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Experts de l'ONU assassinés en RDC : les familles des accompagnateurs congolais disparus témoignent

Le procès des assassins des experts de l’ONU se poursuit depuis près de 4 ans à Kananga au Kasaï Central. C’est dans cette province que Michael Sharp et Zaida Catalan avaient été tués le 12 mars 2017 non loin du village de Bunkonde. Jeudi, notre consoeur Sonia Rolley a témoigné devant la Cour sur différents détails relatifs aux différentes enquêtes menées par RFI sur le sujet. Mais depuis mars 2017, trois Congolais sont portés disparus, Betu Tshintela, un ancien agent de renseignement présenté comme le traducteur des experts, et deux motos-taxis, Isaac Kabuyi et Pascal Nzala. RFI a rencontré les familles des deux accompagnateurs.



« Sur la photo ici, il y a mon fils enlevé… » : Anaclet Muyaya a élevé son neveu Isaac Kabuyi comme son fils depuis l’âge de quatre ans ; il ne se déplace pas sans une photo de lui pour faire son plaidoyer. Isaac Kabuyi avait 21 ans au moment de sa disparition et venait tout juste de décrocher son diplôme.
 
« Nous avons vraiment de la peine de voir cette photo. Si je l’ai gardé, c’est pour le présenter à ceux qui ne le connaissent pas quand on parle d’Isaac. Mais nous personnellement, toute la famille, ça nous fait vraiment du mal. Mais le comble, ce qui nous fait mal, ce qui nous écœure, on ne parle que des experts. Est-ce que nos frères congolais ne sont pas des hommes, ce sont des animaux ? »
 
Même sentiment d’injustice chez André Nzala, le frère de Pascal, ancien chauffeur de la mission de l’ONU au Congo. « Depuis que nos frères sont partis avec les experts, on ne les a pas vus, même leurs corps. La justice militaire parle toujours pour les deux experts, mais pour nos frères, il n’y a rien. »
 
Officiellement, la justice militaire congolaise a ouvert une enquête en 2017 pour disparition, sans jamais lier ce dossier à celui des experts onusiens. En 2018, elle avait demandé des prélèvements ADN aux parents des deux motards après la découverte de corps. Mais la justice n’est jamais revenue vers eux pour présenter le résultat. Ces familles disent également ne plus avoir de nouvelles de l’ONU depuis 2017.
 
Notre consœur de RFI était ce jeudi à Kananga pour répondre en tant que « renseignant » au procès de l'assassinat en mars 2017 des deux experts de l’ONU. Elle a été interrogée, car elle a mené plusieurs enquêtes sur la région au moment des faits.
 
« La Cour a d’abord tenu à remercier RFI, via Sonia Rolley, pour le respect manifesté envers la justice congolaise, en déplaçant sa journaliste de France vers la RDC et de Kinshasa vers Kananga, pour répondre à l’invitation. Sonia Rolley a été entendue pendant plus de trois heures. Elle était debout, elle était sereine… Et elle a rendu ces renseignements qui, nous croyons, vont aider la justice congolaise à bien dire le droit, étant donné qu’elle avait mené des investigations, sans avoir en l’esprit que ces éléments d’investigation allaient être exploités par la justice. La justice a trouvé que ces éléments d’investigation devraient aider la justice à comprendre ce qui s’est réellement passé dans les faits ayant trait à l’assassinat des deux experts des Nations unies. »

RFI

Vendredi 16 Avril 2021 - 09:48


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