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À Strasbourg, Emmanuel Macron propose "un nouvel ordre de sécurité" en Europe face à la Russie

Le président français a présenté mercredi matin au Parlement européen ses projets pour la présidence tournante de l'Union européenne, que la France exerce jusqu'au 30 juin. Après un discours d'une vingtaine de minutes, il répond aux questions des députés européens. À suivre en direct sur France 24.



Plus que jamais, le chef de l'État français s'est présenté, mercredi 19 janvier, en fervent partisan de la cause européenne, qu'il promeut depuis le début de son quinquennat en 2017. Il a pour cela voulu donner une importance particulière au discours traditionnel de lancement de la présidence tournante de l'UE, que la France exerce jusqu'au 30 juin.
 
Emmanuel Macron a ainsi présenté au Parlement européen, à Strasbourg, ses projets pour la présidence tournante de l'Union européenne, évoquant une réforme de la Charte des droits fondamentaux, une nouvelle alliance entre l'UE et l'Afrique, l'avenir des Balkans ou encore la relation avec la Russie ou le Royaume-Uni.
 
Protection de l'environnement et avortement
Emmanuel Macron a souhaité, mercredi 19 janvier, que le droit à l'avortement et la protection de l'environnement soient intégrés dans la Charte des droits fondamentaux de l'Union européenne, dans un discours devant les eurodéputés sur les objectifs de la présidence française de l'UE.
 
Il faut "actualiser cette Charte pour être plus explicite sur la reconnaissance du droit à l'avortement ou sur la protection de l'environnement", a lancé le président français à Strasbourg, alors que les eurodéputés viennent d'élire une présidente opposée à l'IVG.
 
"Nous serons au rendez-vous du combat pour la démocratie libérale (...) pour l'Etat de droit", a déclaré le président français, en soulignant qu'il souhait(ait) que "l'on consolide nos valeurs d'Européens, qui font notre unité, notre fierté et notre force".
 
Un "nouvel ordre de sécurité" en Europe face à la Russie
"Ces prochaines semaines doivent nous conduire à faire aboutir une proposition européenne bâtissant un nouvel ordre de sécurité et de stabilité. Nous devons le construire entre Européens, puis le partager avec nos alliés dans le cadre de l'Otan, puis ensuite le proposer à la négociation à la Russie", a déclaré Emmanuel Macron au Parlement européen à Strasbourg.
 
"La sécurité de notre continent nécessite un réarmement stratégique de notre Europe comme puissance de paix et d'équilibre, en particulier dans le dialogue avec la Russie", a poursuivi le chef de l'Etat, qui présentait aux eurodéputés les priorités de la France pour les six mois de sa présidence du Conseil de l'Union européenne.
 
Le dialogue avec la Russie, "je le défends depuis plusieurs années, il n'est pas une option", a-t-il martelé, en pleine tensions entre la Russie et l'Occident.
 
Relation UE-Afrique
Le président français souhaite également proposer une nouvelle alliance aux pays africains en matière d'investissements, de santé ou de sécurité, confirmant que la France allait organiser en février un sommet visant à refonder ce partenariat entre l'Europe et l'Afrique.
 
Relation avec les Balkans
Emmanuel Macron a aussi affirmé que l'UE avait vocation à repenser ses relations avec les pays des Balkans occidentaux, qu’elle devait leur redonner des perspectives sincères d'adhésion. "L'Europe ne peut pas se détourner plus longtemps des Balkans occidentaux", a-t-il déclaré, en ajoutant que l'UE avait "aujourd'hui vocation à (...) savoir repenser notre relation avec (ces) pays (...) et leur donner de manière plus claire, lisible, volontariste, des perspectives sincères d'adhésion".
 
Relation avec le Royaume-Uni
"L'Europe et le Royaume-Uni doivent retrouver le chemin de la confiance", a dit le président français. "Soyons fermes et clairs pour que les engagements soient tenus, c'est la condition pour pouvoir rester amis."
 
"Dénoncer l'instrumentalisation de la présidence française à des fins électorales"
Après un discours d'une vingtaine de minutes a débuté une longue séquence de questions-réponses avec les députés, moins nombreux qu'à l'habitude en raison du format hybride de cette session dû à la pandémie.
 
Emmanuel Macron est désormais interpellé par des élus de tous les pays mais, comme il est de coutume pour les présidences tournantes de l'UE, une place importante est laissée aux orateurs français. Devraient ainsi s'exprimer les eurodéputés de droite, François-Xavier Bellamy, de gauche radicale Manon Aubry et d'extrême droite, Jordan Bardella et Nicolas Bay, mais aussi l'écologiste Yannick Jadot, seul candidat à la présidentielle à siéger à Strasbourg.
 
"J'interviendrai pour rappeler son bilan et pour dénoncer l'instrumentalisation de la PFUE (présidence française) à des fins électorales", a annoncé Manon Aubry, donnant le ton des critiques qui devraient être adressées au chef de l'État.
 
À l'issue de ce débat, Emmanuel Macron déjeunera avec la nouvelle présidente du Parlement, la conservatrice maltaise Roberta Metsola, élue mardi, avant de tenir une conférence de presse.
 
Dans son discours, Emmanuel Macron présentera "beaucoup de textes pour être concret", a indiqué Clément Beaune. Après les avoir présentés le 9 décembre à Paris, il devrait revenir sur l'objectif d'obtenir des "résultats rapides" sur les dossiers prioritaires, comme le salaire minimum, le climat ou la réforme de l'espace Schengen pour mieux lutter contre la migration irrégulière.
 
Montrer "la voie singulière de l'Europe"
Sur le sujet sensible de la taxe carbone aux frontières de l'UE, "on se bat pour, je pense qu'on va arriver" à la mettre en place, a précisé Clément Beaune, en assurant que l'Allemagne avait donné son "accord de principe".
 
Depuis son élection en 2017, célébrée au son de l'hymne de l'UE, le président français se pose en chef de file des pro-Européens face aux "nationalistes" et "populistes".
 
Ces derniers focalisent leurs critiques sur le dossier de l'immigration, devenu central dans la campagne électorale, accusant Emmanuel Macron et la Commission de "manquer de fermeté".
 
"Dans l'UE tout reste à changer", a ainsi dénoncé mardi la candidate du Rassemblement national, Marine Le Pen, en appelant de nouveau au "rétablissement de "contrôles permanents aux frontières nationales".
 
À gauche, les critiques se focalisent davantage sur la nécessité de revoir ou de mettre fin au pacte de stabilité et de croissance (PSC).
 
Devant les eurodéputés, Emmanuel Macron devrait aussi "prendre de la hauteur par rapport au programme de ces six mois" pour montrer "la voie singulière de l'Europe", qui se veut "une puissance de stabilité" dans "un contexte international agité" marqué notamment par les tensions entre la Russie et l'Ukraine aux frontières de l'UE, selon un conseiller.

France24

Mercredi 19 Janvier 2022 - 12:15


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