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100 000 logements PSE: à Notto Diobass les populations assimilent les maisons témoins à des poulailler

La « déception » est le sentiment le mieux partagé du côté des populations lors de la visite de terrain effectuée, mardi 14 octobre 2019, par le ministre de l’Urbanisme, du Logement et de l’Hygiène publique, Abdou Karim Fofana, dans les communes de Notto Diobass (département de Thiès) et Mont-Rolland (départe- ment de Tivaouane) pour s’enquérir de l’état d’avancement des travaux entamés dans le cadre du Programme des 100 mille logements sociaux inscrits dans le Plan Sénégal Emergent (PSE). Des logements dont les prototypes ont été assimilés par les populations à… des poulaillers !



Le ministre de l'Urbanisme (en chemise blanche) mardi 14 octobre 2019 en visite à Notto Diobass
Le ministre de l'Urbanisme (en chemise blanche) mardi 14 octobre 2019 en visite à Notto Diobass
 Le gouvernement a laissé les promoteurs faire des logements comme bon leur semble. C’est du moins, un sentiment largement partagé par les populations qui ont accueilli le ministre de l’Urbanisme, du Logement et de l’Hygiène publique à Notto Diobass et Mont-Rolland dans le cadre du Programme des 100 mille logements sociaux du Plan Sénégal Emergent (PSE). Un Plan qui, ont-elles amèrement constaté, « va au-devant d’un échec patent » si rien n’est fait pour apporter d’ores et déjà des corrections aux modèles de logements que les promoteurs veulent fourguer aux futurs acquéreurs.

En effet, ont fait valoir les populations locales lors de cette visite de terrain du ministre en charge du secteur, « les maisons témoins en cours de finition, disposées telles des salles de classe ou d’assez belles cantines dans un marché, et composées d’un mini-salon, de deux chambrettes, d’une petite cuisine, de deux toilettes (intérieure et extérieure), le tout érigé de façon linéaire dans un espace restreint de 200 mètres carrés, ressembleraient plutôt plus à des poulaillers ».

Des logements « très mal construits, avec un sérieux problème d’aération, des portes et des fenêtres dressées sur un même alignement, des carreaux cassés, où les occupants seront obligés de vivre dans la promiscuité comme des prisonniers, avec des normes qui bafouent toute dignité humaine. Il n’y a pas d’espace vital, pas de véranda, pas le moindre confort » se plaignent les populations interrogées en marge de la visite du ministre Abdou Karim Fofana.

L’offre de logements non adaptée
A Notto le projet concerne 6500 parcelles de 200 mètres carrés, sur un total de 400 ha, avec un logement qui va revenir à peu près à 88 mille FCFA par mois sur 13 à 15 ans, sans compter un apport personnel. A Mont-Rolland, le maire a mis à la disposition du « Programme 100 mille logements » 150 ha où seront réalisé par l’entreprise Enekio quelque 3832 logements qui seront vendus environ 11 millions de francs l’unité avec le fonds de garantie du logement de l’Etat et toutes les facilités mises en place afin que les populations puissent bénéficier de ces logements dans des conditions faciles et étalées.

Le ministre de l’Urbanisme, du Logement et de l’Hygiène publique a, à l’occasion de cette visite, salué « la grande initiative du président de la République pour le logement au Sénégal ». Selon lui, « il y a environ 300 mille Sénégalais dont le parcours résidentiel relève d’un vrai labyrinthe, parce que le revenu jugé suffisant ne leur permet pas de devenir propriétaires de leur logement. Ce du fait que l’offre de logement n’est pas adaptée à leur revenu ou bien que le mode de financement ne leur permet pas de devenir propriétaires de façon étalée comme ça se passe dans tous les pays organisés ».

Selon le ministre, c’est donc à ces goulots d’étranglement que « le président de la République a voulu s’attaquer en permettant aux promoteurs, à l’Etat et aux communes de s’allier dans un contrat tripartite, pour arriver à des tarifs du logement qui seraient abordables ». L’objectif de l’Etat, selon M. Abdou Karim Fofana, « c’est d’arriver dans les mois qui viennent à optimiser ce processus, à l’améliorer de façon à ce qu’il n’y ait pas d’apport personnel ». Mais, a-t-il précisé, « pour ce premier projet, un apport personnel de 1.500.000 FCFA et des mensualités de 88 mille FCFA à partir de la réception permettront, au bout de 13 ans, de devenir propriétaire ».

L’objectif visé par le président de la République, selon le ministre Fofana, « c’est d’éviter aux Sénégalais de payer un loyer et en même temps d’épargner pour acheter un terrain, entre autres. Nous avons donc là une grande révolution à travers le logement abordable et accessible ». Il a donné l’assurance que « dans ce projet on a pris en charge la question de la mobilité. A Notto nous sommes juste à la sortie de l’autoroute à péage».

Abdou Karim Fofana a insisté sur «la volonté du président de la République consistant à mettre en place des politiques du mieux-vivre, avoir plus de planification urbaine, avec des logements décents et accessibles ». A en croire le ministre de l’Urbanisme, du Logement et de l’Hygiène publique, « l’amélioration du cadre de vie des Sénégalais préoccupe le président de la République au point de l’avoir poussé à mettre en place deux projets phares que sont : le ‘’zéro bidonville’’ et le ‘’zéro déchet’’ ». Et de poursuivre : « nous avons prévu 60 % des 100 mille logements dans le triangle Dakar-Thiès-Mbour, et les 40 % restant seront dispersés dans toutes les communes de plus de 10 mille habitants au Sénégal ».

Abdou Karim Fofana a aussi annoncé, concernant ces logements sociaux, le lancement de la campagne d’inscription en début novembre, pour permettre aux promoteurs et aux communes de savoir où se trouve le vrai besoin. Avant d’indiquer : « dans un an, des lots pourront être livrés à leurs bénéficiaires ». Des logements ou des poulaillers ? 

Le Témoin 


Mardi 15 Octobre 2019 - 09:41


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