Eh bien oui, affirme Jeune Afrique. Dans son éditorial de début d’année, le site panafricain n’est pas franchement optimiste.
« La cote d’alerte est atteinte sur de trop nombreux fronts pour que nous puissions nous contenter d’attendre que le vent tourne avec la conjoncture, affirme Jeune Afrique. Crise économique et croissance en berne, déficit démocratique, insécurité, absence ou faiblesse de leadership, institutions impuissantes, dette abyssale… Après environ deux décennies de progrès économiques et d’avancées politiques, et alors que le continent était perçu comme la nouvelle frontière de l’économie mondiale et une terre à l’avenir radieux, (…) les motifs d’inquiétude se multiplient. Encalminée, l’Afrique multiplie les ancres flottantes qui l’empêchent de poursuivre sa route et d’exploiter son immense potentiel. »
Cinq coups d’Etats en l’espace d’un an…
Et Jeune Afrique de déplorer la dégradation du politique…
Avec « le retour d’un phénomène que l’on pensait en voie d’extinction : les coups d’État. On en a dénombré cinq en un an sur le continent depuis août 2020. Une première depuis deux décennies. Au Mali en août 2020, au Tchad en avril 2021, au Mali à nouveau en avril, en Guinée en septembre et au Soudan il y a quelques semaines. (…) Nos présidents-officiers plastronnent, serinent que leurs pays n’ont de leçon à recevoir de personne (et surtout pas de la France), qu’ils ne se soucient que du bonheur du peuple. Mais n’est pas Thomas Sankara qui veut… Goïta (au Mali), Doumbouya (en Guinée), Déby fils (au Tchad), Al Burhan (au Soudan), tous utilisent le même mantra pour jouer les prolongations et faire durer leurs transitions au-delà du raisonnable, ce qui n’augure pas vraiment de lendemains qui chantent. »
Cinq ans : « c’est trop ! »
Justement, l’annonce au Mali de la prolongation de la transition, jusqu’à cinq ans, continue de faire couler beaucoup d’encre…
Le quotidien Le Pays à Bamako ne cache pas ses doutes : « 5 ans, en plus des 18 mois déjà accomplis, c’est trop ambitieux. C’est vrai que les autorités de la transition sont en train de se battre pour un Mali nouveau. Elles donnent l’image d’un État souverain, elles mènent une lutte implacable contre la corruption et la délinquance financière… mais leur accorder 5 ans de plus, c’est trop. C’est une erreur qu’il faut vite corriger pour éviter d’autres crises. »
Certes, poursuit Le Pays, « les problèmes du Mali sont énormes : insécurité, corruption et délinquance financière, école, infrastructures, réformes politiques et institutionnelles… (…) Mais la transition n’a pas vocation à résoudre tous ces maux. C’est ce que le colonel Assimi Goïta et ses collaborateurs doivent savoir. Tout ce qu’il leur faut, c’est travailler à ramener la sécurité, mener des réformes politiques et institutionnelles et organiser des élections crédibles, transparentes et acceptées par tous. Ce travail ne peut, certes, pas être fait en deux mois. » Mais « un autre délai de 18 mois ou de 2 ans aurait suffi. »
La CEDEAO sur la voie de la fermeté ?
