Depuis ses premiers pas chez les professionnels, à Nancy en octobre 2001, Pape Diakhaté n'avait jamais connu pareille mise à l'écart. Alors que sa dernière convocation en équipe première avec Grenade remonte au 28 janvier, et une défaite concédée sur la pelouse du FC Séville (3-0, 21e j.), le défenseur central de 28 ans ronge son frein sans même savoir pourquoi. Indiscutable aux yeux de Juan Antonio Anquela, licencié pour mauvais résultats dans la foulée du revers à Séville, le natif de Dakar ne jouit pas vraiment de la même cote de popularité auprès de son nouveau technicien, Lucas Alcaraz.
«Quand je suis arrivé ici à l'été 2011, je me suis battu pour prouver que je méritais ma place et j'ai toujours joué par la suite. Là, j'ai été sorti de l'équipe sans la moindre explication, nous confie l'ancien Lyonnais, aussi désabusé qu'impatient de retrouver les terrains.Ce n'est pas comme si j'avais fait un mauvais match. Alcaraz arrive et profite de ma suspension contre le Real Madrid (1-0, 22e j.) pour m'écarter. Je suis parfaitement d'accord sur le principe qu'il ne veuille pas changer une équipe qui gagne, mais bon, il y a eu plusieurs défaites derrière (trois en six matches, ndlr). Il a eu des entretiens individuels avec pas mal de joueurs alors qu'il n'a jamais souhaité me parler pour m'exposer son point de vue. Forcément, je me dis : "C'est quoi le problème ?"»
Annoncé blessé, à l'entraînement la veille
Privé d'une bonne partie de la première moitié de saison en raison d'une opération de la cheville droite subie en mars 2012, Diakhaté semblait pourtant avoir recouvré l'ensemble de ses capacités physiques, avec dix apparitions (dont neuf titularisations) convaincantes en Championnat d'Espagne. Pour justifier l'absence du groupe pro de son numéro 15, Grenade a toutefois récemment indiqué que le Sénégalais était blessé. A tort. «Pour les déplacements à Vigo (1-2, 25e j.) et Saragosse (0-0, 27e j.), il a été annoncé sur le site Internet du club que je n'étais pas dans le groupe car j'étais blessé, alors que je m'étais entraîné la veille avec l'équipe, assure-t-il. C'est ça qui me révolte un peu. Cela va au-delà de l'aspect sportif, et c'est bien le problème. C'est ça aussi le foot, les choses ne se passent pas toujours comme on le souhaite. Il faut continuer de rester fort mentalement et professionnel dans ces moments délicats.»
L'espoir d'un prompt retour semble pourtant se dissiper au fil des entraînements, et des rencontres suivies derrière le petit écran. «Moi, je poursuis mon travail comme je dois le faire, je réalise des séances de musculation supplémentaires pour conserver au mieux la forme. Mais rien ne change. Il continue d'avoir toujours le même comportement, soutient Diakhaté. C'est assez incompréhensible, quand tu as un joueur qui représente le plus gros salaire et le plus gros transfert du club (4,5 ME), et que tu le laisses de côté... Je ne comprends pas. Avec la plus grande humilité du monde, si un entraîneur vient me voir pour me dire que les deux centraux qui jouent à ma place sont meilleurs, il n'y a pas de problème, je fonce et je travaille. Là, les défenseurs présents dans le onze ne sont pas plus forts que moi et je n'ai pas d'éclaircissements.»
«Si rien n'évolue, c'est clair qu'il faudra partir»
Toujours habitué aux premiers rôles lors de ses précédentes expériences à Nancy (2001-2007), au Dynamo Kiev (2007-2011), à Saint-Etienne (prêt de janvier 2010 à juin 2010) et à Lyon (prêt lors de la saison 2010-2011), l'ancien pensionnaire de Ligue 1 pensait avoir trouvé «un bon challenge», ainsi que l'opportunité de «se mesurer à de très grandes formations» en rejoignant Grenade. Un doux rêve qui a finalement viré au cauchemar avec l'arrivée d'Alcaraz. Sous contrat jusqu'en juin 2016, Diakhaté ne compte logiquement pas s'éterniser si la situation n'évolue pas d'ici la fin de saison. «J'ai rejoint ce club et la Liga pour être acteur, et non spectateur. Si rien ne change, c'est clair qu'il faudra partir, lâche-t-il.Nous verrons avec mes représentants (Victor Lemée et Sasha Huet Baranov) les possibilités qui vont s'offrir à moi. Pour le moment, j'ai n'ai qu'une envie, c'est d'aller voir ailleurs.»
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