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Accusé de corruption, un ex-DG des douanes burkinabè plaide "non coupable"

Vêtu d’une tenue traditionnelle de couleur blanche, l’air serein à la barre, l’ex-directeur général des douanes burkinabè, Ousmane Guiro, accusé de "corruption passive et enrichissement illicite", entre autres, a plaidé "non coupable", jeudi devant la chambre criminelle de la Cour d’appel de Ouagadougou.



Au total trois chefs d’accusation sont retenus contre l’ex-directeur général des douanes (2007 à 2012), après la découverte en décembre 2011 de deux cantines d’argent d’une valeur de 1.906.190.604 F CFA chez un de ses neveux, qui lui (M. Guiro)  appartenaient.

 

"Vous êtes accusé de corruption passive, enrichissement illicite et de violation de la réglementation des changes", a rappelé les chefs d’accusation, le premier président de la Cour d’appel Jean Emile Somda, le regard fixé vers l’accusé.

 

Avec un sourire aux lèvres, M. Guiro, la soixantaine, marié, père de quatre enfants, dit ne pas reconnaître les faits qui lui sont reprochés, affirmant n’avoir pas acquis cette somme de "façon illégale".

 

Assisté par un collectif d’avocats, Me Ouattara, Sorry, Salembéré, Yaguibou, Yanogo et Me Nion, il soutient que la somme dans les cantines retrouvée constitue "des dons" qu’il a reçu des mains "des opérateurs économiques et des fonctionnaires des services de la douane, lors des cérémonies (fêtes musulmanes, baptêmes, notamment)" et qu’il projetait investir cet argent dans la construction d’une école.

 

"Je n’ai jamais reçu un centime pour un service rendu en tant que douanier", a juré l’ex-directeur des douanes Ousmane Guiro, le regard confiant, soutenant que "la lutte contre la corruption (dont il est accusé aujourd’hui) était une de (ses) priorités" quand il était en fonction.

 

Pour le procureur général Laurent Poda (ministère public) et la partie civile, cette thèse développée par M. Guiro ne les convainc pas et ont exigé plus de précision dans sa justification des biens qu’il dit n’avoir pas acquis illégalement.

 

Dans une déclaration de l’accusé, lors des enquêtes préliminaires, il affirmait avoir acquis des sommes "après des services rendus" à de tierces personnes, a rappelé le procureur général M. Poda, lors des plaidoiries.

 

Les débats de la première journée du procès Guiro ont duré pendant plus de sept heures, avec une suspension de près d’une heure et deux à trois minutes de pause quelque temps après l’entame du procès, dû à des manquements (trois personnes qui représentent le parquet) soulignés par la défense. "C’est contraire à la disposition de la loi qui exige la présence d’un représentant du ministère public", selon l’un des avocats de l’accusé.

 

Au cours du procès, six témoins dont des inspecteurs des douanes et des membres de la famille de l’accusé, ont été entendus par la Cour, sur entre autres, la fonction des services des douanes et les avantages liés à ce métier.

 

Le procès s’est déroulé en présence de plus de deux cents personnes, composées des parents, collègues et amis de l’ex-directeur général des douanes et sous la protection de plus d’une dizaine d’agents de la Garde de sécurité pénitentiaire armés de kalaches et de pistolets.

 

Aux environs de 18H30, l’audience a été suspendue pour être reprise vendredi. Le verdict du procès Guiro pourrait être connu dès samedi, selon le programme des assises criminelles.  

 

A l’issue de la première journée du procès, le procureur général se dit "confiant" et ne doute pas de la condamnation de l’accusé au sortir des audiences.

 

M. Guiro, après 30 ans de service à la douane, avait été interpellé début d’année 2012 avant de bénéficier d’une liberté provisoire quelque mois plus tard. Il a été de nouveau arrêté le 27 avril.


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Vendredi 19 Juin 2015 - 08:52


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