Selon Ibrahima N’Diaye, vice-président de l’Adema, les invitations reçues ne font pas cas des détails des questions qui seront abordées. Mais pour lui, la mise en place du gouvernement d’union nationale ne se décidera pas à Ouagadougou. « Il y a des choses qui peuvent se discuter ici, a-t-il dit, il y a des décisions qui ne peuvent pas se prendre à Ouagadougou. Soyez sûrs qu’il y a une discrimination à faire par rapport à certains sujets ».
Chacun est venu à ce sommet avec son agenda. Les priorités ne sont pas les mêmes pour les participants maliens. Alioune Gueye, vice-président du conseil national de la jeunesse du Mali donne son avis : « nous, nous pensons qu’il y a un gouvernement qui est là. Certes, il y a des difficultés, certes, il y a des insuffisances, mais cela ne doit pas être la priorité des priorités. La priorité des priorités aujourd’hui c’est d’engager l’offensive au niveau du Nord ».
Deux absences de taille à ce sommet du groupe de contact : le président et le Premier ministre de transition du Mali. Mais du côté de la médiation, on assure que le gouvernement malien est bien représenté: c'est le ministre de l'Intégration africaine qui portera sa voix.
L'absence notoire du président Traoré
Lors du sommet précédent qui s'est tenu à Yamoussoukro en Côte d'Ivoire, les chefs d'Etats de la Cédéao ont fait passer un mauvais quart d'heure au Premier ministre de la transition malienne. Lui et son équipe gouvernementale ont été critiqués pour leur incapacité à répondre à la crise qui secoue le Mali. Autre sujet d'irritation, le refus de Cheik Modibo Diarra d'accepter l'éventuel déploiement d'une force militaire régionale à Bamako. Les leaders de la sous-région ont rappelé au Premier ministre malien que sa légitimité ne reposait que sur le décret présidentiel signé par Dioncounda Traoré.
Aujourd'hui, la Cédéao défend l'idée d'un gouvernement inclusif, en clair d'un gouvernement d'union nationale. C'est ce qui figurera à l'ordre du jour des discussions avec les représentants de la classe politique malienne présents à Ouagadougou. Problème, les partis considérés comme favorables aux putschistes du 22 mars n'ont pas voulu faire le déplacement. L'absence du président Dioncounda Traoré, qui poursuit en France sa convalescence après son agression du 21 mai dernier, est également un gros handicap pour la Cédéao qui comptait sur sa venue pour valider la mise en place d'un nouvel attelage gouvernemental.
Source: RFI