Elles ne sont pas encore aussi tendances que les lunettes de Tony Stark dans Iron Man. Mais cet ordinateur miniature, qui sert de compagnon au smartphone via Bluetooth, n'est pas plus lourd qu'une paire de lunettes de hipster. Surtout, une fois bien ajusté, l'écran transparent n'obstrue pas la vision: il faut regarder en haut à droite, comme face à un panneau de verre de 40 cm qui serait suspendu à trois mètres de distance. C'est relativement petit et le contraste est bien moins bon que sur une télévision mais on lit facilement un SMS ou le début d'un email, à raison de quelques mots par ligne
L'interface se cherche
L'interface, qui s'appuie sur un petit panneau tactile latéral, a encore besoin de travail. On fait défiler des fiches vers le futur (ses prochains rendez-vous, la météo, l'itinéraire vers l'aéroport) ou vers le passé (photos, vidéos). La présentation en «cover flow» circulaire laisse à désirer, et on se retrouve parfois à gratter furieusement le touchpad pour naviguer d'une section à l'autre comme si on avait des TOC.
Le contrôle vocal, en revanche, a fait des progrès fantastiques, même quand on s'exprime avec un léger accent français. La commande «OK, Glass, prends une photo», réveille les lunettes et s'exécute en moins d'une seconde. «Quelle heure est-il à Paris?» «Il est 1h55 à Paris», répond l'assistant, dont la voix se propage par conduction osseuse via la branche en contact avec le crâne au-dessus de l'oreille. Traduction: pas de haut-parleur, ni d'oreillette, et les voisins de table n'entendent rien.
Le potentiel
Prendre une photo ou une vidéo, lire ou dicter un email, poser une question factuelle à Google, suivre un itinéraire... Pour l'instant, le nombre de tâches que Glass peut accomplir est limité. Si l'entreprise séduit assez de développeurs, des apps enrichiront l'écosystème, comme celle du New York Times qui permet déjà un accès aux breakings news et à des photos d'actualité. Le Web mobile, lui, devra s'adapter à ce nouvel espace minimaliste.
L'écran permettra de faire passer la réalité augmentée à la vitesse supérieure. Grâce à la base de données de son «graphe du savoir», Google peut déjà identifier de nombreux monuments et afficher des informations complémentaires, comme leur date de construction. La même approche offrira une vision enrichie de la télévision: il n'y aura bientôt plus besoin de sortir son smartphone pour chercher dans quel film joue l'acteur qui incarne Jaime Lannister dans Game of Thrones.
La question de la vie privée
Outre l'autonomie limitée de la batterie et le prix dissuasif (1.500 dollars pour les développeurs, mais sans doute deux ou trois fois moins en 2014 pour le grand public), l’obstacle principal pour l'adoption de la technologie reste son aspect «cyborg» qui met encore mal à l'aise. Comme il y a des têtes à chapeau, il y a des visages à Google Glass. Dans les allées de la conférence, les quadragénaires dégarnis en costard-cravate qui portent fièrement cette monture futuriste ressemblent à des soldats corporate, comme ces partenaires du Glass Collective (Marc Andreessen, John Doerr et Bill Maris).
Du côté de la vie privée, la possibilité de filmer ou de prendre une photo en toute discrétion en mettra certains mal à l'aise. Google limite la durée clips à dix secondes mais les bidouilleurs contourneront vite la restriction. Quid d'un dîner en tête à tête? En face, l'interlocuteur aperçoit une petite lumière dans le prisme transparent et sait clairement quand on s'évade vers l'interweb. Exemple avec cette photo de Trey Ratcliff (attention, l'écran a été ajusté sur la pupille pour augmenter l'effet; dans la pratique, il est situé plus haut).
Au final, un peu plus qu'avec le smartphone, le développement d'une nouvelle étiquette sociale sera indispensable.
Le verdict
Un premier contact n'est pas suffisant pour mesurer l'utilité de Glass dans la vie de tous les jours. Ce qui fera la force de la technologie, c'est son intégration avec l'assistant intelligent Google Now. 2014 ressemblera à ça: «OK Google, fais-moi penser à acheter du lait la prochaine fois que je vais au supermarché»; trois jours plus tard, en arrivant à Franprix, grâce à la géolocalisation, une petite voix résonnera dans votre oreille pour vous le rappeler.
