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​Mortalité élevée dans les structures sanitaires : Ismaila Diallo alerte sur l'urgence d'une prise en charge de qualité



La problématique de la très haute mortalité au sein des établissements de santé sénégalais est au cœur des préoccupations nationales. Le député et vice-président de l’Assemblée nationale, Ismaila Diallo a interpellé le ministre de la Santé sur l'urgence d'agir face à une hausse des décès attribuables à une prise en charge hospitalière jugée défectueuse ou tardive.
 
​S'appuyant sur une étude de 2019 publiée dans le Pan-African Medical Journal et portant sur deux structures sanitaires de niveau 1 à Dakar, M. Diallo a révélé que le taux de mort violente (potentiellement en urgence ou réanimation) atteignait un niveau "dangereux" de 70% des décès. La majorité de ces morts violentes sont dues aux accidents de la circulation (40% des cas), ainsi qu'aux accidents de travail ou domestiques.
 
​L'élu a également souligné les lacunes dans la gestion des cardiopathies ischémiques, représentant 14,5% des décès, et a rappelé qu'"en 2022, 45% des décès étaient imputables aux Maladies Non Transmissibles (MNT) comme le cancer et le diabète", dont l'incidence a "explosé" au Sénégal. Malgré une dynamique de baisse, les taux de mortalité maternelle et infantile restent élevés.

« Ce que racontent ces chiffres c'est qu'il y a un travail d'éducation sanitaire important à faire (...) mais il y a surtout un besoin urgent d'élever le niveau de qualité de prise en charge des maladies et accidents dans nos structures sanitaires », a insisté Ismaila Diallo.
 
​Le député a mis en lumière la mauvaise prise en charge par le personnel de santé, citant une étude de 2015 du CHU de Fann qui notait que la majorité des décès par hospitalisation survenaient la nuit. Il a dénoncé a dénoncé également la lenteur et le coût des analyses médicales. Un déséquilibre criard entre le personnel administratif "pléthorique" et le personnel de soin, d'analyse et de recherche "très insuffisant", l'impunité et le défaut de redevabilité du personnel, qui encouragent la "médiocrité et la négligence".

M. Diallo a fustigé l'absence de responsabilité du personnel médical face à une "hostilité voire une violence médicale" engendrant des décès (incendies, erreurs de médication, retards de prise en charge). Il a exhorté à une révision du code du travail pour clarifier les responsabilités et permettre au personnel de santé de répondre de ses fautes. ​Tout en saluant les mesures prévues dans le projet de budget (renforcement du plateau technique, assainissement législatif), M. Diallo a plaidé pour une approche axée sur la qualité et la responsabilité dans la durée.
 
​Il a préconisé également le renforcement du personnel de soins, d'analyse et de recherche, une implication des bénéficiaires et une accentuation de l'éducation populaire à la santé nutritionnelle en partenariat avec divers ministères et organisations, l'encouragement de la recherche médicale et alimentaire, incluant les tradipraticiens et les connaissances endogènes pour une souveraineté sanitaire.

En parallèle, le député a noté que l'Autorité de Régulation Pharmaceutique (ARP) a validé le maintien de son niveau de maturité (NM3) suite à une mission de l'OMS, un progrès salué pour la viabilité financière et la rigueur du système de régulation.


Jeudi 4 Décembre 2025 - 16:21


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