Paul Atanga Nji, ministre de l'Administration territoriale, effectue une tournée marathon dans les régions septentrionales du Cameroun, quatre jours après la prestation de serment de Paul Biya, indique notre correspondant à Yaoundé, Polycarpe Essomba. La mission consiste essentiellement en une évaluation de la situation sécuritaire dans cette partie du pays, l'une des plus impactées par les manifestations post-électorales et la proclamation de la victoire du président. La tournée de travail a commencé le 10 novembre par la ville de Ngaoundéré dans la région de l’Adamaoua.
Cette tournée de Paul Atanga Nji dans le grand nord du Cameroun, a été précédée d'une série de messages de groupes de jeunes, s'identifiant comme nordistes, et disant être opposés à la visite du ministre.
Paul Atanga Nji n'est « pas le bienvenu » dans le Grand Nord, écrivent-ils. Pour ces jeunes, il est le « responsable des arrestations et détentions arbitraires » enregistrées dans le septentrion au cours de la récente période électorale, mais aussi des « intimidations et harcèlement contre des citoyens qui n'auraient pour seul crime que d'avoir exprimé leur choix politique ».
Une dernière étape à Garoua, fief d'Issa Tchiroma Bakary
En dépit de ce climat, le ministre a bien entamé sa visite. À Ngaoundéré, il a tenu une réunion de sécurité avec les autorités administratives locales, les forces vives de la région et les forces de défense et de sécurité. Il a dit être porteur d'un message de paix du chef de l'État et a invité les populations à soutenir les actions de Paul Biya.
À propos du climat politique et sans citer Issa Tchiroma Bakary, déclaré deuxième de la présidentielle et qui revendique la victoire au scrutin du 12 octobre, le ministre a dénoncé ce qu'il qualifie de « mensonges et discours de haine qui profilèrent sur les réseaux sociaux, entretenus par des politiciens irresponsables qui prônent le chaos ».
Après Ngaoundéré, Paul Atanga Nji s'est rendu à Maroua dans la région de l'Extrême-Nord, où il a tenu des propos similaires. Dernière escale ce mardi à Garoua, dans la région Nord, la ville natale et fief de l'opposant Issa Tchiroma Bakary.
Quels sont les leviers dont dispose l'opposant ?
Un mardi soir qui marque par ailleurs la fin de l’ultimatum lancé par Issa Tchiroma Bakary, rappelle Amélie Tulet, du service Afrique. L'ancien ministre, devenu opposant, avait déclaré dimanche donner 48 heures aux autorités de Yaoundé pour libérer « sans conditions » les citoyens interpellés ces dernières semaines.
Les contours de la menace d'Issa Tchiroma Bakary sont restés flous. Il a déclaré que le peuple pourrait se retrouver en légitime défense et se sentir libre de se protéger. Pour l'analyste Raul Sumo Tayo, s'il ne se produit rien passé le délai de 48 heures, Issa Tchiroma Bakary risque de décrédibiliser sa parole.
Selon le chercheur senior à l'Institut de sécurité de Pretoria, les autorités camerounaises ont donc intérêt à prendre l'ultimatum au sérieux et à tout envisager, car il n'apparaît pas encore clairement quels sont les leviers dont dispose l'opposant pour mettre sa menace à exécution.
Le politologue Mathias Eric Owona Nguini ne croit pas en « une éventuelle crise de loyauté au sein des forces de défense et de sécurité » camerounaises, mais il reconnaît que « la conjoncture est délicate ». Pour cet universitaire proche du pouvoir, Issa Tchiroma Bakary fait « de la surenchère pour inscrire le Cameroun dans une crise durable » et il est évident que sa démarche n'a aucune chance d'aboutir à des libérations. Pour l'analyste, l'opposant veut tenter de créer des « sources de désordre » pour « essayer de déstabiliser l'ordre gouvernant ».
« Le Cameroun n'a pas besoin d'une crise post-électorale dont les conséquences pourraient être dramatiques », a déclaré Paul Biya jeudi dernier dans son discours d'investiture.
À ce jour, il n'y a pas de chiffre officiel sur le nombre de personnes arrêtées.
