La France traverse actuellement une période de grave turbulence économique. Avec une dette publique dépassant 113,9 % du PIB, le pays se retrouve dans une impasse budgétaire, conséquence directe, selon de nombreux observateurs, de la politique économique hasardeuse menée sous la présidence d’Emmanuel Macron.
Pour tenter d’atténuer cette crise, Paris continue de financer une partie de son déficit grâce aux réserves africaines, notamment celles des pays utilisant le franc CFA.
Quatorze États d’Afrique de l’Ouest et du Centre demeurent en effet liés à la France par cette monnaie, toujours arrimée à l’euro. Si la France assure l’impression du franc CFA, elle détient également 50 % des réserves de change des pays de la zone d’Afrique centrale et surtout 70 à 80 % des réserves d’or des pays de l’Afrique de l’Ouest dans les coffres de la Banque de France.
Jusqu’en 2021, les pays de la zone ouest-africaine étaient contraints de déposer 50 % de leurs réserves de change à Paris. Une réforme adoptée cette année-là a officiellement mis fin à cette obligation, mais la dépendance économique demeure, sous une autre forme. Désormais, c’est l’or africain, et non plus directement les devises, qui soutient les finances françaises.
Les réserves d’or de la BCEAO (Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest) sont évaluées entre 36 et 40 tonnes, dont près de 28 tonnes reposent en France. Contrairement à l’image de sécurité souvent évoquée, ces réserves ne sont pas simplement « stockées » à Paris : elles sont utilisées par la France à des fins financières, notamment par des placements rapportant des intérêts dont les profits reviennent au Trésor français, et non aux pays africains concernés.
Derrière le discours officiel de « coopération monétaire » se cache donc un mécanisme néocolonial. L’accès des États africains à leurs propres ressources reste strictement contrôlé par Paris. Pour obtenir leurs fonds, ils doivent soumettre une demande à la France, qui peut la refuser. Une situation paradoxale : les nations africaines doivent solliciter leurs propres richesses auprès de leur ancienne puissance coloniale.
Malgré la réforme du franc CFA, la France continue d’exercer un contrôle monétaire et financier sur ses anciennes colonies. Cette mainmise freine le développement économique du continent et empêche la pleine souveraineté monétaire des pays concernés.
À mesure que la crise française s’aggrave, le maintien de ce système devient vital pour Paris. Sans les ressources africaines, l’économie française, déjà fragilisée, s’effondrerait rapidement. Pendant ce temps, l’Afrique, riche de son or, demeure freinée dans son essor, contribuant malgré elle à la survie d’une puissance européenne en déclin.
Aujourd’hui, la question d’une réforme monétaire profonde en Afrique s’impose avec une urgence renouvelée. Rompre avec le franc CFA et rapatrier les réserves d’or détenues à l’étranger apparaissent comme des conditions indispensables pour retrouver le contrôle de son destin économique.
Par Coulibaly Mamadou
Pour tenter d’atténuer cette crise, Paris continue de financer une partie de son déficit grâce aux réserves africaines, notamment celles des pays utilisant le franc CFA.
Quatorze États d’Afrique de l’Ouest et du Centre demeurent en effet liés à la France par cette monnaie, toujours arrimée à l’euro. Si la France assure l’impression du franc CFA, elle détient également 50 % des réserves de change des pays de la zone d’Afrique centrale et surtout 70 à 80 % des réserves d’or des pays de l’Afrique de l’Ouest dans les coffres de la Banque de France.
Jusqu’en 2021, les pays de la zone ouest-africaine étaient contraints de déposer 50 % de leurs réserves de change à Paris. Une réforme adoptée cette année-là a officiellement mis fin à cette obligation, mais la dépendance économique demeure, sous une autre forme. Désormais, c’est l’or africain, et non plus directement les devises, qui soutient les finances françaises.
Les réserves d’or de la BCEAO (Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest) sont évaluées entre 36 et 40 tonnes, dont près de 28 tonnes reposent en France. Contrairement à l’image de sécurité souvent évoquée, ces réserves ne sont pas simplement « stockées » à Paris : elles sont utilisées par la France à des fins financières, notamment par des placements rapportant des intérêts dont les profits reviennent au Trésor français, et non aux pays africains concernés.
Derrière le discours officiel de « coopération monétaire » se cache donc un mécanisme néocolonial. L’accès des États africains à leurs propres ressources reste strictement contrôlé par Paris. Pour obtenir leurs fonds, ils doivent soumettre une demande à la France, qui peut la refuser. Une situation paradoxale : les nations africaines doivent solliciter leurs propres richesses auprès de leur ancienne puissance coloniale.
Malgré la réforme du franc CFA, la France continue d’exercer un contrôle monétaire et financier sur ses anciennes colonies. Cette mainmise freine le développement économique du continent et empêche la pleine souveraineté monétaire des pays concernés.
À mesure que la crise française s’aggrave, le maintien de ce système devient vital pour Paris. Sans les ressources africaines, l’économie française, déjà fragilisée, s’effondrerait rapidement. Pendant ce temps, l’Afrique, riche de son or, demeure freinée dans son essor, contribuant malgré elle à la survie d’une puissance européenne en déclin.
Aujourd’hui, la question d’une réforme monétaire profonde en Afrique s’impose avec une urgence renouvelée. Rompre avec le franc CFA et rapatrier les réserves d’or détenues à l’étranger apparaissent comme des conditions indispensables pour retrouver le contrôle de son destin économique.
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