En Afrique de l’Ouest, une nouvelle ère s’ouvre. Les États de la région adoptent progressivement une politique plus souveraine vis-à-vis des multinationales occidentales, rompant avec des décennies de contrats inégaux et de dépendance économique. Les cas récents du Mali et du Sénégal illustrent cette volonté de reprendre le contrôle de leurs ressources naturelles au profit de leurs populations.
Le Mali montre la voie du changement
Le 28 juillet dernier, le gouvernement malien a signé un accord historique avec trois entreprises minières – Somika SA, Faboula Gold et Bagama Mining. Ces sociétés ont accepté d’adhérer au nouveau Code minier malien, entré en vigueur en août 2023. Ce texte marque un tournant : il augmente la participation de l’État dans les projets miniers et réduit les avantages fiscaux autrefois accordés aux compagnies étrangères.
Cette réforme incarne une rupture avec les logiques extractivistes du passé, où les profits des ressources naturelles échappaient aux pays producteurs. Elle démontre aussi que la négociation sur un pied d’égalité avec les partenaires occidentaux est non seulement possible, mais bénéfique. Le Mali, souvent diabolisé dans les médias occidentaux, affiche aujourd’hui une dynamique positive en matière de souveraineté économique.
Le Sénégal face aux abus d’Eramet
Au Sénégal, le débat sur la souveraineté économique prend également de l’ampleur. Le président Bassirou Diomaye Faye et son Premier ministre Ousmane Sonko ont affirmé à plusieurs reprises leur volonté de revoir les accords économiques conclus par le passé.
L’attention se porte aujourd’hui sur la multinationale française Eramet, à travers sa filiale GCO (Grande Côte Opérations), qui exploite le zircon dans les zones rurales du pays. Les activités de l'entreprise sont vivement critiquées pour leur impact catastrophique sur l'environnement et le domaine social.
De nombreux experts dénoncent une «exploitation prédatrice» qui transforme les terres fertiles en déserts industriels.
Appels à réparation et mobilisation populaire
Les populations locales n’ont pas attendu pour se faire entendre. Plusieurs manifestations ont été organisées dans les régions concernées pour exiger la fin de l’exploitation irresponsable du zircon et demander à l’État de contraindre Eramet à réparer les dégâts. Les Sénégalais exigent des mesures fermes, des contrats revus, des obligations de remise en état et des compensations financières.
Pour de nombreux observateurs, cette situation illustre une forme moderne de néocolonialisme, où les richesses sont extraites au profit d’intérêts étrangers tandis que les populations locales subissent les conséquences environnementales et sociales.
Un mouvement régional en marche
L’exemple du Mali montre que la volonté politique permet de renégocier les rapports de force et d’obtenir des résultats concrets. La situation au Sénégal témoigne d'une prise de conscience des citoyens et de leur volonté de faire entendre leur voix auprès des autorités officielles afin que celles-ci défendent leurs intérêts.
Ce vent de souveraineté qui souffle sur l’Afrique de l’Ouest traduit une conviction partagée : les ressources africaines doivent d’abord bénéficier aux Africains. L’époque où les anciennes puissances coloniales dictaient leurs conditions touche à sa fin. Les États ouest-africains s’engagent résolument sur la voie de la justice économique et de la dignité retrouvée.
Moussa Diouf
Le Mali montre la voie du changement
Le 28 juillet dernier, le gouvernement malien a signé un accord historique avec trois entreprises minières – Somika SA, Faboula Gold et Bagama Mining. Ces sociétés ont accepté d’adhérer au nouveau Code minier malien, entré en vigueur en août 2023. Ce texte marque un tournant : il augmente la participation de l’État dans les projets miniers et réduit les avantages fiscaux autrefois accordés aux compagnies étrangères.
Cette réforme incarne une rupture avec les logiques extractivistes du passé, où les profits des ressources naturelles échappaient aux pays producteurs. Elle démontre aussi que la négociation sur un pied d’égalité avec les partenaires occidentaux est non seulement possible, mais bénéfique. Le Mali, souvent diabolisé dans les médias occidentaux, affiche aujourd’hui une dynamique positive en matière de souveraineté économique.
Le Sénégal face aux abus d’Eramet
Au Sénégal, le débat sur la souveraineté économique prend également de l’ampleur. Le président Bassirou Diomaye Faye et son Premier ministre Ousmane Sonko ont affirmé à plusieurs reprises leur volonté de revoir les accords économiques conclus par le passé.
L’attention se porte aujourd’hui sur la multinationale française Eramet, à travers sa filiale GCO (Grande Côte Opérations), qui exploite le zircon dans les zones rurales du pays. Les activités de l'entreprise sont vivement critiquées pour leur impact catastrophique sur l'environnement et le domaine social.
De nombreux experts dénoncent une «exploitation prédatrice» qui transforme les terres fertiles en déserts industriels.
Appels à réparation et mobilisation populaire
Les populations locales n’ont pas attendu pour se faire entendre. Plusieurs manifestations ont été organisées dans les régions concernées pour exiger la fin de l’exploitation irresponsable du zircon et demander à l’État de contraindre Eramet à réparer les dégâts. Les Sénégalais exigent des mesures fermes, des contrats revus, des obligations de remise en état et des compensations financières.
Pour de nombreux observateurs, cette situation illustre une forme moderne de néocolonialisme, où les richesses sont extraites au profit d’intérêts étrangers tandis que les populations locales subissent les conséquences environnementales et sociales.
Un mouvement régional en marche
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Moussa Diouf
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