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Le rapport de la Cour des comptes a été publié à la demande du FMI



Les Partenaires techniques et financiers (PTF), en général, et le Fonds monétaire international (FMI), en particulier sont derrière la publication du fameux rapport de la Cour des comptes qui fait autant de bruit et n’est pas loin de secouer la République dans ses fondements, selon une information du journal Le Témoin.

Nos confrères indiquent que le FMI avait fait de la publication dudit rapport une des conditionnalités du déblocage de la tranche de 133 milliards que vient d’obtenir le Sénégal. Ce après la satisfaction de l’autre exigence du Fonds, à savoir la réduction des subventions sur le carburant et l’électricité que faisait le gouvernement pour ne pas appliquer la vérité des prix. Et donc préserver le pouvoir d’achat des Sénégalais !

Ayant le couteau sous la gorge, étranglé financièrement, l’Etat avait un besoin urgent de cet argent frais du FMI, révèle le journal. Il s’est donc exécuté en augmentant les prix de l’essence super (+100 francs le litre), du gasoil (+100 francs le litre) et de l’électricité tout en épargnant la tranche sociale des consommateurs de cette énergie. 

Le Témoin affirme que c’est dès le mois de mai 2022 que le chef de l'Etat a reçu le rapport de la Cour des comptes portant sur la gestion du fonds Force covid-19. Un fonds alimenté à hauteur de 750 milliards environ par diverses contributions dont celles des partenaires techniques et financiers (anciennement appelés bailleurs de fonds) parmi lesquels celui qui a le plus craché au bassinet était le Fonds monétaire international qui avait d’abord mis à la disposition du Sénégal la totalité de ses droits de tirage spéciaux (Dts) avant de lui accorder des financements supplémentaires. C’est donc peu dire que, sur les rives du Potomac, on tenait beaucoup à ce que le rapport sur l’utilisation des ressources de ce fonds soit rendu public. C’était demander au gouvernement, dont plusieurs membres ont été épinglés par les vérificateurs de la Cour des comptes, de se tirer une balle dans le pied.

Le FMI continue de mettre la pression pour des poursuites judiciaires
Après avoir renâclé, et devant la détermination du FMI à ne débloquer l'argent qu’après satisfaction de ses exigences, l’Etat, qui ne pouvait supporter le bras de fer avec la puissante institution de Bretton Woods, a cédé sur les deux tableaux. Le journal de souligner que c’est le ministère des Finances lui-même qui a presque supplié la Cour des comptes de mettre en ligne son rapport sur l’argent du Covid. 

A noter que le Représentant résident du FMI au Sénégal a rencontré la presse mardi pour parler du rapport de la Cour des comptes. Selon lui, la publication du document sur la gestion du Fonds forcCovid-19 est un bel exercice de transparence. Il a également révélé que le ministre de la Justice a assuré au FMI que les informations judiciaires recommandées par les auditeurs de la Cour des comptes ont été transmises au procureur de la République pour une suite judiciaire. Là également, on a senti comme une pression de l'institution sur les autorités sénégalaises, qui avaient plutôt adopté l'attitude du dénigrement vis-à-vis de la Cour des comptes.

Le beau-frère du président, ministre d'alors du Développement communautaire, Mansour Faye (actuellement ministre des Transports terrestres) dont la gestion a été beaucoup décriée par ledit rapport a fait une sortie dans le journal L'Observateur pour attaquer les magistrats de la Cour des comptes en les traitant de politiciens encagoulés. Ensuite, c'est le ministre de la Justice, Ismaila Madior Fall qui est sorti dans la presse pour indiquer que la Cour avait outrepassé ses prérogatives et qu'aucun des ministres cités ne seraient poursuivis par la justice.

AYOBA FAYE

Jeudi 12 Janvier 2023 - 09:51


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