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Mali : le pouvoir militaire radie des généraux, des officiers et un sous-officier

Onze officiers, dont deux généraux, ont été radiés ce 7 octobre. Ils font partie des dizaines de militaires arrêtés en août par le gouvernement provisoire au Mali et accusés de tentative de coup d'État.



Mali : le pouvoir militaire radie des généraux, des officiers et un sous-officier
C'est une mesure exceptionnelle, la radiation du corps de l'armée malienne de onze militaires, dont deux généraux. Ils font partie des 55 cadres de l'armée malienne qui ont été arrêtés en août dernier accusés de "vouloir renverser la junte" affirmait à l'AFP un membre du Conseil National de Transition (CNT). Ce 8 octobre, les deux généraux, huit officiers et un sous-officier ont finalement été radiés.
 
Le gouvernement n'a pas commenté cette décision.
 
Qui sont les bannnis ?
Le général Abbass Dembélé, avait été arrêté "par des militaires" dit son entourage, à son domicile à Kati, dans la banlieue de Bamako, un dimanche matin, le 10 août. Figure très respectée au sein de l'armée, cet ancien gouverneur de la région de Mopti (centre) avait récemment été démis de cette fonction par le pouvoir.
 
Une des rares femmes à occuper un poste de haut gradé au Mali, Nema Sagara, générale de brigade à l'état-major de l'armée de l'Air, avait également été interpellée. Cette femme au parcours exceptionnel, avait exercé de multiples fonctions, notamment dans les forces de maintien de la paix de l'ONU au Libéria et en Côte d'Ivoire.
 
Des proches du général Sadio Camara
Les arrestations se sont principalement faites au sein de la garde nationale, un corps de l'armée malienne qui est notoirement le corps d'origine du ministre de la Défense, le général Sadio Camara, une des principales figures du gouvernement. Plusieurs observateurs ont relevé que certaines des personnes arrêtées par les autorités sont des proches du général Camara, mais celui-ci n'a pas été inquiété à ce jour.
 
Quelques jours après l'arrestation du général Dembélé, le 15 août, c'est un officier de renseignement français, affecté à l'ambassade de France à Bamako qui est appréhendé. Les autorités l'accusent d'avoir pris part à cette "conspiration" contre les institutions menée par "un groupuscule d'éléments marginaux des forces armées de sécurité malienne". Paris avait à l'époque dénoncé des "accusations sans fondement" et demandé la "libération sans délai" de son ressortissant.
 
"Les enquêtes judiciaires se poursuivent pour identifier d'éventuels complices", indiquait le gouvernement malien en août, mais aujourd'hui, rien n'a filtré. S'agissait-il d'arrestations préventives ? Les militaires arrêtés avaient-ils réellement l'intention de renverser la junte ? On n'est sait toujours rien. Un diplomate africain en poste à Bamako s'interrogeait sur ce "silence du gouvernement" et évoquait auprès de l'AFP une situation "complexe" dans un contexte de "loi de l'omertà".
 
Pour le sociologue malien Oumar Maïga, interrogé le 10 août par l'AFP, "cette histoire est la preuve que les militaires ont du mal à maîtriser la situation. Dans les rangs de l'armée il y a une grogne. Des soldats ne sont pas d'accord avec le traitement qui est fait aux mercenaires russes au détriment des militaires maliens".
 
Les mercenaires russes accusés d'exactions
L'armée malienne et ses alliés, les mercenaires russes d'Africa Corps, chargés notamment de traquer les djihadistes, sont régulièrement accusés de commettre des exactions contre des civils.
 
Le 12 mai 2025, 22 personnes ont été tuées et enterrées dans des fosses communes par l'armée malienne dans le centre du pays, selon des sources locales et la Fédération internationale pour les droits humains (FIDH). Cette dernière a dénoncé des "exécutions sommaires". L'ONG Human Rights Watch a demandé aux autorités maliennes une enquête "crédible" et "indépendante" soulignant le fait "qu'une enquête militaire sur un massacre présumé par des soldats soulève de graves inquiétudes quant au fait qu'elle ne sera ni indépendante ni impartiale."
 
Fin avril, de nombreux corps ont été découverts aux abords d'un camp militaire malien dans l'ouest du pays, quelques jours après l'arrestation par l'armée et ses alliés russes de dizaines de civils.
 
Depuis 2012, le Mali fait face à une profonde crise sécuritaire nourrie notamment par les violences de groupes affiliés à Al-Qaïda et à l'organisation État islamique (EI), ainsi que de groupes criminels communautaires. Elle s'ajoute à une grave crise économique.
 
Avec AFP

Moussa Ndongo

Mercredi 8 Octobre 2025 - 20:55


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