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France: un défilé du 14-Juillet entre passé et présent

Le défilé militaire sur les Champs-Elysées est un incontournable du 14-Juillet en France. Soixante-dix ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale, l’édition 2015 met à l’honneur les unités et communes ayant particulièrement combattu pour que la France soit libérée du joug nazi. Mais six mois après les attentats de Paris, cette édition 2015 est aussi marquée par la lutte contre le terrorisme.



Le 16 novembre 1940, de son exil londonien, le général de Gaulle créa l’Ordre de la Libération. Celui qui incarnait alors la France libre face à la France occupée et la France de Vichy voulait ainsi « récompenser les personnes ou les collectivités militaires et civiles qui se sont signalées d’une manière exceptionnelle dans l’œuvre de la libération » du territoire national. 1 038 personnes se sont vues attribuer le titre de Compagnon de la Libération. Seules seize sont toujours en vie et ceux dont l’état de santé le permet seront présents en tribune présidentielle, aux côtés du chef de l’Etat.

Compagnons de la Libération

Mais les années passant, ce sont désormais surtout les quinze unités et les cinq communes décorées qui font vivre l’esprit de la Résistance. Alors que le 8 mai dernier marquait les 70 ans de l’armistice  mettant fin à la Seconde Guerre mondiale, ce sont elles qui ouvriront le défilé cette année. Cinq jeunes engagés dans le service civique porteront des coussins brodés au nom des communes : Grenoble, l’île de Sein, Nantes, Paris et Vassieux-en-Vercors. Dans leur pas, les treize drapeaux et les deux fanions des unités distinguées défileront en V face à la tribune présidentielle. Un hommage qui allie les trois forces : les unités Compagnons de la Libération se trouvent aussi bien dans la marine que dans l’armée de l’air ou l’armée de terre.

Le défilé aérien rendra aussi hommage aux combattants de cette période-là. La patrouille de France, qui volera en tête, n’adoptera pas sa formation traditionnelle, le V. Ses douze Alphajet représenteront la croix de Lorraine : une croix à double traverse adoptée par la France libre en 1940. Elle se voulait un symbole opposé à la croix gammée des nazis.

 

Terrorisme

Hommage historique, ce défilé 2015 n’en est pas moins très marqué par l’actualité. L’actualité immédiate tout d’abord : en visite d’Etat en France, le président mexicain Enrique Pena Nieto sera l’invité d’honneur de François Hollande en tribune officielle. Et des cadets des trois armées mexicaines descendront les Champs-Elysées avec six faucons.


Mais ce défilé est surtout marqué par l’actualité plus marquante de l’année 2015 : la lutte contre le terrorisme. Pour la première fois, les unités d’élite des forces du ministère de l’Intérieur ont été invitées à participer. Vingt-et-un représentants de la BRI  (Brigade de recherche et d’intervention), du Raid et du GIGN (Groupe d’intervention de la gendarmerie nationale) passeront devant la tribune présidentielle. Ces trois unités ont mené les assauts contre Saïd et Cherif Kouachi ainsi que contre Amédy Coulibaly, le 9 janvier dernier. Les trois hommes venaient, au nom d’al-Qaïda dans la péninsule arabique (Aqmi) et de l’organisation Etat islamique (EI), de tuer 17 personnes en trois jours, à Charlie Hebdo, à Montrouge et dans un supermarché juif.

Les soldats de Sentinelle  leur emboîteront le pas. Cette opération a été demandée par François Hollande au lendemain des attentats pour renforcer la protection du territoire national. Sept mille militaires sont en permanence mobilisés dans le cadre de Sentinelle et 3 000 autres peuvent être déployés dans les 24 heures en cas de crise majeure. Cette opération sera représentée par 90 hommes et femmes issus des trois forces de l’armée. Ils défileront en carré.

« Suractivité »

Une opération venue s’ajouter à celles habituelles de l’armée et à celles menées hors du territoire français : Sangaris en Centrafrique, Barkhane au Sahel  et Chammal contre l’organisation Etat islamique en Irak. L’armée est « engagée massivement sur tous les fronts » reconnaît le général d’armée Hervé Charpentier, gouverneur militaire de Paris. Et le défilé ressent cette « suractivité » : il sera raccourci d’un quart d’heure. Trois mille cinq cents hommes et femmes y participeront, c’est 250 de moins que l’an dernier. Le nombre de véhicules est lui aussi en baisse : 208 cette année contre 285 en 2014.

Les rencontres entre soldats et population traditionnellement organisées dans l’après-midi ont été annulées. A la demande de l’état-major, les soldats rentreront directement dans leurs casernes pour profiter d’une permission ou être redéployés le plus rapidement possible. Un 14-Juillet marqué donc par la menace terroriste, mais une fête nationale qui se veut un vrai 14-Juillet. « Ce n’est pas un défilé au rabais, ce sera une belle cérémonie », assure le chef d’état-major des armées, le général Pierre de Villiers.


Rfi.fr

Mardi 14 Juillet 2015 - 07:03