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Colombie: Gustavo Petro suspend le cessez-le-feu avec le Clan del Golfo

Le président colombien Gustavo Petro a suspendu dimanche 19 mars le cessez-le-feu qu'il avait conclu le 31 décembre avec le cartel Clan del Golfo, principal gang de narcotrafiquants du pays.



Selon le gouvernement, l'organisation est à l'origine d'intimidations et d'attaques contre des villageois dans le nord-ouest du pays depuis plus de deux semaines. « J'ai ordonné aux forces de sécurité de réactiver toutes les opérations militaires contre le Clan du Golfe », annonce Gustavo Petro sur Twitter.   

Mines d'or illégales
Le gouvernement accuse notamment le Clan del Golfo d'être derrière le mouvement de protestation des mineurs dans le Bajo Cauca, à l'ouest du pays. Les travailleurs des mines illégales protestent depuis début mars contre les opérations menées par les militaires et la police qui détruisent les engins avec lesquels ils extraient l'or. Rappelons que l'extraction de l'or est source d'une pollution importante des cours d'eau, en raison notamment du mercure utilisé pour amalgamer les particules d'or. Il y a eu des affrontements armés avec la police et le gouvernement soupçonne le clan de ne pas avoir cessé ses trafics de cocaïne et d'or et d'encourager le climat de violence.

Le président Petro accuse le Clan du Golfe de donner la priorité aux profits générés par l'or illégal plutôt qu'aux pourparlers de paix et affirme qu'ils ont profité du cessez-le-feu pour renforcer leur présence dans les mines illégales. Selon les estimations officielles, le cartel du Golfe est à l'origine de 30 à 60% des exportations de drogue de Colombie, premier producteur mondial de cocaïne.
Le clan a désigné il y a quelques semaines des avocats pour entamer les discussions avec le gouvernement. Mais il exigeait d'être reconnu au même niveau que la guérilla de l'ELN, à qui le gouvernement a reconnu le statut d'organisation politique dans ces discussions de paix. Par ailleurs, le procureur général a refusé de suspendre les ordres de capture qui avaient été émis contre les représentants du clan devant participer aux négociations.

L'entourage de Gustavo Petro n'était pas toujours favorable à cette politique de la main tendue lancée en décembre dernier. Le Clan del golfo est connu pour ses exactions et mettre en coupe réglée les zones sous son contrôle, pratiquant ce qu'il appelle le « nettoyage social ».

La paix tout azimut ?
En arrivant au pouvoir, Gustavo Petro a lancé un ambitieux projet de « paix totale » visant à mettre fin aux violences dans le pays après plus de cinquante ans de guerre interne. Le 31 décembre, le gouvernement colombien avait annoncé un cessez-le-feu bilatéral avec le Clan del Golfo, mais aussi les guérilleros de l'Armée de libération nationale (ELN, guévariste), les groupes dissidents de l'ancienne guérilla marxiste des FARC (Segunda Marquetalia et Etat-major central), qui n'ont pas signé l'accord de paix de 2016, et des groupes paramilitaires (Autodéfense gaïtanistes de Colombie) et les forces d'autodéfense de la Sierra Nevada). Il s'agissait du premier pas vers une négociation avec tous les groupes armés de Colombie du premier gouvernement de gauche du pays.

Un chantier à quatre entrées dont l'une vient donc de se refermer avec la rupture des discussions avec le Clan del Golfo.

RFI

Lundi 20 Mars 2023 - 10:09


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