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La santé de Moubarak affole les Egyptiens



La santé de Moubarak affole les Egyptiens
La rumeur a couru tout le week-end, enflammant le Twitter égyptien, assurant que la télévision russe avait annoncé la mort d’Hosni Moubarak. Avant que ne tombe un communiqué certifiant que le raïs se rétablissait «normalement», selon le chirurgien qui l’a opéré à l’hôpital universitaire de Heidelberg. Une semaine après cette hospitalisation en Allemagne, les Egyptiens sont de plus en plus nombreux à s’interroger ouvertement. La plupart n’ont certes pas été étonnés d’apprendre que le président égyptien, âgé de 81 ans, avait transféré ses pouvoirs au Premier ministre, Ahmed Nazif, avant de se faire ôter la vésicule biliaire, comme il l’avait déjà fait lors de son opération du dos, en 2004 à Munich. A l’époque, le geste avait soulevé une certaine émotion dans un pays où la santé présidentielle est un tabou absolu. Ibrahim Eissa, rédacteur en chef du quotidien d’opposition Al-Dostour avait été condamné à deux mois de prison - avant d’être gracié - pour avoir évoqué le sujet trop crûment.

Ce qui inquiète davantage est l’apparent effort de transparence médicale qui a entouré cette fois l’événement. «A la télé, ils ont même parlé de biopsie !» souligne un médecin très réservé sur l’état de santé réel du Président. Les autorités égyptiennes ont en effet précisé qu’outre la vésicule, les chirurgiens avaient procédé à l’ablation d’un polype bénin dans l’intestin. Une information qui a relancé de plus belle les spéculations. Au pouvoir depuis vingt-neuf ans, Moubarak est le doyen du Proche-Orient. Sa succession est suivie de très près par la population, tiraillée entre exaspération et peur de l’inconnu, ainsi que par la communauté internationale, pour qui le président égyptien est un modèle de stabilité, gérant d’une main de fer un pays potentiellement instable.

«On veut savoir comment ça va se passer après», s’inquiète une proche du pouvoir, sous couvert d’anonymat. Car l’après-Moubarak occupe déjà les esprits. Si tout semble indiquer un passage des rênes à son fils cadet, Gamal, un banquier de 46 ans, nombre d’Egyptiens rechignent à cette succession dynastique. Mais les alternatives manquent : le système a été verrouillé pour la présidentielle de 2010 par un amendement de la Constitution qui empêche toute candidature non adoubée par le pouvoir. Un piège dénoncé par Mohamed el-Baradei, ex-directeur de l’Agence internationale à l’énergie atomique. Prix Nobel de la paix, il dirige une coalition d’opposants pour changer la Constitution. Sa popularité est suivie avec inquiétude par le pouvoir au moment où celui-ci est fragilisé.

Libération

Mardi 16 Mars 2010 - 11:40


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