Trop geek, trop grosses, trop limitées... Les critiques contre ces lunettes sont justifiées mais elles rappellent celles contre les téléphones portables «briques» des années 80. On connaît la suite de l'histoire
L'interface se cherche
L'interface, qui s'appuie sur un petit panneau tactile latéral, a encore besoin de travail. On fait défiler des fiches vers le futur (ses prochains rendez-vous, la météo, l'itinéraire vers l'aéroport) ou vers le passé (photos, vidéos). La présentation en «cover flow» circulaire laisse à désirer, et on se retrouve parfois à gratter furieusement le touchpad pour naviguer d'une section à l'autre comme si on avait des TOC.
Le contrôle vocal, en revanche, a fait des progrès fantastiques, même quand on s'exprime avec un léger accent français. La commande «OK, Glass, prends une photo», réveille les lunettes et s'exécute en moins d'une seconde. «Quelle heure est-il à Paris?» «Il est 1h55 à Paris», répond l'assistant, dont la voix se propage par conduction osseuse via la branche en contact avec le crâne au-dessus de l'oreille. Traduction: pas de haut-parleur, ni d'oreillette, et les voisins de table n'entendent rien.
Le potentiel
Prendre une photo ou une vidéo, lire ou dicter un email, poser une question factuelle à Google, suivre un itinéraire... Pour l'instant, le nombre de tâches que Glass peut accomplir est limité. Si l'entreprise séduit assez de développeurs, des apps enrichiront l'écosystème, comme celle du New York Times qui permet déjà un accès aux breakings news et à des photos d'actualité. Le Web mobile, lui, devra s'adapter à ce nouvel espace minimaliste.
L'écran permettra de faire passer la réalité augmentée à la vitesse supérieure. Grâce à la base de données de son «graphe du savoir», Google peut déjà identifier de nombreux monuments et afficher des informations complémentaires, comme leur date de construction. La même approche offrira une vision enrichie de la télévision: il n'y aura bientôt plus besoin de sortir son smartphone pour chercher dans quel film joue l'acteur qui incarne Jaime Lannister dans Game of Thrones.
La question de la vie privée
Outre l'autonomie limitée de la batterie et le prix dissuasif (1.500 dollars pour les développeurs, mais sans doute deux ou trois fois moins en 2014 pour le grand public), l’obstacle principal pour l'adoption de la technologie reste son aspect «cyborg» qui met encore mal à l'aise. Comme il y a des têtes à chapeau, il y a des visages à Google Glass. Dans les allées de la conférence, les quadragénaires dégarnis en costard-cravate qui portent fièrement cette monture futuriste ressemblent à des soldats corporate, comme ces partenaires du Glass Collective (Marc Andreessen, John Doerr et Bill Maris).
Du côté de la vie privée, la possibilité de filmer ou de prendre une photo en toute discrétion en mettra certains mal à l'aise. Google limite la durée clips à dix secondes mais les bidouilleurs contourneront vite la restriction. Quid d'un dîner en tête à tête? En face, l'interlocuteur aperçoit une petite lumière dans le prisme transparent et sait clairement quand on s'évade vers l'interweb. Exemple avec cette photo de Trey Ratcliff (attention, l'écran a été ajusté sur la pupille pour augmenter l'effet; dans la pratique, il est situé plus haut).
Au final, un peu plus qu'avec le smartphone, le développement d'une nouvelle étiquette sociale sera indispensable.
Le verdict
Un premier contact n'est pas suffisant pour mesurer l'utilité de Glass dans la vie de tous les jours. Ce qui fera la force de la technologie, c'est son intégration avec l'assistant intelligent Google Now. 2014 ressemblera à ça: «OK Google, fais-moi penser à acheter du lait la prochaine fois que je vais au supermarché»; trois jours plus tard, en arrivant à Franprix, grâce à la géolocalisation, une petite voix résonnera dans votre oreille pour vous le rappeler.
Trop geek, trop grosses, trop limitées... Les critiques contre ces lunettes sont justifiées mais elles rappellent celles contre les téléphones portables «briques» des années 80. On connaît la suite de l'histoire
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