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Multiplication structures d'appui au secteur privé: Comment Me Wade a «tué» la Chambre de Commerce de Dakar

A partir de 2000, la Chambre de Commerce, d’Industrie et d’Agriculture de Dakar a perdu son leadership dans l’encadrement et l’appui au secteur privé. La création d’une multitude de structures d’appui au secteur privé (Apix, Asepex, Apda, ADEPME, ASPIT, Directions des PME et PMI, Bureau de Mise à Niveau…) a fini de rogner les prérogatives que détenait exclusivement la Chambre de commerce de Dakar. Avec la décision du président de la République, lors du Conseil des ministres du mercredi 15 juillet dernier, de rationaliser les structures d’appui au secteur privé, la Chambre de commerce de Dakar espère retrouver sa vocation originale, celle d’être la véritable représentante du secteur privé national. Car, encore une fois, pendant 20 ans, l’institution consulaire a souffert de la manie du président Wade à multiplier la création de structures censées appuyer le secteur privé.



Multiplication structures d'appui au secteur privé: Comment Me Wade a «tué» la Chambre de Commerce de Dakar
 Le nom de l’ancien président de la République, Me Abdoulaye Wade, n’a nullement été évoqué mercredi lors de la journée d’information sur les missions et projets prioritaires de la CCID a organisée à l’intention du Collectif des journalistes économiques du Sénégal (COJES). La référence à l’année 2000 comme marquant le début de la perte de leadership de la Chambre de commerce de Dakar en termes d’appui au secteur privé local a fait tilt dans l’esprit du public qui assistait à la rencontre.

Le constat amer d’une telle situation a été fait par le présidium où on notait la présence de l’opérateur économique membre de l’Unacois Ibrahima Lo, vice-président de la Chambre, de M. Auguste Bruno D’erneville trésorier adjoint de l’institution, d’Amath Benoit Gaye, conseiller du président de la Chambre Abdoulaye Sow et du secrétaire général, Mbaye Chimère Ndiaye. « Si la Chambre de commerce de Dakar ne peut pas bien remplir sa mission d’appui au secteur privé, c’est parce qu’à partir de 2000, il a été créé de nombreuses structures d’appui au secteur privé comme l’ASEPEX, l’APIX, l’APDA, l’ADEPME … qui ont véritablement rogné sur ses missions » a souligné Amath Benoit Gaye. Le conseiller du président Abdoulaye Sow a ajouté que « jusqu’à 2000, la Chambre de commerce de Dakar jouait un rôle fondamental dans l’animation économique. Elle se positionnait comme la chambre amirale de toutes les chambres. Alors, lorsque l’Etat a multiplié, à partir de 2000, les structures d’appui au secteur privé, ces dernières ont fini pendant plus de 20 ans par cannibaliser ce que la Chambre de commerce de Dakar avait d’essentiel notamment l’appui du secteur privé ».

Cette dispersion des initiatives d’appui au privé était d’autant plus regrettable qu’auparavant, « toutes les grandes batailles économiques étaient gagnées ou arrachées par la Chambre de Commerce de Dakar qui s’était positionnée comme le référent unique de l’appui au secteur privé des indépendances à 2000 » souligne encore Amath Benoit Gaye. Le vice-président Ibrahima Lo confirme tout en estimant que le combat du bureau de l’institution consulaire aura pour but de parvenir, au terme de discussions avec l’Etat, à ce que la Chambre puisse retrouver toutes ses prérogatives. « Il nous revient dans nos missions d’assister les entreprises, en facilitant leur création et en les encadrant à travers l’appui-conseil. Mais aussi de les former et de les informer, en mettant à la disposition des opérateurs économiques des informations économiques pratiques et fiables. Par ailleurs, le décret portant organisation et fonctionnement des Chambres de Commerce, d’Industrie et d’Agriculture du Sénégal (CCIAS) insiste sur la nécessité d’instaurer un cadre fédérateur, susceptible de rationaliser les actions des organisations professionnelles et patronales en matière de commerce, d’industrie et d’agriculture » souligne le vice-président Ibrahima Lô.

La rationalisation des structures d’appui au secteur privé, une bouée de sauvetage
La décision annoncée par le président Macky Sall, lors du Conseil des ministres du mercredi 15 juillet 2020, de rationaliser l’existence des structures d’appui au secteur privé sonne comme une bouée de sauvetage pour les dirigeants de la Chambre de Commerce de Dakar. « Le Chef de l’Etat, a également rappelé au Gouvernement son instruction de procéder sans délai à l’évaluation et à la mutualisation des services financiers (FONGIP, FONSIS, BNDE, DER) et des services non financiers d’appui aux PME et TPE (ADEPME, APDA, ASPIT, Directions des PME et PMI, Bureau de mise à Niveau, etc.) » avait-on notamment pu lire dans le communiqué du Conseil des ministres du 15 juillet dernier. « La mutualisation des structures d’appui au secteur privé est une excellente décision du président de la République. Cela sonne comme une volonté politique d’assainir les choses et cela devrait permettre à la Chambre de retrouver sa vocation première d’appui au secteur privé » approuve Amath « max » Benoit Gaye.

Le trésorier adjoint, auguste Bruno D’Erneville, indique que le nouveau bureau de la CCIAD mis en place suite à l’élection en novembre dernier de M. Abdoulaye Sow, en remplacement de feu président Lamine Niang, ambitionne de mieux positionner l’institution consulaire de Dakar dans le dispositif d’appui aux opérateurs économiques et aux Pme-Pmi. il attend aussi faire des acteurs de la presse économique des partenaires privilégiés pour vulgariser davantage les activités de la CCIAD. C’est ce qui a justifié la matinée d’informations organisée hier au niveau du Hall Mamadou Lamine Niang de l’institution consulaire de Dakar.

Le Témoin


Jeudi 6 Août 2020 - 12:33


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