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Grève illimitée des fonctionnaires en Afrique du Sud

Le secteur public sud-africain est touché par une grève générale illimitée depuis ce mercredi 18 août 2010. Les fonctionnaires réclament des hausses de salaire et jugent insuffisante la proposition d’une augmentation de 7% faite par le gouvernement.



L' « effet Mondial » est bel et bien terminé. Pendant un mois, l’Afrique du Sud a bénéficié d'un véritable « état de grâce ». La Coupe du monde de football y était pour quelque chose. Mais force est de constater qu'on assiste aujourd'hui à un retour à la dure réalité, avec cette grève illimitée de tout le secteur public. Les fonctionnaires réclament une hausse de salaire. L'Etat a bien fait une proposition mais apparemment cela ne suffit pas.

Il y a un peu plus d’un million de fonctionnaires grévistes à travers le pays. Ils réclament une hausse de salaires de 8,6%. Le gouvernement a donc, pour l’instant, fait savoir qu’il est prêt a financer une augmentation de 7%. Les enseignants, le personnel hospitalier ou les policiers en grève souhaitent aussi voir augmenter les aides au logement et un meilleur accès à la Sécurité sociale. Une jeune institutrice expliquait à RFI qu’avec son salaire de 700 euros il est impossible, pour elle, d’élever décemment ses trois enfants à Soweto.

Le ras-le-bol est donc général. Les fonctionnaires en colère disent avoir attendu trop longtemps que les choses changent. Ils sont prêts à faire durer, à durcir le mouvement si nécessaire. Un immense défilé est prévu, jeudi 19 août, à Johannesburg. Les autoroutes devraient être bloquées, les écoles devraient rester fermées comme ce mercredi. Et certains hôpitaux risquent de ne pas fonctionner. « Nous voulons que tout le pays marche au ralenti pour nous faire entendre », nous a dit un responsable de la SADTU/Cosatu, le syndicat majoritaire chez les enseignants.

La grogne sociale risque de gagner le secteur privé


L’état de grâce est terminé. Les grévistes disent avoir eu l’impression de ne pas avoir fait passer leur message pendant la durée de la Coupe du monde. Ils ne voulaient pas gâcher la fête, mais les promesses du gouvernement n’ont pas été tenues. Les fonctionnaires sont aussi en colère parce que, disent-ils, « les stades ont bien été payés avec nos impôts et maintenant on ne sait même pas que vont devenir ces infrastructures ». Alors, pour eux, « le gouvernement doit maintenant faire un geste ».

Pendant le Mondial de football, l’Afrique du Sud a donné une belle image au monde. Mais les problèmes sociaux n’ont pas changé : 43% de la population vit toujours sous le seuil de la pauvreté. La Fédération internationale de football (FIFA) aurait aussi su négocier avec les syndicats pour qu’aucune grève ne soit menée pendant la compétition.

La grogne sociale risque donc maintenant de prendre de l’ampleur et de gagner le secteur privé. Ainsi à Pretoria, les ouvriers de l’industrie métallurgique ont également manifesté ce mercredi, réclamant aussi des hausses de salaires.

RFI

Jeudi 19 Août 2010 - 11:01


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