicaments et de moustiquaires pour prévenir les risques de paludisme, qui s’accentuent en cette période de saison des pluies.
« Lorsque nous avons ouvert ce camp, c'était très difficile. Les réfugiés arrivaient avec plusieurs traumatismes : il y a les blessures physiques, mais aussi psychologiques. Nous avons mis du temps à les stabiliser », explique Hadja Bintu Marte, coordinatrice des services de santé d’un camp abritant 60 000 personnes déplacées dans l'Etat de Borno, sur les plus de 1,5 million recensées dans le pays. « En ce moment, à cause de la saison des pluies, nous observons énormément de cas de paludisme et des problèmes de diarrhées », souligne-t-elle.
Pour sa part, la NEMA, l'agence nationale de gestion des urgences, a mis en place un hôpital mobile pour assurer les besoins dans six grands camps accueillant des milliers de réfugiés dans l'Etat de Borno.
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