Il est 11 heures à Dakar. Le Soleil est plutôt clément ce matin, avec ses rayons bien domptés par un ciel nuageux. Assis devant son étal, bien rempli de différentes variétés de cure-dents: soumpou, nép-nép, gouro, dakhaar etc., Abdoulaye Bâ, attire l’attention. Installé devant une boutique au quartier Bèneu Tally, l’homme âgé d’une soixantaine d’années, informe que ce business le fait vivre, de manière modeste, depuis « 41 ans ». Habillé en pantalon noir et d’une chemise orangé, ce Sénégalo-guinéen renseigne qu’il peut gagner entre « 1 000 et 1 500 F Cfa par jour ». Des sommes qui, selon lui, « ne permettent pas d’avoir une maison ou des biens de luxe. Mais, permettent juste d’assurer la dépense quotidienne ».
«J’ai épousé mes deux femmes, construit une maison, grâce à l'argent de ces cure-dents »
"La vente de cure-dent ne peut me permettre d'acheter un sac de riz ou de payer le loyer"Ibrahima Guèye abonde dans le même sens. Âgé de 83 ans, ce retraité de plus d’une dizaine d’années «peut gagner entre 1000 et 1500 F Cfa par jour ». Trouvé dans les allées du quartier "Biscuiterie Béne Tally", il informe que ce business lui permet de régler les petites dépenses quotidiennes. «Vendre des cure-dents ne permet pas d’acheter un sac de riz de plus de 15 mille F Cfa , ni payer son loyer mensuel », souligne-t-il. Avant d'expliquer pourquoi il a choisi de se consacrer à ce commerce. «Une fois en retraite, on devient maladif, et pour s’activer un peu et ne pas rester inactif, on a décidé de s’y investir», dit-il.
«J’ai épousé mes deux femmes, construit une maison, grâce à l'argent de ces cure-dents »
La vente de cure-dent n'est pourtant pas si mal pour d'autres, qui semblent avoir réussi à se forger une réputation. Et ce n'est pas ce vendeur de cure-dents, trouvé au marché Castor de Dakar, à quelques mètres de la Mosquée des Niassènes, qui va dire le contraire. Il révèle que c’est grâce à la vente de cure-dents qu’il a eu ses deux femmes. «Je suis dans ce métier depuis des années, j’ai épousé deux femmes avec l’argent des cure-dents, construit une maison et je donne tous les jours la dépense quotidienne. Je n’ai jamais tendu la main ni demandé des services à qui que ce soit», lâche-t-il fièrement avec un large sourire .
Si certains Sénégalais sont d’avis que la vente de cure-dents ne peut pas faire vivre convenablement son homme, d’autres estiment qu’aucun métier n’est plus valeureux qu'un autre.
Amath Niass, un jeune vendeur de chapelets et d'exemplaires du Saint Coran, invite les gens à ne jamais minimiser certains métiers. « La vente de cure-dents a permis à des personnes de bien vivre, d’avoir une maison, une famille entre autre», avance-t-il. Bonnet carré bien serré à la tête, ce talibé Niassène de raconter: « un jour, un de mes amis vendeurs de cure-dents m’a dit qu’il préfère sa caisse (où il range sa marchandise) qu’un magasin ou n'importe autre travail ».
Saliou, un couturier du coin de renchérir : « il y a des métiers que le Sénégalais a tendance à minimiser, mais qui sont prospères et qui font rentrer beaucoup d'argent. Les gens pensent que les bureaucrates ont plus d'argents que ces vendeurs de cure-dents, ou d'arachides, non ils se trompent, il n'y a pas de sot métier», peste-t-il.
Si certains Sénégalais sont d’avis que la vente de cure-dents ne peut pas faire vivre convenablement son homme, d’autres estiment qu’aucun métier n’est plus valeureux qu'un autre.
Amath Niass, un jeune vendeur de chapelets et d'exemplaires du Saint Coran, invite les gens à ne jamais minimiser certains métiers. « La vente de cure-dents a permis à des personnes de bien vivre, d’avoir une maison, une famille entre autre», avance-t-il. Bonnet carré bien serré à la tête, ce talibé Niassène de raconter: « un jour, un de mes amis vendeurs de cure-dents m’a dit qu’il préfère sa caisse (où il range sa marchandise) qu’un magasin ou n'importe autre travail ».
Saliou, un couturier du coin de renchérir : « il y a des métiers que le Sénégalais a tendance à minimiser, mais qui sont prospères et qui font rentrer beaucoup d'argent. Les gens pensent que les bureaucrates ont plus d'argents que ces vendeurs de cure-dents, ou d'arachides, non ils se trompent, il n'y a pas de sot métier», peste-t-il.
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