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Est de la RDC : les États-Unis s'en prennent au Rwanda, l'ONU craint un «embrasement régional»



Ce vendredi après-midi, c’était la première réunion du Conseil de sécurité des Nations unies depuis l’entérinement de l’accord de paix entre la RDC et le Rwanda, et aussi la première depuis la chute d’Uvira, dans l’est congolais. À New York, les avancées diplomatiques sont mises à l’épreuve par la réalité du terrain. Les États-Unis et la France accusent directement le Rwanda de soutenir militairement le M23 et alertent sur un risque d’embrasement régional et une grave crise humanitaire.
 
La séance a mis en lumière un profond décalage entre les accords de paix et la réalité du terrain dans l’est de la RDC. Selon l’ambassadeur américain Mike Waltz, Kigali aurait participé « intimement » à la planification et à l’exécution de la guerre, en donnant des instructions militaires et politiques.
 
« Au lieu d'une avancée vers la paix, comme nous l'avons vu sous la direction du président Trump ces dernières semaines, le Rwanda mène la région vers plus d'instabilité et vers la guerre », a déclaré Mike Waltz.
 
Washington affirme que les Forces de défense rwandaises ont fourni au M23 un appui logistique, du matériel, de la formation, et déployé des missiles sol-air.
 
« Les forces de défense rwandaises ont fourni un soutien matériel, logistique et en termes d'entraînement et se battent aux côtés du M23 en RDC avec environ 5 000 à 7 000 troupes début décembre, sans compter une possible augmentation » lors de la nouvelle offensive du M23 en cours, a affirmé l'ambassadeur américain.
 
Les États-Unis évoquent aussi une offensive conjointe du Rwanda et du M23 pour prendre Uvira, avec un usage accru de drones suicides et d’artillerie, y compris des frappes au Burundi.
 
La France partage l’alerte. Pour l'ambassadeur français à l'ONU, Jérome Bonnafont, cette offensive comporte des risques d'embrasement dans la région.
 
Pour sa part, le chef des opérations de maintien de la paix de l'ONU, Jean-Pierre Lacroix, met en garde contre « un risque d’embrasement régional » et souligne l’écart entre les avancées diplomatiques et la situation sur le terrain, un écart qui menace, dit-il, la « crédibilité » du processus de paix.
 
« Ces derniers jours, la nouvelle offensive lancée par l'AFC/M23 dans le Sud-Kivu a réveillé le spectre d'un embrasement régional aux conséquences incalculables », a déclaré Jean-Pierre Lacroix devant le Conseil de sécurité de l'ONU, craignant également une « fragmentation » de la RDC.
 
Sur le plan humanitaire, Médecins sans frontières dresse un constat sévère. « Malgré des engagements de haut niveau à Washington et à Doha, la violence contre les civils reste quotidienne », déclare son président, le Dr Javid Abdelmoneim, qui évoque des témoignages de massacres attribués au M23.
 
Pour sa part, Kinshasa demande des sanctions contre Kigali, tandis que le Rwanda rejette les accusations et nie toute guerre contre le Burundi.

RFI

Vendredi 12 Décembre 2025 - 23:35


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