
C’est une simple lettre écrite en français et adressée au bureau politique du Mouvement national de libération de l’Azawad. « Je soussigné, Intalla Ag Attaher, patriarche et chef des tribus et fractions de l'Adrar des Ifoghas, atteste avoir démissionné du MNLA ce jour. »
L’amenokal rejoint le Haut conseil de l'Azawad (HCA), et par là même son fils Mohamed, le créateur du HCA, également démissionnaire du MNLA.
« Le Vieux », comme le surnomment les habitants de Kidal, a longuement mûri sa décision. « Il n’est plus en accord. Il trouve que le MNLA ne cherche pas le rassemblement. C’est pour cette raison qu’il a pris ses distances. Il estime que le HCA peut regrouper toutes les communautés », explique l’un de ses proches.
Respect
Le HCA doit se réunir ce dimanche en congrès pour élire son bureau. « L’amenokal devrait prendre la présidence et son fils Mohamed devenir secrétaire général », explique l’un des conseillers du mouvement.
Au sein du MNLA, le respect pour l’amenokal est trop important pour critiquer cette décision. Néanmoins, pour le moment, il est hors de question que le HCA soit à la table des négociations, estime l’un des cadres du mouvement azawadien.
Reste que le départ de cette figure emblématique affaiblit le MNLA. Car avec son statut, l’amenokal est forcément consulté lorsque des décisions sont prises pour la communauté.
Dans les grandes villes, la vie reprend peu à peu un cours normal. Si ce n'est pas encore le grand retour dans toutes les localités reprises des mains des jihadistes par les forces franco-africaines, l'administration se met quand même en place à son rythme. Et il y a moins de problèmes d'insécurité. Le gouverneur de la région de Tombouctou n’est plus calfeutré dans une chambre d’hôtel. Il vient à peine de rejoindre sa nouvelle résidence officielle. Et c’est sourire aux lèvres que le colonel-major Mamadou Mangara reçoit : « Le pire est derrière nous, explique-t-il, nous redémarrons les activités avec les moyens du bord ». A sa droite, assis : son chef de cabinet. L’administration malienne se redéploie également dans la région, dans les localités de Goundam et Diré notamment. Les préfets et autres sous-préfets s’activent. L’armée malienne est de plus en plus visible, de plus en plus présente. Elle sécurise les opérations de redéploiement de l’administration locale avec l’appui d’un contingent de l’armée du Burkina Faso. A Tombouctou, des déplacés commencent à revenir. Certes, une partie du centre-ville est toujours bouclée par l’armée, sécurité oblige. L’électricité n’est toujours pas fournie toute la journée, mais incontestablement la vie repend peu à peu son cours. Le marché de la ville s’anime et l’islam tolérant est de nouveau pratiqué. Seuls les jeunes qui vivaient du tourisme se lamentent : les touristes ne sont toujours pas de retour. |
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