La principale coalition de l'opposition égyptienne appelle à voter «non» au référendum

Il était temps puisque le vote a lieu théoriquement dans trois jours. Contre toute attente, le Front du salut national (FSN) appelle à participer au scrutin et à voter « non », mais il pose toute une série de conditions qui seront impossibles techniquement à remplir pour les autorités égyptiennes.

Parmi ces conditions, l’opposition réclame la présence d’un juge par bureau de vote - sachant que les magistrats ont lancé un mouvement de grève, cela paraît difficile à réaliser ; elle demande également la présence d’observateurs étrangers, tout aussi difficile à mettre en place en quelques jours ; enfin, elle réclame que le scrutin ait lieu en une seule journée et non pas en deux journées comme le souhaite la présidence égyptienne.

Des conditions donc à priori impossibles à remplir. Or si le président Mohamed Morsi n’y parvient pas, l’opposition demandera un report de deux mois du scrutin. Et si le vote a lieu malgré tout samedi, elle le boycottera.

A première vue, le Front de salut national a fait un geste de conciliation envers le président égyptien en disant qu’elle allait participer au vote. En fait, elle continue de mettre la pression sur Mohamed Morsi et elle maintient son objectif initial, à savoir une annulation ou un report du référendum.

L’armée échoue dans sa tentative de médiation

Avec notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti

Le ministère égyptien de la Défense a annoncé, ce mercredi 12 décembre, que l’invitation faite aux différentes composantes politiques et sociales de l’Egypte avait été reporté. La raison officielle invoquée par les militaires est que les « réactions n’étaient pas à la hauteur de l’invitation adressée aux forces nationales ».

Quand l’invitation a été lancée mardi soir par le ministre de la Défense associé à son homologue de l’Intérieur, la seule réponse positive était venue de la présidence de la République. Le porte-parole avait indiqué que le président allait participer à ce qui était « un déjeuner dédié à l’amour de l’Egypte ». Le parti Liberté et justice des Frères musulmans a indiqué qu’il était partant mais qu’il ne pouvait annoncer sa participation qu’après avoir reçu une invitation officielle.

Ce mercredi, le Front du salut national (opposition) annonçait sa participation et précisait qu’il allait être représenté par le prix Nobel de la paix Mohamed el-Baradei. Une décision qui a été suivie par une dénonciation de l’armée par les islamistes. Une armée accusée de vouloir revenir sur le devant de la scène politique. Simultanément des signaux contradictoires sont sortis de la présidence concernant sa participation. Finalement celle-ci a annoncé qu’elle allait reprendre son dialogue avec les forces politiques.
Source: RFI