Ils font un foot de fin de journée, au pied du bâtiment 9, avant une nuit agitée. À la cité du Chêne-Pointu, personne ne se remet de la mort de Nahel. Willem a 16 ans : « Franchement c'est bouleversant quoi. Beaucoup de colère même. C'est quoi déjà la phrase du rappeur Ninho ? “Ils ne veulent pas que ça brûle comme en 2005. Pourtant, il font les mêmes erreurs.” Cette phrase, elle est vraiment réelle. Un petit de 17 ans qui se fait fumer pour un refus d'obtempérer. On ne comprend plus rien dans ce monde, franchement... Qu'est-ce qui se passe, qu'est-ce qu'ils veulent précisément ? »
« Je suis pour la justice pour Nahel »
Ces jeunes Clichois sont contre les émeutes. Ça ne réglera rien, explique Mamoudou : « Franchement, je suis pour la justice pour Nahel. Après, je n'interviens pas dans les émeutes. Je n’ai pas envie d’avoir des problèmes avec la police. S'il y a un procès, que le policier va en prison et qu'il a une bonne peine, ça va se terminer. Mais pour l'instant, c'est loin de se finir. »
Tous les soirs, les parents et les aînés tentent de raisonner les jeunes les plus violents. Kamel Ghenim a bien essayé avec ceux qui restent dans l’entrée du bâtiment 4, mais sans succès : « Franchement, ils veulent plus écouter, ils n'y croient plus. Avant, c'étaient des 17, 18, et 20 ans. Maintenant à 14 ans, regardez ce qu'ils font ! IIs sont déscolarisés, ce qui veut dire : ils traînent dans la rue, ils font n’importe quoi. Comment contrôler un enfant de 14, 15 ans qui te répond, qui t'insulte, en tant que parent ? Qui te dit : “Ouais, ouais, toi t'as raison !” Et qui sort en claquant la porte. »
Malgré ça, les aînés font tout pour garder le contact avec les jeunes, ils espèrent - peut-être sans trop y croire -, que leur cité ne s'embrasera pas comme il y a 18 ans.
« C'est une étincelle qui s'est allumée »
Et pourtant, la situation était inéluctable pense Kamel Ghenim, habitant d’une cité de Clichy-sous-Bois, engagé dans le monde associatif local : « En vérité, la mort du jeune, c'est une étincelle qui s'est allumée. Parce que le ras-le-bol, il est là. Quand tu vois que la police vient devant une cité, met nos enfants accroupis par terre, tous les soirs, ils y ont droit. Alors arrivé à un moment, c'est le ras-le-bol. »
« Rappelez-vous l'histoire de 2005, les jeunes qui sont morts, poursuit Kamel Ghenim. Ils ont été poursuivis, on aurait pu les arrêter, les caméras les ont filmés, on aurait pu les arrêter tranquillement chez eux, endormis. Pourquoi avoir été plus loin, jusqu'à ce qu'ils se tuent ? Pareil pour Nahel. Écoutons les jeunes. Si ce message peut passer. Je demande au président la République : on est une équipe de jeunes qui aimerait vous parler. Cette équipe, c'est des gens sérieux, qui travaillent, qui se lèvent, qui vont travailler le matin et qui rentrent. Le président de la République dit : "On va régler le problème sans tabou". Sérieux ? Si on parle de "sans tabou", je ne dis pas que tous les policiers sont racistes, mais on a des policiers racistes. »
« Je suis pour la justice pour Nahel »
Ces jeunes Clichois sont contre les émeutes. Ça ne réglera rien, explique Mamoudou : « Franchement, je suis pour la justice pour Nahel. Après, je n'interviens pas dans les émeutes. Je n’ai pas envie d’avoir des problèmes avec la police. S'il y a un procès, que le policier va en prison et qu'il a une bonne peine, ça va se terminer. Mais pour l'instant, c'est loin de se finir. »
Tous les soirs, les parents et les aînés tentent de raisonner les jeunes les plus violents. Kamel Ghenim a bien essayé avec ceux qui restent dans l’entrée du bâtiment 4, mais sans succès : « Franchement, ils veulent plus écouter, ils n'y croient plus. Avant, c'étaient des 17, 18, et 20 ans. Maintenant à 14 ans, regardez ce qu'ils font ! IIs sont déscolarisés, ce qui veut dire : ils traînent dans la rue, ils font n’importe quoi. Comment contrôler un enfant de 14, 15 ans qui te répond, qui t'insulte, en tant que parent ? Qui te dit : “Ouais, ouais, toi t'as raison !” Et qui sort en claquant la porte. »
Malgré ça, les aînés font tout pour garder le contact avec les jeunes, ils espèrent - peut-être sans trop y croire -, que leur cité ne s'embrasera pas comme il y a 18 ans.
« C'est une étincelle qui s'est allumée »
Et pourtant, la situation était inéluctable pense Kamel Ghenim, habitant d’une cité de Clichy-sous-Bois, engagé dans le monde associatif local : « En vérité, la mort du jeune, c'est une étincelle qui s'est allumée. Parce que le ras-le-bol, il est là. Quand tu vois que la police vient devant une cité, met nos enfants accroupis par terre, tous les soirs, ils y ont droit. Alors arrivé à un moment, c'est le ras-le-bol. »
« Rappelez-vous l'histoire de 2005, les jeunes qui sont morts, poursuit Kamel Ghenim. Ils ont été poursuivis, on aurait pu les arrêter, les caméras les ont filmés, on aurait pu les arrêter tranquillement chez eux, endormis. Pourquoi avoir été plus loin, jusqu'à ce qu'ils se tuent ? Pareil pour Nahel. Écoutons les jeunes. Si ce message peut passer. Je demande au président la République : on est une équipe de jeunes qui aimerait vous parler. Cette équipe, c'est des gens sérieux, qui travaillent, qui se lèvent, qui vont travailler le matin et qui rentrent. Le président de la République dit : "On va régler le problème sans tabou". Sérieux ? Si on parle de "sans tabou", je ne dis pas que tous les policiers sont racistes, mais on a des policiers racistes. »
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