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Guinée-Bissau: le Conseil de Sécurité de l’ONU planche sur l’envoi d’une force d’interposition

La junte militaire et les principaux partis d'opposition en Guinée-Bissau ont signé ce mercredi 18 avril 2012 un accord confirmant la dissolution des institutions renversées par le coup d'Etat du 12 avril dernier et la création d'un Conseil national de transition. De son côté, le Conseil de sécurité des Nations unies se réunira jeudi 19 avril pour débattre de la situation sur place, une semaine après le coup d’Etat militaire du 12 avril. La création d’une force d’interposition sous l’égide des Nations unies est une des options préconisées. A Bissau, le PAIGC, l’ex-parti au pouvoir, a appelé, ce mercredi 18 avril 2012, à l’envoi de cette force.



La junte, qui a pris le pouvoir à Bissau, ne veut pas de troupes étrangères sur son sol. Reuters
La junte, qui a pris le pouvoir à Bissau, ne veut pas de troupes étrangères sur son sol. Reuters
La réunion du Conseil de sécurité a été annoncée par le secrétaire exécutif de la CPLP, Domingos Simões Pereira à l’agence portugaise Lusa. La CPLP, présidée par l’Angola, a voté, deux jours après le coup d’Etat en Guinée-Bissau et lors d’une réunion à Lisbonne, une résolution envisageant la création d’une force d’interposition sous l’égide de l’ONU, en accord avec la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), l’Union africaine et l’Union européenne.
Depuis, la récente mission de la Cédéao à Bissau n’a pas permis le rétablissement de l’ordre constitutionnel. L’Union africaine a, pour sa part, suspendu la Guinée-Bissau de toutes ses instances et menacé les putschistes de sanctions. Cet exemple a été suivi par la Francophonie qui, à son tour, vient de suspendre ce pays, membre de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) depuis 1979.

Retour en fonction de Carlos Gomes Junior et reprise du processus électoral

Dans une interview accordée à RFI et à l’Agence France Presse, au siège du PAIGC, le secrétaire national du parti, Augusto Olivares, a été très clair : si les militaires sont prêts à rétablir l’ordre constitutionnel comme ils l’ont dit à la Cédéao, ils doivent alors permettre le retour dans leur fonction du président de la République par intérim, Raimundo Pereira, et du Premier ministre, Carlos Gomes Junior, qui ont accédé à ces fonctions par la volonté du peuple.

Selon Augusto Olivares, non seulement Carlos Gomes Junior, qui a été arrêté après l’attaque de son domicile, jeudi dernier, doit être libéré, mais il doit également pouvoir participer au second tour de la présidentielle, puisqu’il en a remporté le premier. « Nous exigeons que le second tour ait lieu », a réclamé le secrétaire national du PAIGC.

Déploiement d’une force de stabilisation internationale

Augusto Olivares a aussi contesté la légalité de la mise en place du conseil national de transition, annoncé ces derniers jours. Cette solution est « anticonstitutionnelle et anti-démocratique », a-t-il souligné.

Il n’a pas non plus hésité à demander le déploiement d’une force de stabilisation internationale dans son pays car, d’après lui, vu l’intervention constante des militaires dans les affaires politiques, seul un appui ferme de la communauté internationale permettra de retrouver le chemin du développement.

De son côté, l’armée a, pour l’instant, une version très différente des choses et ne veut pas entendre parler d’un retour de Carlos Gomes Junior. Dans une interview accordée à RFI et à l’AFP, le lieutenant-colonel Daba Na Walna a averti qu’il ne voulait pas du retour de Carlos Gomes Junior au poste de Premier ministre.

Lors de cette même interview, le lieutenant-colonel Daba Na Walna a par ailleurs esquivé les questions sur la reprise du processus électoral ou encore la formation du conseil national de transition.

Concernant la libération des personnalités emprisonnées, notamment l’ancien Premier ministre Carlos Gomes Junior et le président intérimaire Raimundo Pereira, ils seront libérés quand « les conditions de sécurité seront réunies », a affirmé le porte-parole de la junte, sans plus de précisions.

La force militaire angolaise au banc des accusés

L’armée bissau-guinéenne ne veut manifestement pas se retrouver avec, sur son sol, des troupes qui l’empêcheraient d’intervenir comme elle le souhaite dans la vie politique. Le discours qui est déroulé par l’état-major bissau-guinéen depuis le coup de force sur la Missang - la Mission de coopération militaire angolaise déployée en mars 2011 dans le cadre d'un accord technico-militaire sur la réforme de l'armée et forte de quelque 700 hommes - en dit long.

Daba Na Walna, porte-parole de la junte, a une nouvelle fois mis en cause Carlos Gomes Junior, l’accusant d’avoir « remis aux autorités angolaises une lettre secrète dans laquelle il demanderait au secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, d’envoyer une force militaire en Guinée-Bissau » et accusé l’Angola d’être « un pays expansionniste […] qui veut transformer la Guinée-Bissau en une province, en une colonie angolaise. Elle est en train de trop étendre son influence », a-t-il martelé.

Les militaires bissau-guinéens ont déclaré avoir déposé Carlos Gomes Junior parce que, selon eux, les troupes angolaises étaient prêtes à se mettre à son service et donc, de fait, à le protéger contre sa propre armée.

L’Angola dispose en Guinée-Bissau d’intérêts économiques importants, en particulier un projet d’exploitation d’une mine de bauxite dans la région de Boé, dans l’est, et de construction d’un port en eau profonde à Buba, dans le sud.
Face à la polémique, l’Angola avait annoncé, avant le coup d’Etat, le retrait de ses troupes, mais celui-ci n’a toujours pas commencé.
Source: RFI


Jeudi 19 Avril 2012 - 08:46


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