Au volant de leur 40 t, ils admettent continuer à rouler, les paupières lourdes et la trajectoire trouble. Selon une étude pour la Fondation Autoroutes* que nous révélons, près d'un conducteur de poids lourd sur trois s'estime susceptible d'avoir un accident dû à la somnolence. Et pour cause : ils sont 28 % à prendre la route après une nuit de moins de six heures ! « Ce qui est surprenant, c'est de voir que, parmi ceux qui s'estiment susceptibles d'avoir un accident, 59 % en ont frôlé un de près », remarque la docteur Maria-Antonia Quera-Salva, responsable de l'unité du sommeil de l'hôpital Raymond-Poincaré à Garches (Hauts-de-Seine), qui a dirigé l'étude.
Trois conducteurs sur quatre admettent ainsi avoir récemment roulé sur les lignes blanches sonores le long de la bande d'arrêt d'urgence à cause du manque de sommeil.
« Ce n'est pas parce qu'on est un conducteur professionnel qu'on est un sur-conducteur », avertit Bernadette Moreau, déléguée générale de la Fondation Vinci Autoroutes. Car, si l'accidentalité des poids lourds « marquait le pas » en avril, avec 6 tués de moins, leurs accidents ont des répercussions bien plus graves que ceux d'un automobiliste : distance de freinage plus importante, l'équivalent de 72 m 2 d'angles morts, renversement de la charge... On estime que, lorsque le conducteur d'un poids lourd meurt, il provoque le décès de huit autres usagers.
Avec neuf heures en moyenne par jour à aligner les bornes kilométriques, les chauffeurs mettent bien en place des stratégies pour vaincre la fatigue. Mais pas forcément les bonnes ! Cinq pour cent d'entre eux dévient ainsi volontairement sur la bande rugueuse pour rectifier leur conduite somnolente. Douze pour cent se servent de leur téléphone pour rester alertes. « Téléphoner en cas de somnolence crée un sur-risque ! » prévient Bernadette Moreau. « On voit aussi que 18 % des chauffeurs somnolents boivent plus de 10 tasses de café par jour, mais c'est contreproductif parce que ça crée de l'anxiété et des troubles de l'attention », renchérit la docteur Quera-Salva. Afin de lutter contre ces risques liés à la fatigue, certains transporteurs, à l'instar de Deret, veillent à donner aux chauffeurs des plannings réguliers et bannissent les déplacements à la dernière minute. « La coupure légale entre deux trajets, c'est neuf heures, mais on évite de faire repartir à 5 heures du matin un chauffeur qui s'est arrêté à 20 heures la veille », assure Grégory Pomier, responsable des plannings.
Somnolents, les chauffeurs mesurent aussi leurs difficultés : ils sont 75 % à s'arrêter davantage pour faire une sieste. Paupières lourdes, bâillements... le réflexe reste de détecter immédiatement les signes de lassitude et de s'arrêter au plus vite. « Il suffit d'une sieste de dix à vingt minutes ou d'un peu d'exercice pour récupérer », souligne la docteur Quera-Salva. Des conseils qui valent aussi pour le vacancier prenant la route. Tous usagers confondus, la fatigue est la première cause de mortalité sur autoroute.
* Etude réalisée auprès d'un échantillon de 375 chauffeurs.
Le Parisien
Avec neuf heures en moyenne par jour à aligner les bornes kilométriques, les chauffeurs mettent bien en place des stratégies pour vaincre la fatigue. Mais pas forcément les bonnes ! Cinq pour cent d'entre eux dévient ainsi volontairement sur la bande rugueuse pour rectifier leur conduite somnolente. Douze pour cent se servent de leur téléphone pour rester alertes. « Téléphoner en cas de somnolence crée un sur-risque ! » prévient Bernadette Moreau. « On voit aussi que 18 % des chauffeurs somnolents boivent plus de 10 tasses de café par jour, mais c'est contreproductif parce que ça crée de l'anxiété et des troubles de l'attention », renchérit la docteur Quera-Salva. Afin de lutter contre ces risques liés à la fatigue, certains transporteurs, à l'instar de Deret, veillent à donner aux chauffeurs des plannings réguliers et bannissent les déplacements à la dernière minute. « La coupure légale entre deux trajets, c'est neuf heures, mais on évite de faire repartir à 5 heures du matin un chauffeur qui s'est arrêté à 20 heures la veille », assure Grégory Pomier, responsable des plannings.
Somnolents, les chauffeurs mesurent aussi leurs difficultés : ils sont 75 % à s'arrêter davantage pour faire une sieste. Paupières lourdes, bâillements... le réflexe reste de détecter immédiatement les signes de lassitude et de s'arrêter au plus vite. « Il suffit d'une sieste de dix à vingt minutes ou d'un peu d'exercice pour récupérer », souligne la docteur Quera-Salva. Des conseils qui valent aussi pour le vacancier prenant la route. Tous usagers confondus, la fatigue est la première cause de mortalité sur autoroute.
* Etude réalisée auprès d'un échantillon de 375 chauffeurs.
Le Parisien
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