Cette tournée de Paul Atanga Nji dans le grand nord du Cameroun, a été précédée d'une série de messages de groupes de jeunes, s'identifiant comme nordistes, et disant être opposés à la visite du ministre.
Paul Atanga Nji n'est « pas le bienvenu » dans le Grand Nord, écrivent-ils. Pour ces jeunes, il est le « responsable des arrestations et détentions arbitraires » enregistrées dans le septentrion au cours de la récente période électorale, mais aussi des « intimidations et harcèlement contre des citoyens qui n'auraient pour seul crime que d'avoir exprimé leur choix politique ».
Une dernière étape à Garoua, fief d'Issa Tchiroma Bakary
En dépit de ce climat, le ministre a bien entamé sa visite. À Ngaoundéré, il a tenu une réunion de sécurité avec les autorités administratives locales, les forces vives de la région et les forces de défense et de sécurité. Il a dit être porteur d'un message de paix du chef de l'État et a invité les populations à soutenir les actions de Paul Biya.
À propos du climat politique et sans citer Issa Tchiroma Bakary, déclaré deuxième de la présidentielle et qui revendique la victoire au scrutin du 12 octobre, le ministre a dénoncé ce qu'il qualifie de « mensonges et discours de haine qui profilèrent sur les réseaux sociaux, entretenus par des politiciens irresponsables qui prônent le chaos ».
Après Ngaoundéré, Paul Atanga Nji s'est rendu à Maroua dans la région de l'Extrême-Nord, où il a tenu des propos similaires. Dernière escale ce mardi à Garoua, dans la région Nord, la ville natale et fief de l'opposant Issa Tchiroma Bakary.
Quels sont les leviers dont dispose l'opposant ?
Un mardi soir qui marque par ailleurs la fin de l’ultimatum lancé par Issa Tchiroma Bakary, rappelle Amélie Tulet, du service Afrique. L'ancien ministre, devenu opposant, avait déclaré dimanche donner 48 heures aux autorités de Yaoundé pour libérer « sans conditions » les citoyens interpellés ces dernières semaines.
Les contours de la menace d'Issa Tchiroma Bakary sont restés flous. Il a déclaré que le peuple pourrait se retrouver en légitime défense et se sentir libre de se protéger. Pour l'analyste Raul Sumo Tayo, s'il ne se produit rien passé le délai de 48 heures, Issa Tchiroma Bakary risque de décrédibiliser sa parole.
Selon le chercheur senior à l'Institut de sécurité de Pretoria, les autorités camerounaises ont donc intérêt à prendre l'ultimatum au sérieux et à tout envisager, car il n'apparaît pas encore clairement quels sont les leviers dont dispose l'opposant pour mettre sa menace à exécution.
Le politologue Mathias Eric Owona Nguini ne croit pas en « une éventuelle crise de loyauté au sein des forces de défense et de sécurité » camerounaises, mais il reconnaît que « la conjoncture est délicate ». Pour cet universitaire proche du pouvoir, Issa Tchiroma Bakary fait « de la surenchère pour inscrire le Cameroun dans une crise durable » et il est évident que sa démarche n'a aucune chance d'aboutir à des libérations. Pour l'analyste, l'opposant veut tenter de créer des « sources de désordre » pour « essayer de déstabiliser l'ordre gouvernant ».
« Le Cameroun n'a pas besoin d'une crise post-électorale dont les conséquences pourraient être dramatiques », a déclaré Paul Biya jeudi dernier dans son discours d'investiture.
À ce jour, il n'y a pas de chiffre officiel sur le nombre de personnes arrêtées.
Autres articles
-
Est de la RDC : les États-Unis s'en prennent au Rwanda, l'ONU craint un «embrasement régional»
-
Guerre au Soudan: l'ONU veut organiser des rencontres à Genève avec les belligérants
-
Tanzanie : 2000 personnes tuées lors des récentes violences, selon l'opposition
-
Madagascar: lancement «symbolique» de la concertation nationale, la société civile déçue
-
Mauritanie: six anciens responsables gouvernementaux inculpés pour détournements présumés de fonds publics





Est de la RDC : les États-Unis s'en prennent au Rwanda, l'ONU craint un «embrasement régional»


