Marche des travailleurs de l'Electricité National : "Nous pouvons rester 7 mois, parfois 1 an sans percevoir de salaire" (Coordonnateur)

Les membres de l'Amicale des Travailleurs de l'Electricité National ont battu le macadam, ce mercredi 28 avril. Ils ont marché de la place de la Nation jusqu'au rond-point de la RTS.

Tous vêtus de blanc, pancarte à la main pour illustrer les localités d'où ils viennent.
Les travailleurs ont bravé le soleil pour se faire entendre. Ils ont fustigé le comportement du directeur général de la Senelec, qui selon eux, ne respecte pas ses engagements.
 
Kimoté Coly est le coordinateur national des travailleurs de l'électricité nationale. “C’est une amicale composée d'hommes et de braves femmes qui ont donné toute leur vie à la Senelec. Nous sommes au nombre de 499 prestataires dans tout le territoire national. Et le plus petit d'entre eux, en totalise 5 ans de service. Les prestataires vivent dans des conditions difficiles. Au niveau de Kaolack, les prestataires qui sont là-bas sont restés pendant 7 mois sans être payés. Parcelles Assainies, les prestataires qui sont là-bas, ils sont restés 1 an sans salaire", dit-il.
 
Mais pourquoi, s'interroge-t-il, à chaque fois que l'occasion d'embaucher se présente, "ils prennent les places que nous devrions occuper pour les donner à leurs militants, à leurs frères et sœurs, à des personnes qui n'ont jamais eu à travailler avec la Senelec". 
 
Il poursuit "en 2020, nous avons eu à rencontrer Pape Mademba Biteye, directeur général de la Senelec à maintes reprises et il nous avait promis de nous embaucher. Et il nous avait même dit que le conseil d'administration avait permis d'embaucher 210 personnes et nous sommes au nombre de 499. Ce qui devait se faire, c'est que ces 210 personnes puissent le donner à l'amicale des travailleurs de l'électricité. Ce qu'il n'a pas fait".

Et d’ajouter "Pape Mademba Biteye, a fait un recrutement clientéliste, un recrutement partisan, ce qui n'est pas normal. Et le 29 décembre, il m'avertit pour me dire que parmi ces 499, il ne peut embaucher que 3 personnes".
 
Des retraités recrutés au détriment des jeunes
 
Les manifestants ont dénoncé, par ailleurs, le recrutement des retraités qui reviennent par la suite à la Senelec pour y créer des G.I.E pour venir encore exploiter les jeunes". 
 
"On en a marre de cette exploitation. On ne veut plus être utilisé comme ça. Nous sommes des Sénégalais, nous connaissons nos droits. Le droit d'un prestataire qui a totalisé 5 ans dans une entreprise, cette personne à chaque fois que l'occasion se présente on doit l'embaucher", a dénoncé le coordonnateur national des travailleurs de l'électricité nationale.
 
Dans le sit-in, la représentante des travailleurs de Ziguinchor a pris la parole pour dénoncer les conditions de travail des prestataires.

"Je suis à la Senelec depuis 2014, je travaille dans des conditions difficiles. Je suis partout à Ziguinchor. Je reste des mois dans les villages et hameaux. Je demande à nos supérieurs d'être plus regardant envers nous et qu’ils nous montrent un peu plus d'humanisme. On est fatigué. On peut rester des mois sans salaire. On ne peut rien faire pour nos parents faute de salaire. On ne peut même pas assurer les soins médicaux pour nos parents, ça fait mal au cœur", dénonce-t-elle.
 
Au rond-point RTS, le coordonnateur a interpellé directement le Président de la République. "D'ici deux semaines si nos exigences ne sont pas prises en compte, nous passeront à la vitesse supérieure. Nous allons décréter une grève de la faim jusqu'à qu'on obtient gain de cause", a lancé Kimoté Coly, coordonnateur national des travailleurs de l'électricité nationale.