Contribution d'El Hadj Ibrahima Mbow: 20 raisons pour faire partir Wade

1- L’inefficacité de son appareil d’état à répondre à la crise généralisée du Sénégal, l’extrême pauvreté de nombreuses familles, la grande précarité des populations rurales et périurbaines et le constat d’échec de la politique économique et sociale de WADE. Le classement du PNUD 2009 est édifiant, le Sénégal est classé 166 sur 182 pays, le taux de chômage ne cesse de croître, la cherté de la vie, la faiblesse du pouvoir d’achat des ménages, l’absence de solidarité auprès des populations démunies

2- Le gaspillage des ressources financières du pays (le budget de présidence a été multiplié par 10 en 10 ans, un avion présidentiel réfectionné à plusieurs dizaines de milliards de francs cfa, un train de vie digne des monarchies pétrolières, un parc automobile d’un luxe insolent, l’argent public distribué à la clientèle politique

3- Avec Wade, la mal gouvernance mine le pays depuis 2000. Le Sénégal a atteint aujourd’hui un niveau de corruption exceptionnel (lui-même le dit en conseil des ministres, quel aveu !) avec des nébuleuses et de nombreuses interrogations sur les chantiers de l’Etat (ANOCI, APIX… et récemment la valise pleine de devises offerte à Alex SEGURA du FMI) et des sommes incroyables ont été dépensées pour de médiocres résultats sans impact réel dans l’ économie. Le taux de croissance de notre économie n’a jamais été aussi faible entre 1 et 1,5% cette année, c’est dire que les investissements déclarés n’ont pas eu d’impact positif sur notre économie 4- L’instabilité gouvernementale, Wade a changé n fois le gouvernement avec plus de 300 ministres depuis 2000 et en moyenne un remaniement tous les 2 à 3 mois, ce qui met l’administration dans une situation de non travail et d’une constante inefficacité sans compter les dépenses importantes d’installation des nouvelles équipes qui n’ont le temps de rien faire, cette administration instable constitue un frein au développement

5- Wade a déstructuré l’agriculture sénégalaise, introduit des plans (du plan REVA à la GOANA) sans aucune cohérence ni logique, ni concertation sérieuses avec les acteurs du secteur, juste des idées sans aucune consistance ni études préalables fiables. La filière arachide est entrain de mourir. La sécurité alimentaire est loin d’être garantie.

6- Wade a détruit le système de santé du pays avec des investissements irréfléchis (hôpitaux construits et non pas fonctionnels) et des centres hospitaliers majeurs laissés en rade (Hôpitaux Ibrahima NIASS, HOGGY, Abass NDAO, Hôpital de Fatick en berne…). Le plan sésame, une belle idée mal mise en œuvre, a accru les difficultés de trésorerie des hôpitaux car l’Etat ne paie pas sa dette au secteur hospitalier.

7- Wade a hypothéqué l’avenir de nos enfants par une politique de l’éducation qui a aboutit au non respect des quantums horaires, à des grèves fréquentes, un personnel démotivé, des volontaires de l’enseignement sans qualification et sans formation, un enseignement supérieur déstructuré. L’ UCAD et les citées universitaires sont surchargées et les étudiants vivent dans des conditions innommables. La formation professionnelle n’offre pas les compétences nécessaires d’où une grande inadéquation entre l’offre de formation et les besoins de l’économie.

8- Wade n’a pas réussi a étoffer le tissu d’entreprises, au contraire, sa politique a tué l’économie de notre pays en instaurant un climat malsain dans les affaires, en fermant des entreprises par ses mauvais choix, en ne payant pas sa dette aux entreprises, en privilégiant les entreprises étrangères. Cette mauvaise politique a conduit à la faillite d’AIR SENEGAL INTERNATIONAL, la LONASE en difficulté, la quasi faillite des ICS, de Jean lefebvre Sénégal, Transrail, Hôtel indépendance, Africamer, SONACOS vendue pour une bouchée de pain etc.…

9- Wade n’a pas de politique pour l’emploi des jeunes, le FNPJ et L’ ANEJ, sont créées pour caser un personnel politique sans réelle efficacité. Les financements des projets de jeunes se font sur la base du copinage ou d’appartenance politique. Le recouvrement est inopérant et inefficace. Ces fonds de promotion sont asphyxiés et survivent grâce aux concours financiers de l’Etat

10- Wade a une politique énergétique inefficace avec des fournisseurs douteux, un choix exclusif dans un combustible dérivé du pétrole sans aucune recherche d’énergies alternatives. 500 milliards ont été injectés à la SENELEC pour au final être délestés quotidiennement.

11- Wade a bradé tout le patrimoine foncier du Sénégal, de Mbane à la Corniche, en passant par les mamelles et la zone aéroportuaire, une spoliation sans précédent. Le Domaine public maritime, le Domaine privé de l’Etat, le Domaine national et les forêts classées sont violés par cette frénésie spéculative.

