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Mali: l'ancien Premier ministre Moussa Mara auditionné par la Brigade d'investigation judiciaire

Au Mali, Moussa Mara est à nouveau convoqué mercredi 16 juillet à 10 heures TU dans les locaux de la Brigade d'investigation judiciaire à Bamako. L'ex-Premier ministre avait déjà subi ce mardi plusieurs heures d'interrogatoire. Les enquêteurs l'avaient laissé rentrer chez lui. L'interrogatoire reprend donc aujourd'hui. En cause : un message publié sur les réseaux sociaux le 4 juillet dernier dans lequel Moussa Mara indiquait avoir rendu visite en prison à plusieurs personnalités politiques ou de la société civile.



Ras Bath, Rose vie chère, Clément Dembélé, Mamadou Traoré, pour ne citer qu'eux. Des voix critiques de la Transition, détenus depuis parfois plusieurs années et que Moussa Mara qualifie dans son message de « prisonniers d'opinion », une expression régulièrement utilisée par les opposants maliens et par les organisations de défense des droits humains pour qui certaines décisions de justice relèvent de la répression politique.
 
Dans son message, Moussa Mara écrivait également : « aussi longtemps que dure la nuit, le soleil finira évidemment par apparaître ! Et nous nous battrons par tous les moyens pour que cela arrive et le plus tôt possible ! » Ces propos ont attiré l'attention du procureur général et du procureur du pôle judiciaire anti-cybercriminalité au tribunal de la Commune IV de Bamako, à l'origine de la convocation de Moussa Mara.
 
Ce pôle spécialisé a fait de la poursuite et de la condamnation des voix dissonantes sa spécialité, ce qui suscite l'inquiétude des proches de Moussa Mara. À ce stade, Moussa Mara est interrogé, mais n'est formellement accusé de quoi que ce soit.
 
L'ancien Premier ministre est l'un des derniers hommes politiques maliens toujours présent dans le pays à oser critiquer publiquement le régime de transition en pesant chacun de ses mots. Mais la justice malienne, en cette période de transition, est prompte à accuser d'« atteinte au crédit de l'État », de « tentative de déstabilisation » ou encore d'« opposition à l'autorité légitime ». Jamais le pays n'a connu autant de condamnations pour ces chefs d'accusation.
 
Le fait que Moussa Mara parle d'utiliser « tous les moyens » sans préciser « tous les moyens légaux » pourrait lui être reproché, même si l'ancien Premier ministre n'a jamais appelé à l'insurrection.
 
Rappelons qu'un jeune militant de son parti Yelema, aujourd'hui dissous comme tous les partis politiques du Mali, a été enlevé par la Sécurité d'État, il y a plus de deux mois. Il reste aujourd'hui détenu dans un lieu secret, en dehors de toute procédure légale. L'enlèvement d'El Bachir Thiam était déjà considéré par certains comme une manière d'intimider Moussa Mara.
 
Dans un message publié ce mardi soir, Moussa Mara écrivait à ses soutiens : « Restons sereins et surtout restons derrière le seigneur ! ».

RFI

Mercredi 16 Juillet 2025 - 14:54


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