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Coronavirus: à l'approche de la saison touristique, l'inquiétude des Malgaches

La Grande Île n’a enregistré à ce jour aucun cas de coronavirus, mais elle s'apprête à réhausser les contrôles de passagers dans ses ports et ses aéroports. Toutes les nouvelles mesures de prévention n’ont pas encore été dévoilées. Du côté des opérateurs du tourisme, c’est l’inquiétude car la saison démarre dans moins d’un mois.



L’apparition brutale du virus en Italie il y a 72 heures et l’augmentation spectaculaire du nombre de personnes contaminées ont créé l’agitation sur la Grande Île : ici, les Italiens représentent l’une des nationalités les plus importantes en nombre de touristes.
 
« On reste très vigilants. On a doublé le nombre de personnel au niveau des ports et aéroports pour renforcer les contrôles de voyageurs. Donc aujourd'hui, on met tout en œuvre pour que ce virus ne rentre pas à Madagascar », explique Joël Randriamandranto, le ministre des Transports et du Tourisme, qui se veut rassurant, mais ferme.
 
« Hier, on a interdit un paquebot d’accoster à Fort-Dauphin. Donc dès qu’il y a des doutes, on interdit tout de suite. Après, on a de la chance : comme on est en basse saison, les vols directs en provenance de l’Italie sont suspendus. Et comme les vols sont arrêtés, on ne peut pas interdire une liaison qui n’est pas opérationnelle. Bien évidemment, on va voir l’évolution de cette épidémie, et on prendra les décisions qui s’imposent au moment voulu. »
 
« On vit dans l’angoisse »
 
Et c’est justement ce scénario qui inquiète les professionnels du tourisme. Le 16 mars prochain, le premier vol charter de la saison devrait rallier Milan à Nosy-Be. Cesare Nichesolo, est à la tête d’un tour opérateur à Madagascar. 90% de sa clientèle est italienne.
 
« On vit dans l’angoisse que Madagascar interdise comme l’Île Maurice lundi le débarquement des touristes italiens », explique-t-il. Le 25 février, les autorités mauriciennes ont en effet interdit le débarquement d’une partie des passagers - ceux en provenance des régions de Lombardie et Vénétie, les plus touchées par le virus - d’un vol Alitalia Rome-Port Louis. Si ce voyagiste n’a encore enregistré aucune annulation, il est toutefois submergé par les appels de ses partenaires en Italie qui s’inquiètent du peu d’informations données par le gouvernement malgache.
 
Les opérateurs s’attendent d’ores et déjà à une saison touristique 2020 difficile. Un nouveau coup dur porté à une filière, qui après avoir subi des crises politiques à répétition et des épidémies de peste, venait d’enregistrer pour l’année 2019 une hausse de 30% du nombre de touristes par rapport à 2018.
 
De son côté, le ministre du Tourisme a averti : « La santé d’abord ! L’économie, on peut la relancer plus tard. »
 
De l’aveu de plusieurs hauts responsables de l’État, en cas d’épidémie sur le territoire, le système de santé du pays ne serait pas en capacité de répondre à une crise sanitaire de grande ampleur.
 
 
Une mission d’évaluation et d’écoute de la Commission de l’océan Indien (COI) est actuellement aux Comores. Conduite par son secrétaire général, elle entre dans le cadre du plan d’urgence déclenché contre le coronavirus. La délégation de l’organisation régionale reçue au ministère des Affaires étrangères a annoncé une aide aux Comores comme pour chaque pas membre. Pour Moroni, il s'agit de près de 250 000€ répartis en fonction des différents besoins du pays.
 
Les Comores veulent mobiliser près de deux millions d’euros pour prévenir et lutter contre le Coronavirus. La COI leur en octroie donc déjà 250 000 pour la formation du personnel de santé et du matériel comme l’a indiqué Hamadi Madi Boléro, son secrétaire général.
 
« Les commandes ont été passées concernant l’ambulance, elle sera là fin mars. La caméra thermique aussi, c’est aussi un matériel technique. Concernant la construction du bâtiment d’isolement, vous avez entendu la ministre qui disait qu’ils ont déjà identifié des terrains. Nous avons emmené l’argent et le technicien parce que mieux vaut que ce soit à côté de l’aéroport. Tout cela ils vont le préciser. Mais nous, nous sommes déjà prêts à signer les chèques, à ce que le travail débute. »
 
Que se passerait-t-il si un cas de coronavirus devait se déclarer dans un pays membre de la COI ? Réponse du secrétaire général : « Tout va dépendre des États déjà. Il n’y a jamais eu d’accord préalable pour ça puisqu’on ne sait pas ce qu’il va se passer. Il y a une solidarité quand même. Je ne dis pas qu’un jour, un pays ne pourra pas dire "on ferme nos frontières", mais il y a quand même une solidarité à travers les États de la COI parce que tout le monde sait que nous avons des populations qui migrent beaucoup, qui voyagent beaucoup et donc ça ne servirait probablement pas à rien mais là, je me retiens parce qu’encore une fois, c’est un problème régalien qui dépendra de la politique intérieure d’un État. »

RFI

Mercredi 26 Février 2020 - 08:41


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