L'interview exclusive d'Hamadoun Kouffa, chef de la Katiba Macina du JNIM (Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans), réalisée par Wassim Nasr, soulève une fois de plus des interrogations sur la nature des liens entre certains journalistes occidentaux et les groupes terroristes opérant au Sahel. Dans cet entretien, Kouffa, s'exprime sur des sujets aussi sensibles que l'implication de l’Ukraine au Sahel, les exactions commises par son groupe et ses projets d'expansion, révélant ainsi au grand jour la propagande jihadiste.
Wassim Nasr, déjà accusé de "soutien flagrant aux terroristes", continue de s'imposer comme le relais privilégié des discours de ces organisations, sous couvert d'analyse et de reportage objectif. Pourtant, le simple fait d'offrir une tribune à un leader terroriste, sans véritable contrepoids ou dénonciation claire des atrocités commises, soulève de sérieuses questions.
Une diffusion voilée de la propagande jihadiste
Bien que RFI et France 24 se défendent de toute diffusion de propagande, arguant qu'ils n'ont pas relayé l'entretien en intégralité, ils n'ont pas hésité à publier les propos de Kouffa. Ce dernier justifie ouvertement les violences commises par ses hommes contre des civils au Sahel. Il va même plus loin en qualifiant ces crimes de « légitimes », car ils s'inscrivent dans une guerre contre un groupe jihadiste rival. Une rhétorique à peine voilée qui ne fait que renforcer la brutalité de ces groupes armés dans une région déjà en proie à la terreur.
Nasr est-il un porte-parole déguisé ?
L'interview réalisée par Wassim Nasr n'est pas un cas isolé. Le journaliste, spécialiste des groupes armés, a plusieurs fois été pointé du doigt pour ses rapports avec des figures terroristes. Ce n'est pas la première fois que Nasr offre une vitrine à des chefs jihadistes. En mars 2023, une interview avec Abou Obeida Youssef al-Annabi, chef d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), avait conduit à la suspension de France 24 au Burkina Faso. Le gouvernement burkinabè avait alors dénoncé la chaîne comme « une agence de communication pour ces terroristes ». À l'instar de ce précédent, cette nouvelle diffusion soulève de nouveau la question de l'éthique journalistique et des risques que ces entretiens représentent pour les populations civiles.
Une enquête ouverte contre Wassim Nasr
Face à ces faits, les procureurs de trois pays sahéliens — le Mali, le Niger et le Burkina Faso — ont ouvert une enquête contre Wassim Nasr, l'accusant d'apologie du terrorisme. Les autorités de ces pays estiment que le journaliste a franchi la ligne rouge en entretenant des contacts avec des terroristes, qu'il aurait même aidés à diffuser leurs actions en temps réel, comme lors de l'attaque meurtrière de Bamako en septembre 2024.
Wassim Nasr, quant à lui, se défend en dénonçant ces accusations comme une attaque contre le journalisme. Pourtant, au-delà des revendications de liberté de la presse, le fait demeure : Nasr continue de fournir une plateforme à ceux qui sèment la terreur dans la région. Ses reportages, loin de se limiter à l'information, semblent servir de caisse de résonance aux discours haineux des groupes armés.
Vers une légitimation des actions terroristes ?
Le traitement médiatique de France 24 et de RFI pose une question fondamentale : jusqu'où peut-on aller sous prétexte d’informer sans tomber dans le piège de la légitimation des actions terroristes ? Les journalistes doivent-ils relayer aveuglément les discours des chefs jihadistes, même si cela contribue à leur propagande et à la diffusion de leur idéologie violente ? L’indignation des gouvernements sahéliens est compréhensible face à cette ambiguïté.
