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Feu vert pour l'envoi de peshmergas en renfort à Kobane

Les combattants kurdes d'Irak, les peshmergas, vont porter assistance au YPG, la milice des Kurdes syriens à Kobane. Le Parlement autonome du Kurdistan irakien a donné son feu vert hier, mercredi, pour envoyer des troupes au sol avec des armes lourdes dans la ville à majorité kurde du nord de la Syrie. Des renforts qui visent à desserrer l'emprise des jihadistes qui assiègent la ville depuis plus d'un mois malgré les frappes aériennes de la coalition internationale.



Des combattants peshmergas en Irak, le 8 septembre 2014. REUTERS/Ahmed Jadallah
Des combattants peshmergas en Irak, le 8 septembre 2014. REUTERS/Ahmed Jadallah

La décision planait dans l'air depuis plusieurs jours, il ne manquait plus que l'aval des responsables politiques du Kurdistan autonome. D'après le ministre des peshmergas, il a donc été décidé d’envoyer à Kobane une petite unité, mais lourdement armée. Aucun détail supplémentaire n’a été donné, mais cela correspond à la demande formulée par les Kurdes de Kobane. Ces derniers, armés de vieilles kalachnikovs, sont depuis un mois en première ligne face à des jihadistes surarmés.

Cependant, il ne devrait pas être question de mettre en place un commandement unifié. Les peshmergas fourniraient simplement une couverture stratégique aux combattants kurdes de Kobane.

Ankara n’aurait pas accepté de fournir des armes lourdes aux Kurdes de Syrie que la Turquie assimile au PKK, le parti kurde de Turquie classé comme terroriste. En revanche, les Turcs vont permettre, comme ils l'avaient assuré en début de semaine, la mise en place du corridor pour le passage des peshmergas d'Irak vers Kobane.

Selon le gouvernement autonome kurde d’Irak, les peshmergas n'ont pas encore quitté Erbil mais il est prévu que leur présence à Kobane dure aussi longtemps que nécessaire.

 

ERDOGAN CRITIQUE LE LARGAGE D'ARMES PAR LES ETATS-UNIS

Avec notre correspondant à Istanbul,Jérôme Bastion

Si le président turc Recep Tayyip Erdogan affirme avoir proposé le transit des combattants peshmergas par la Turquie, il a en revanche critiqué le parachutage par l’armée américaine d’armes destinées à Kobane. Toujours entre volonté affichée de coopération et déni obstiné, le président turc dit ne pas comprendre pourquoi les Américains considèrent Kobane comme stratégique, alors que selon lui, « il ne reste plus de civils dans la ville », mais seulement quelque 2 000 combattants.

Or, pour Recep Tayyip Erdogan, faciliter une aide destinée au PYD syrien ou au PKK turc reste inacceptable. Tout au plus, ajoute-t-il, est-il possible aux peshmergas irakiens de venir renforcer les unités de l’Armée syrienne libre. C’est le sens de la proposition qu’il dit avoir faite au président Obama, sans expliquer comment il entend maintenir hors du jeu les combattants kurdes sur place, et encore moins quand ces peshmergas seront finalement autorisés à passer de Turquie vers l’enclave de Kobane. « Les discussions continuent », a-t-il juste lâché.

Le quiproquo, voire même le bras de fer, perdure donc entre Ankara et Washington. Pour preuve, la dénonciation à peine voilée du largage américain de plusieurs tonnes d’armes, de munitions et de matériel médical, qui est selon lui une erreur, car une partie serait tombée aux mains des islamistes.


Rfi.fr

Jeudi 23 Octobre 2014 - 09:09