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Kenya: une vidéo met à mal la version de la police dans la mort du militant Albert Ojwang

Au Kenya, nouvelles révélations dans l’affaire de la mort d’Albert Ojwang. Cet enseignant et blogueur est décédé en détention il y a une semaine. Il avait été arrêté après avoir accusé de corruption, sur les réseaux sociaux, le chef adjoint de la police nationale, Eliud Kipchoe Lagat, qui a annoncé ce 16 juin 2025 se « mettre en retrait », le temps de l’enquête. D’après la police, Albert Ojwang s’est suicidé dans sa cellule, ce que l’autopsie conteste. Les officiers assurent avoir immédiatement porté secours à l'intéressé. Une version contredite par la vidéosurveillance d’un hôpital.



La vidéo montre l’entrée et le parking de l’hôpital de référence Mbagathi, à Nairobi, capitale du Kenya. On y voit la voiture de police dans laquelle se trouve Albert Ojwang se garer vers 1h35 du matin, le 8 juin. Ce n’est qu’à 2h, qu’Albert Ojwang, est admis au service des urgences. Il souffre pourtant de graves blessures à la tête.
 
Que se passe-t-il pendant ces trente minutes ? La vidéo montre les policiers descendre de la voiture, parler longtemps sur le parking, recevoir un coup de fil avant de finalement sortir Albert Ojwang du véhicule. Son corps est déjà inerte.
 
« Le patient est arrivé mort », selon un rapport hospitalier
Le rapport de l’hôpital ne laisse aucun doute : « Le patient est arrivé mort. » Les deux infirmières qui l’ont rédigé, stipulent que « sa tête et son visage étaient enflés. Du sang sortait par l’arrière du crâne, les yeux et la bouche ».
 
Ces images contredisent donc les explications de la police. Devant le Sénat, la semaine précédente, son inspecteur général, assurait encore qu’Albert Ojwang avait été transporté en urgence à l’hôpital par ses officiers. Dans son rapport, la police avait affirmé que la victime s’était suicidée en se frappant la tête contre les murs, ce qu’a démenti l’autopsie pratiquée le 10 juin, assurant que ces blessures provenaient d’un tiers.
 
Depuis le 13 juin, trois arrestations ont été faites dans le cadre de cette affaire : deux policiers dont le commandant du poste où était détenu Albert Ojwang, ainsi qu’un technicien, soupçonné d’avoir effacé les vidéos du commissariat.
 
L’inspecteur général adjoint de la police nationale, Eliud Kipchoe Lagat, vient de se « mettre en retrait », le temps de l’enquête. Le numéro 2 de la police vient de l’annoncer par communiqué. Il affirme avoir pris cette décision « en toute bonne conscience ».

RFI

Lundi 16 Juin 2025 - 15:38


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