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Burkina Faso: Les conséquences néfastes de la pluie diluvienne sur l'éducation



Burkina Faso: Les conséquences néfastes de la pluie diluvienne sur l'éducation
Les pluies diluviennes du 1er septembre à Ouagadougou n’ont pas été vécues de la même manière par les populations. Pendant que certains sont dans l’impasse suite à cet évènement, il y en avait qui en ont voulu tirer profit. C’était une occasion courageuse pour ceux-ci d’employer des manières astucieuses pour se créer une situation. Des gens non sinistrés qui s’en étaient faits et qu’on ne voit qu’aux moments du repas; des élèves non sinistrés étaient inscrits dans les tentes écoles ou encouragés par leurs parents à le faire; des enfants qui n’ont pas encore l’âge et qu’on empresse d’inscrire. Conséquence, les chiffres s’étaient accrus avant de retrouver leur niveau normal. «Il y a des gens qui sont allées chercher leurs parents ailleurs, les amener dans le site, leur promettant de les inscrire comme sinistrés à cause des facilités. De 200 élèves au CP1 à la rentrée, on est actuellement à moins de 100», a soutenu Hamidou Ouédraogo, responsable du site de l’hippodrome. «On a même enregistré une fille de 21 ans qui est venue pour s’inscrire à l’école», a ajouté le DREBA-C M. Korbéogo.

Waog-taaba, ‘’une école de quartier

L’école primaire publique Waog-taaba de la circonscription d’éducation de base de Ouaga 10 connaît une situation particulière. L’enceinte n’est pas clôturée et cette situation fait donc vivre les enseignants et les élèves des conditions indescriptibles. Waog-taaba constitue, selon sa directrice Mme Ouattara, un lieu de repos, un atelier de tissage ou de soudure, un espace de rencontre nocturne pour certains riverains, où chaque matin, il faut balayer les préservatifs. «Les habitants viennent dormir sous l’auvent, sur la terrasse des classes. Quand on veut parler, ils menacent de nous frapper», a déclaré la directrice. Parce que c’est leur quartier ils font ce qu’ils veulent, a ajouté Mme Dembélé, une enseignante de l’école. La cour de cette école primaire publique sert souvent de lieu d’entraînement pour certains conducteurs en quête de permis. «Il y’en a qui viennent faire leur permis ici. Ils disent qu’ils viennent apprendre à conduire», affirme la directrice de l’école, Mme Ouattara. Selon elle, à plusieurs reprises, l’école a été obligée de changer la tête du robinet parce qu’à chaque fois les gens viennent la nuit, la casser pour se servir de l’eau. La gestion de cette école est rendue difficile, y compris la tâche du gardien, surtout avec le manque de clôture. «Il faut venir à l’heure du sport pour voir. Nous sortons, un maître à chaque coin de rue pour empêcher les gens de traverser, mais on ne réussit pas», a-t-elle ajouté. Les accidents y sont fréquents et les enseignants se disent exposés à tous les risques possibles. Un appel au secours des autorités!

La prise en charge psychosocial, une psychothérapie

Compte tenu de l’ampleur presqu’indescriptible du sinistre, une certaine psychose s’est installées dans l’esprit de l’ensemble des sinistrés. Et l’ONG international Plan, section Burkina a dépêché une équipe de psychologues sur le site de l’INJEPS afin de contribuer à la prise en charge psychosocial des résidents, principalement des enfants. M. Konombo Adama, psychologue clinicien, nous explique le rôle que joue son équipe au sein du site : «en collaboration avec les responsables du site de l’INJEPS, nous avons organisé le travail d’approche, d’écoute active, d’accompagnement et de diagnostic de niveaux de problématique psychosociale ou psychopathologique, psychiatrique au niveau des enfants en situation de vulnérabilité tout comme de leur famille». Selon lui, le 1er Septembre a engendré des syndromes post traumatiques (troubles d’angoisse et troubles fonctionnels) chez les enfants qui sont des êtres immatures en devenir ; et le travail entamé permet d’amorcer le soutien psychothérapique. «Il y a des élèves que nous avions rencontrés qui ont des problèmes de concentration, des problèmes pour pouvoir mobiliser la vigilance, des difficultés d’apprentissage, de mémorisation. Cela est en relation avec l’angoisse réactionnelle reliée aux évènements du 1er septembre». Les entretiens de groupe et les entretiens personnalisés (entretiens cliniques centrés sur les sujets en très grande souffrance) que mène l’équipe de psys constituent un dispositif psychosocial permettant d’abréagir les émois pulsionnels, les émotions qui sont rattachées au sinistre et s’inscrivent dans une démarche de reconnaissance. «Ça participe également à renforcer leur capacité de résilience, capacité à pouvoir résister et à s’adapter à ce choc-là». L’animation de ces espaces de circulation et de libération de la parole, espace de soutien psychologique, a engendré des résultats satisfaisant selon M. Konombo.

Boureima LANKOANDE (Correspondant)

Dimanche 22 Novembre 2009 - 16:00


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