La vague d'arrestations de migrants subsahariens qui a débuté lundi 29 juin par l'évacuation d'immeubles occupés illégalement dans le quartier de Boukhalef, à Tanger, se poursuit. Vendredi une opération de police a été menée dans un autre quartier de la ville, à proximité de l’aéroport.
En début de semaine, les autorités marocaines avaient donné un ultimatum de 24 heures aux Subsahariens qui vivent dans le quartier de Boukhalef pour quitter leurs logements avant de se lancer dans l’opération d’expulsion locative, lors de laquelle de nombreux migrants ont été interpelés et placés en détention.
Depuis lundi, deux Ivoiriens ont trouvé la mort en marge de ces évacuations forcées, selon le Groupe antiraciste d’accompagnement et de défense des étrangers et migrants (Gadem). « D’après les témoignages des personnes avec lesquelles on a pu parler par téléphone, les forces de police sont encore très présentes à Boukhalef et continuent à arrêter des migrants subsahariens qui sortent dans le quartier, rapporte Stéphane Julinet, chargé de programme Droits des étrangers pour le Gadem à Rabat. Beaucoup de migrants ont réussi à se réfugier dans les quartiers ou les forêts voisines et il y aurait 400 migrants qui seraient actuellement dans les forêts à côté du quartier de Boukhalef. »
Incitation à la haine sur les médias en ligne
L’ONG s’inquiète également du sort toujours incertain des personnes qui ont été arrêtées et déplacées depuis le début de la semaine. Celles-ci ont été « déplacées dans différentes villes du sud du Maroc, notamment Agadir, Marrakech et Fkih Ben Salah », précise le porte-parole du Gadem, qui souligne que « tous se plaignent de n’avoir aucune information » sur la raison et la durée de leur détention. « Une détention évidemment totalement arbitraire, puisque réalisée en dehors de tout cadre légal, dénonce Stéphane Julinet. Les personnes sont arrêtées, déportées et détenues indépendamment de leur situation administrative. »
L’ONG accuse par ailleurs certains médias locaux en ligne, par des articles « haineux », d’avoir attisé des tensions déjà fortes entre migrants et Marocains, qui ont par le passé débouché sur des heurts violents. En octobre 2013, un Sénégalais avait été tué à l'arme blanche, toujours dans le quartier de Boukhalef, provocant alors de violentes tensions entre migrants et habitants, et une vive émotion au Sénégal.
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