Certains médias donc et certaines formations politiques maliennes s’élèvent contre la prolongation de la transition. Et tous les yeux sont fixés sur la CEDEAO dont les dirigeants se réunissent en sommet extraordinaire dans 5 jours… La CEDEAO qui pourrait bien encore durcir ses sanctions. C’est du moins ce qu’estime Le Pays à Ouagadougou : « La CEDEAO n’a pas d’autre choix que de faire preuve de fermeté à l’égard des putschistes de Bamako si elle ne veut pas perdre ce qui lui reste encore de crédit sur la scène internationale. Avec, comme conséquence immédiate, le risque de voir la junte au pouvoir en Guinée marcher sur les pas des tombeurs d’IBK pour le plus grand malheur de la démocratie et de l’Etat de droit. »
En effet, la Guinée affiche la même couleur kaki…
La Guinée où certaines formations politiques commencent également à s’impatienter face à l’immobilisme des militaires. « Si ça commence à rouspéter au sein des politiques, c’est la preuve, estime Aujourd’hui, toujours au Burkina, qu’il faut organiser rapidement des élections, après avoir balayé les maisons Mali et Guinée et regagner les casernes. Tout autre agenda reviendrait à se fourvoyer. On peut ruser avec une partie du peuple pendant un certain temps, mais on ne peut pas ruser avec tout le peuple, tout le temps. »
« La cote d’alerte est atteinte sur de trop nombreux fronts pour que nous puissions nous contenter d’attendre que le vent tourne avec la conjoncture, affirme Jeune Afrique. Crise économique et croissance en berne, déficit démocratique, insécurité, absence ou faiblesse de leadership, institutions impuissantes, dette abyssale… Après environ deux décennies de progrès économiques et d’avancées politiques, et alors que le continent était perçu comme la nouvelle frontière de l’économie mondiale et une terre à l’avenir radieux, (…) les motifs d’inquiétude se multiplient. Encalminée, l’Afrique multiplie les ancres flottantes qui l’empêchent de poursuivre sa route et d’exploiter son immense potentiel. »
Cinq coups d’Etats en l’espace d’un an…
Et Jeune Afrique de déplorer la dégradation du politique…
Avec « le retour d’un phénomène que l’on pensait en voie d’extinction : les coups d’État. On en a dénombré cinq en un an sur le continent depuis août 2020. Une première depuis deux décennies. Au Mali en août 2020, au Tchad en avril 2021, au Mali à nouveau en avril, en Guinée en septembre et au Soudan il y a quelques semaines. (…) Nos présidents-officiers plastronnent, serinent que leurs pays n’ont de leçon à recevoir de personne (et surtout pas de la France), qu’ils ne se soucient que du bonheur du peuple. Mais n’est pas Thomas Sankara qui veut… Goïta (au Mali), Doumbouya (en Guinée), Déby fils (au Tchad), Al Burhan (au Soudan), tous utilisent le même mantra pour jouer les prolongations et faire durer leurs transitions au-delà du raisonnable, ce qui n’augure pas vraiment de lendemains qui chantent. »
Cinq ans : « c’est trop ! »
Justement, l’annonce au Mali de la prolongation de la transition, jusqu’à cinq ans, continue de faire couler beaucoup d’encre…
Le quotidien Le Pays à Bamako ne cache pas ses doutes : « 5 ans, en plus des 18 mois déjà accomplis, c’est trop ambitieux. C’est vrai que les autorités de la transition sont en train de se battre pour un Mali nouveau. Elles donnent l’image d’un État souverain, elles mènent une lutte implacable contre la corruption et la délinquance financière… mais leur accorder 5 ans de plus, c’est trop. C’est une erreur qu’il faut vite corriger pour éviter d’autres crises. »
Certes, poursuit Le Pays, « les problèmes du Mali sont énormes : insécurité, corruption et délinquance financière, école, infrastructures, réformes politiques et institutionnelles… (…) Mais la transition n’a pas vocation à résoudre tous ces maux. C’est ce que le colonel Assimi Goïta et ses collaborateurs doivent savoir. Tout ce qu’il leur faut, c’est travailler à ramener la sécurité, mener des réformes politiques et institutionnelles et organiser des élections crédibles, transparentes et acceptées par tous. Ce travail ne peut, certes, pas être fait en deux mois. » Mais « un autre délai de 18 mois ou de 2 ans aurait suffi. »
La CEDEAO sur la voie de la fermeté ?
Certains médias donc et certaines formations politiques maliennes s’élèvent contre la prolongation de la transition. Et tous les yeux sont fixés sur la CEDEAO dont les dirigeants se réunissent en sommet extraordinaire dans 5 jours… La CEDEAO qui pourrait bien encore durcir ses sanctions. C’est du moins ce qu’estime Le Pays à Ouagadougou : « La CEDEAO n’a pas d’autre choix que de faire preuve de fermeté à l’égard des putschistes de Bamako si elle ne veut pas perdre ce qui lui reste encore de crédit sur la scène internationale. Avec, comme conséquence immédiate, le risque de voir la junte au pouvoir en Guinée marcher sur les pas des tombeurs d’IBK pour le plus grand malheur de la démocratie et de l’Etat de droit. »
En effet, la Guinée affiche la même couleur kaki…
La Guinée où certaines formations politiques commencent également à s’impatienter face à l’immobilisme des militaires. « Si ça commence à rouspéter au sein des politiques, c’est la preuve, estime Aujourd’hui, toujours au Burkina, qu’il faut organiser rapidement des élections, après avoir balayé les maisons Mali et Guinée et regagner les casernes. Tout autre agenda reviendrait à se fourvoyer. On peut ruser avec une partie du peuple pendant un certain temps, mais on ne peut pas ruser avec tout le peuple, tout le temps. »
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