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​Grève: les transporteurs n'accordent pas leurs violons - Les passagers entre soulagement et calvaire

Des routes dégagées, pas trop d’embouteillage, des arrêts de bus submergés de passagers, c’est le décor de Dakar, ce mercredi matin. Même si les syndicats des transports ont mis leur mot d’ordre de grève à exécution, le mouvement n’est pas respecté par tous les chauffeurs. C'est ce qu'a constaté le reporter de Pressafrik.com qui a sillonné les artères de Dakar pour faire le point sur la grève.



La devanture de l’école normale, qui est le point de rencontre des cars «Ndiaga Ndiaye» est aujourd’hui sans voitures. Est-ce en raison de la grève des transporteurs ? Trouvé près d’une gargote et attendant d’être servi, Omar Mbaye répond à la question. Journal en main, il décrit la place «comme un carrefour, le point de rencontre de tous les cars «Ndiaga Ndiaye» de Dakar.

L’habitué des lieux d’expliquer: «Si vous voyez qu’il n’y a pas de cars, c’est parce qu’ils ont des heures de départ. Ils sont là entre 07h-08h et entre 18h-20h ». «Mais la grève d’aujourd’hui n’a pas d’impact», déclare-t-il en précisant que «ce matin, ils étaient nombreux sur la place».
 
Adja n’est pas du tout d’accord car précise cette dernière trouvée assise à l’arrêt: «Je suis ici depuis plus de trente (30) minutes. J’attends le bus 39 mais je n’en vois pas. On dirait qu’ils ont respecté leur mot d’ordre de grève».

A l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD), vers les coups de 10 heures, c’est la bousculade et la course vers le peu de «Ndiaga Ndiaye» (quatre) garés sur place.
 
Salif BA fait partie des chauffeurs qui n’ont pas respecté le mot d’ordre de grève. «Je voulais observer la grève mais j’ai vu certains de mes camarades chauffeurs roulaient, je me suis dit pourquoi rester à la maison et ne rien faire», soutient-ils. Et de poursuivre : «On ne peut pas rester les bras croisés tout en sachant que nous sommes des soutiens de famille».
 
C’est Malgré lui que Madièye Diop, chauffeur n’a pas respecté la grève. «Conscient que cette grève est dans l’intérêt des chauffeurs car il faut que l’Etat améliore leur situation», ce dernier scande que qu’ «ils (les chauffeurs) sont très importants dans cette vie ». «C’est nous qui conduisons les malades, les élèves et même les agents de l’Etat. Donc, le pouvoir doit nous aider afin que nous puissions vivre correctement», enfonce-t-il le clou.
 
Au marché Sahm, les arrêts sont déserts. Quelques bus seulement sont à la disposition des centaines de passagers. En boubou marron, ce vieux chauffeur qui requiert l’anonymat, explique pourquoi il a tenu à travailler aujourd’hui. «J’ai travaillé parce que ce bus m’appartient, je ne suis pas comme ces chauffeurs qu’on paye par mois et qui peuvent suivre les instructions de leur patrons, je travaille pour mon propre compte», sert-il.
 
Ne s’arrêtant pas là, il souligne que « (leurs) responsables ne sont pas de bonne foi». «Ce n’est que de la politique politicienne. Ils ont décrété cette grève pour montrer leur pouvoir. Alassane Ndoye n’a jamais aimé «Aftu» donc je ne vois pas pourquoi le suivre dans ces désirs», martèle le chauffeur.

Ce, au moment où les passagers vivent un véritable calvaire. «Nous sommes là depuis 09 heures mais le constat est le même, les cars sont là mais ils refusent de nous transporter. C‘est trop difficile pour nous qui habitons hors de Dakar», pleure Nafi. «L’Etat doit revoir sa démarche et nous lui demandons de régler ce problème le plus vite possible», lâche l’étudiante d’un ton colérique. 
 


Mercredi 17 Août 2016 - 12:25


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