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Législatives au Rwanda, le parti au pouvoir sans rival

C'est le début des élections législatives au Rwanda. Quelque six millions de Rwandais sont appelés aux urnes, ce lundi 16 septembre 2013, pour élire à la proportionnelle 53 des 80 députés de la Chambre élue. Mardi, des collèges électoraux éliront ensuite 24 députés femmes et mercredi, deux jeunes et un représentant des handicapés seront choisis par leurs représentants respectifs. Aux dernières législatives, le FPR (Front patriotique rwandais), au pouvoir depuis 1994 a remporté une écrasante majorité. Cette année encore, on s'attend à une victoire du camp du président Paul Kagamé.

Face au tout puissant FPR, trois partis sont en lice. Deux sont membres de la coalition au pouvoir : le Parti social démocrate, dirigé par le ministre de l'Education et le Parti libéral dirigé par son collègue le ministre des Sports. Quant au troisième, le PS-Imberakuri, reconnu en 2009, il participe pour la première fois. Mais certains analystes indépendants comme Kris Berwouts estiment qu'il a été phagocité par le parti au pouvoir.

«C’est un parti qui était un parti d’opposition réelle à la dernière élection présidentielle mais dont le leader Bernard Ntaganda a été persécuté, arrêté et puis condamné, explique Kris Berwouts. Il y a une aile qui est restée loyale à Monsieur Ntaganda qui se trouve encore en prison, et une aile qui se présente aux élections. Mais cette aile est loyale au FPR aussi. Tous ces partis ne sont pas des partis d’opposition réelle. Ce sont des partis satellites dont la raison d’être n’est pas de former un contre-pouvoir».



Des agents électoraux rwandais livrent le matériel électoral dans le bureau de vote de Kakiro, à Kigali. AFP / S. Maina
Des agents électoraux rwandais livrent le matériel électoral dans le bureau de vote de Kakiro, à Kigali. AFP / S. Maina
Face au tout puissant FPR, trois partis sont en lice. Deux sont membres de la coalition au pouvoir : le Parti social démocrate, dirigé par le ministre de l'Education et le Parti libéral dirigé par son collègue le ministre des Sports. Quant au troisième, le PS-Imberakuri, reconnu en 2009, il participe pour la première fois. Mais certains analystes indépendants comme Kris Berwouts estiment qu'il a été phagocité par le parti au pouvoir.

«C’est un parti qui était un parti d’opposition réelle à la dernière élection présidentielle mais dont le leader Bernard Ntaganda a été persécuté, arrêté et puis condamné, explique Kris Berwouts. Il y a une aile qui est restée loyale à Monsieur Ntaganda qui se trouve encore en prison, et une aile qui se présente aux élections. Mais cette aile est loyale au FPR aussi. Tous ces partis ne sont pas des partis d’opposition réelle. Ce sont des partis satellites dont la raison d’être n’est pas de former un contre-pouvoir».
 
Intimidations

Le PS-Imberakuri se présente pourtant comme un véritable parti d'opposition. Christine Mukabunani, sa présidente revendique même ce statut. Elle affirme vouloir «réparer les erreurs du FPR», notamment en ce qui concerne la santé et l'éducation. Elle dénonce d'ailleurs de nombreuses difficultés rencontrées pour mener sa campagne, et des intimidations de la part de responsables du FPR un peu trop zélés.

«Certaines personnes ne comprennent pas bien notre idéologie politique, en tant que parti d’opposition, ajoute Christine Mukabunani. En particulier des autorités locales qui empêchent la population de venir participer à nos campagnes. Il y a aussi des intimidations. Par exemple certains de nos membres ont reçu des appels anonymes. On leur dit : pourquoi tu as choisi le PS-Imberakuri ? Si tu ne laisses pas ce parti tu vas avoir des problèmes, etc».
La Commission électorale nationale rwandaise a reconnu quelques incidents isolés, mais réfute toute tentative de museler un quelconque candidat.
L’opposition la plus virulente, en exil ou pas reconnue
De nombreuses formations politiques ne participent pas à ces élections, comme le Parti démocratique vert, un parti autorisé in extremis en août dernier, mais qui a finalement jeté l’éponge, estimant n'avoir pas assez de temps pour se préparer. Quant à l’opposition la plus virulente, elle est en exil, ou bien n’a pas pu se faire enregistrer. C’est le cas des Forces démocratiques unifiées (FDU), dont la présidente Victoire Ingabiré est, elle aussi, en prison depuis 2010.
« Nous avons fait quatre fois la demande d'enregistrement du parti, mais ce n'est jamais passé, raconte Boniface Twagirimana, vice-président des FDU, étant donné que la présidente du parti est en train d'être poursuivie par la justice. Et on n'a pas essayé de forcer. Des élections où tous les organes et toutes les institutions sont aux côtés du parti au pouvoir, sont des élections que nous considérons comme inutiles », poursuit-il.

Un contexte difficile

Il faut dire que dans le contexte diplomatique difficile que connaît le Rwanda, de plus en plus isolé et critiqué pour son rôle dans la crise qui agite l'est du Congo voisin, pour Paul Kagamé, il est important de préserver l'image d'un pays uni.

« La communauté internationale a très fermement demandé une issue à cette intervention directe ou indirecte au Congo et les risques d'une confrontation avec la mission des Nations unies sont quand même bien présents », explique le chercheur indépendant André Guichaoua. « Dans ce contexte, il est très difficile d'exprimer des positions vraiment divergentes qui ne relèveraient pas de l'unité nationale ».

Une participation massive est toutefois attendue, les populations étant fortement incitées par les autorités locales à se rendre aux bureaux de vote. Mais la campagne électorale n’a pas suscité beaucoup d’enthousiasme dans la capitale, et s'est déroulée dans le calme, à l'exception, notable, d’une double attaque à la grenade qui a tué deux personnes en fin de semaine dernière. Kigali a accusé l’opposition en exil, de mèche avec les FDLR, d’être derrière ces attaques.

Source : Rfi.fr
 

Dépéche

Lundi 16 Septembre 2013 - 12:39


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