12- Wade ne se préoccupe pas du sort des sénégalais qui vivent dans des zones inondées avec son lot de noyades et de sinistrés, il préfère mobiliser toute la république pendant une demie journée pour aller sauver son fils « pris » dans un petit nuage de fumée sans feu ou rester en vacances en suisse (aux frais du contribuable s’il vous plaît !) le temps des inondations.

13- Le Gouvernement de Wade est responsable du naufrage du bateau le JOOLA, par négligence coupable sans qu’aucune sanction pénale ne soit prononcée à ce jour. Wade n’a pas tenu sa promesse faite aux enfants des victimes car 7 ans après, il n y a aucune prise en charge et ces enfants sont abandonnés à leur triste sort sans aucune solidarité gouvernementale

14- Wade continue de piétiner la république en modifiant à sa guise la constitution, en créant des institutions budgétivores (sénat, conseil de la république, vice-présidence) inutiles et des postes de ministres conseillers sans aucunes compétences, des postes d’ambassadeurs et de consuls à foison pour caser sa clientèle politique et sa famille propre

15- Wade et son parti ont formulé la loi AÏZAN pour amnistier des criminels et pour classer l’affaire de Maître Babacar Sèye. Il refuse de juger les criminels qui ont tenté de tuer le Président Talla SYLLA et ceux qui ont agressé les journalistes de Walf, de 24 heures chrono, de l’As entre autres crimes. C’est le règne de l’impunité depuis mars 2000.

16- Wade menace la cohésion et l’unité nationale par son esprit partisan, il est plus chef de clan-parti que président de la république. Wade a dupé le peuple Sénégalais en s’engageant à régler le conflit casamançais en 100 jours. Cela fait environs 3495 jours maintenant… Et la situation est bien loin de se calmer. Wade vient également de s’illustrer par une sortie indigne en s’attaquant injustement à Amadou Makhtar MBOW (ex directeur général de l’UNESCO), président des Assises Nationales. En s’attaquant à MBOW, il attaque un homme qui à lui tout seul, symbolise le dialogue national. En fait, Wade attaque les assises nationales et tous les citoyens qui ont participé à ces assises.

17- Wade, en soutenant Dadis CAMARA de Guinée, vient de casser l’aura et la bonne réputation de la diplomatie sénégalaise. Nos relations avec les pays voisins Gambie et Guinée Bissau ne sont pas au beau fixe. De toute façon, il enchaîne depuis 2000, les gaffes sur le plan international, par ses positionnements irréfléchis et ses déclarations intempestives, la dernière en date sur l’affaire Clotilde Reiss.

18- Wade n’a jamais respecté le calendrier républicain et le code électoral qu’il modifie à sa guise, à la veille d’élections. Son administration ne respecte pas non plus les décisions de justice. Malgré la décision de la cour suprême qui vient de confirmer la victoire de Bennoo à Mbane (locales 2009), les autorités refusent toujours d’installer le conseil rural. Ce qui est indécent, inadmissible et intolérable dans une république. De plus est source de tous les dangers. Il risque de différer les prochaines échéances, s’il se sent menacé (les législatives et les locales ont été repoussées à plusieurs reprises par le passé) sans motif sérieux.

19- Wade a créé, à la veille d’une élection importante, de nouvelles collectivités locales sans aucune logique sociologique, géographique ou économique, juste une visée politicienne pour espérer freiner la percée de l’opposition dans ces nouvelles entités. Mais sa cinglante défaite dans les capitales régionales prouve que les sénégalais ne sont pas dupes.

20- Enfin, Wade est vieux, très vieux, il est le plus vieux président au monde et on ne fait pas du neuf avec du vieux, surtout qu’il a en presque 10 ans montré toute son incapacité à manager une équipe stable et à produire les résultats escomptés. Il a gâché un formidable espoir placé en lui en 2000. Et l’âge et la santé d’un Président de la République sont forcément à tenir en considération compte tenu de ce que sa Personne représente pour toute une population (clé de voûte des institutions et première autorité du Pays). WADE ne peut plus avoir le dynamisme et les réflexes nécessaires pour mener des politiques publiques adéquates. De plus Wade n’est plus crédible à force de contrevérités et de contradictions.

Wade candidat en 2012, il ne devrait pas. S’il lui reste un peu de passion et d’amour pour ce pays qui lui a fait confiance, il devrait se retirer et s’engager à créer un cadre serein pour un renouvellement apaisé. C’est sans doute trop demander, à celui que Senghor a que trop justement appelé Ndiombor et qui aujourd’hui pourrait aussi être appelé Bouki.

El Hadji Ibrahima MBOW

Président de l’UNION CITOYENNE BUNT BI

Membre de l’ICR/ BENNOO SIGGIL SENEGAL