A Kidal, lorsqu’il s’agit de recevoir des honneurs, de se mettre en avant, alors chacun se précipite et joue des coudes pour figurer sur les photos. Mais aujourd’hui, la ville est confrontée à un problème de sécurité publique extrêmement grave : quelqu’un place des bombes sous les routes et sur les chemins, et tire des obus au hasard.
Si partout ailleurs, les villes sont « gérées » ou « administrées », il est d’usage, lorsque l’on parle de Kidal, de dire que la ville est « sous contrôle ». Mais à Kidal, qui contrôle quoi ? Comment peut-on dire d’une ville qu’elle est contrôlée tandis que ses populations ne peuvent poser un pied sans risquer d’exploser sur une mine.
A cela, je ne vois que 2 explications : soit ceux qui prétendent contrôler la ville sont ceux-là même qui protègent, encouragent et peut-être rémunèrent les poseurs de bombes. Soit ceux-là sont complètement dépassés par le phénomène. A moins qu’il y en ait une troisième : peut-être sont-ils dépassés par un phénomène qu’eux-mêmes ont initié et cautionné ?
En tant que femme, journaliste, citoyenne, j’interpelle tous ceux qui ont une responsabilité à Kidal, ou prétendent « contrôler » la ville : avant de revendiquer un quelconque mandat sur la ville, assumez vos responsabilités, montrez-vous courageux. Pensez à vos populations, à nos enfants qui sont aussi notre avenir. Le Comité des Sanctions des Nations Unies s’intéresse actuellement au cas de Kidal, nul doute que seront visés ceux qui posent les explosifs mais aussi ceux qui les laissent faire.
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