Guéguerre diplomatique entre Paris et Lomé

Le pouvoir en place au Togo a décidé, le 4 décembre 2009, d'expulser Eric Bosc, le premier secrétaire de l'ambassade de France à Lomé. A son tour, Paris a demandé le départ d’un diplomate togolais de l’ambassade de ce pays à Paris.

Par lettre écrite adressée à l’ambassadeur de France à Lomé et signée du ministre des Affaires étrangères du Togo, Kofi Esaw, le deuxième conseiller de l’Ambassade de France au Togo, Eric Bosc, a été sommé de quitter le Togo dans les jours à venir. Ce dernier, qui occupe le poste de chargé du suivi de la politique intérieure du pays à la représentation diplomatique française à Lomé, est soupçonné par les autorités togolaises de jouer le jeu de Kofi Yamgnane, un candidat à l’élection présidentielle au Togo. Ancien maire de Saint-Coulitz en France, Yamgnane bénéficie de la double nationalité française et togolaise.

Le pouvoir en place au Togo reproche à Eric Bosc, d’entretenir des relations particulières avec Kofi Yamgnane, le président de Sursaut-Togo. Paris a défendu son diplomate et en guise de réponse a réclamé le départ d’un diplomate togolais en exercice à Paris. «La France a pris une mesure réciproque et a demandé le départ d'un diplomate de l'ambassade du Togo», a précisé le porte-parole du Quai-d’Orsay, Bernard Valero. Selon Paris, Eric Bosc «n'a pas outrepassé sa mission». Il aurait même fait preuve d'un «grand professionnalisme dans ses contacts avec tous les partis légaux».
Les autorités françaises estiment que l’arrêté d’expulsion qui lui a été notifié est la preuve que Kofi Yamgnane fait peur au pouvoir en place à Lomé. Celui qui passe pour le candidat naturel de Sursaut-Togo, est soupçonné à Lomé d’avoir le soutien tacite de Paris pour la course à la présidentielle. Kofi Yamgnane est au Togo depuis deux semaines pour préparer sa campagne.