La construction d'un nouveau port à Tadjourah avait suscité beaucoup d'espoir pour les jeunes de la ville, durement touchés par le chômage. Un concours avait été organisé pour recruter des agents chargés de la sécurité sur place.
Soixante-seize personnes ont été embauchées, mais les résultats ont fait beaucoup de déçus. « Les postes ont été attribués à des gens ayant des liens avec des dignitaires locaux. Ces recrutements ne sont jamais équitables et ce clientélisme ne peut plus durer », explique Hassan Mohamed Hassan, président du parti d'opposition ARD et candidat dans la localité aux dernières législatives.
Des propos démentis par le pouvoir. Selon Daoud Houmed, porte-parole Europe de la majorité et natif de Tadjourah, Djibouti est un petit pays où tout le monde se connaît et où les liens de parenté sont partout. « Il n'y a pas de népotisme et chaque citoyen avait le droit de candidater. Tous les recrutés sont originaires de la ville », dit-il.
Il n'empêche, l'issue du concours a entraîné la colère des recalés. Selon les autorités, les jeunes ont bloqué des routes, caillassé les forces de sécurité ou encore saccagé le Conseil régional. Un bâtiment a aussi été incendié. Une manifestation « illégale », lancée « sans aucune discussion préalable », indique le préfet.
« On ne peut pas descendre dans la rue sans autorisation, encore moins troubler l'ordre public et saccager les biens de l'Etat », explique Abdoulmalik Mohamed Banoita. La Ligue djiboutienne des droits humains dénonce une injustice, des arrestations abusives et l'usage de la force par les autorités.
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