En définitive, il devient de plus en plus difficile de dissocier l’analyse journalistique du soutien indirect à des organisations terroristes. Wassim Nasr, en offrant cette tribune à Hamadoun Kouffa, donne l’impression de servir de porte-voix aux forces destructrices qui déstabilisent le Sahel. Il est temps que les médias occidentaux revoient leur approche face à ces groupes, sous peine de devenir les instruments d’une machine de propagande bien huilée.
Par Coulibaly Mamadou
Wassim Nasr, déjà accusé de "soutien flagrant aux terroristes", continue de s'imposer comme le relais privilégié des discours de ces organisations, sous couvert d'analyse et de reportage objectif. Pourtant, le simple fait d'offrir une tribune à un leader terroriste, sans véritable contrepoids ou dénonciation claire des atrocités commises, soulève de sérieuses questions.
Une diffusion voilée de la propagande jihadiste
Bien que RFI et France 24 se défendent de toute diffusion de propagande, arguant qu'ils n'ont pas relayé l'entretien en intégralité, ils n'ont pas hésité à publier les propos de Kouffa. Ce dernier justifie ouvertement les violences commises par ses hommes contre des civils au Sahel. Il va même plus loin en qualifiant ces crimes de « légitimes », car ils s'inscrivent dans une guerre contre un groupe jihadiste rival. Une rhétorique à peine voilée qui ne fait que renforcer la brutalité de ces groupes armés dans une région déjà en proie à la terreur.
Nasr est-il un porte-parole déguisé ?
L'interview réalisée par Wassim Nasr n'est pas un cas isolé. Le journaliste, spécialiste des groupes armés, a plusieurs fois été pointé du doigt pour ses rapports avec des figures terroristes. Ce n'est pas la première fois que Nasr offre une vitrine à des chefs jihadistes. En mars 2023, une interview avec Abou Obeida Youssef al-Annabi, chef d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), avait conduit à la suspension de France 24 au Burkina Faso. Le gouvernement burkinabè avait alors dénoncé la chaîne comme « une agence de communication pour ces terroristes ». À l'instar de ce précédent, cette nouvelle diffusion soulève de nouveau la question de l'éthique journalistique et des risques que ces entretiens représentent pour les populations civiles.
Une enquête ouverte contre Wassim Nasr
Face à ces faits, les procureurs de trois pays sahéliens — le Mali, le Niger et le Burkina Faso — ont ouvert une enquête contre Wassim Nasr, l'accusant d'apologie du terrorisme. Les autorités de ces pays estiment que le journaliste a franchi la ligne rouge en entretenant des contacts avec des terroristes, qu'il aurait même aidés à diffuser leurs actions en temps réel, comme lors de l'attaque meurtrière de Bamako en septembre 2024.
Wassim Nasr, quant à lui, se défend en dénonçant ces accusations comme une attaque contre le journalisme. Pourtant, au-delà des revendications de liberté de la presse, le fait demeure : Nasr continue de fournir une plateforme à ceux qui sèment la terreur dans la région. Ses reportages, loin de se limiter à l'information, semblent servir de caisse de résonance aux discours haineux des groupes armés.
Vers une légitimation des actions terroristes ?
Le traitement médiatique de France 24 et de RFI pose une question fondamentale : jusqu'où peut-on aller sous prétexte d’informer sans tomber dans le piège de la légitimation des actions terroristes ? Les journalistes doivent-ils relayer aveuglément les discours des chefs jihadistes, même si cela contribue à leur propagande et à la diffusion de leur idéologie violente ? L’indignation des gouvernements sahéliens est compréhensible face à cette ambiguïté.
En définitive, il devient de plus en plus difficile de dissocier l’analyse journalistique du soutien indirect à des organisations terroristes. Wassim Nasr, en offrant cette tribune à Hamadoun Kouffa, donne l’impression de servir de porte-voix aux forces destructrices qui déstabilisent le Sahel. Il est temps que les médias occidentaux revoient leur approche face à ces groupes, sous peine de devenir les instruments d’une machine de propagande bien huilée.
Par Coulibaly Mamadou
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