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Philippines: la première audience de Duterte à la CPI suivie par les familles des victimes

Vendredi 14 mars, l'ancien président Rodrigo Duterte a comparu à La Haye, devant la Cour pénale internationale (CPI) pour la première fois. Il est accusé de crimes contre l’humanité pour avoir ordonné de tuer, aux Philippines, des dizaines de milliers de personnes au nom de sa « guerre contre la drogue ». Des familles de victimes se sont réunies pour visionner, à distance et en direct, le procès de Duterte.



Philippines: la première audience de Duterte à la CPI suivie par les familles des victimes
Sur les genoux des huit femmes assises devant le grand écran, il y a des photos de leurs proches assassinés sous les ordres de Duterte : « Voilà mon mari, il était âgé de 34 ans quand il est mort. »
 
Le petit public est très silencieux pendant l’audience, le moment est solennel. Duterte a comparu par liaison vidéo en raison de fatigue et de maladie. Pour les femmes présentes dans la salle, c'est une stratégie de victimisation.
 
Jane Lee a perdu son mari, tué il y a huit ans. Aujourd'hui, ses émotions sont partagées : « Je ne peux pas croire qu’il est faible maintenant. Il n’est même pas physiquement venu à l’audience. Mais avec les autres familles, nous sommes quand même très heureuses, car au moins, il a été arrêté et il est là-bas, à la Cour pénale internationale. »
 
L'audience était rapide. Elle n’a duré qu'une vingtaine de minutes, et l’ancien président a seulement dû confirmer son identité. Mais pour Kristina Conti, avocate des familles des victimes de la guerre contre la drogue, cette journée est historique : « C’est le bureau du procureur, contre Rodrigo Duterte. C’est surréaliste d’une certaine manière, car ça montre vraiment que maintenant, c’est une affaire judiciaire. Alors qu’avant, on appelait ça "la situation aux Philippines". »
 
La prochaine audience de Rodrigo Duterte est fixée au mois de septembre à La Haye. D'ici là, les victimes espèrent qu’il ne sera pas autorisé à revenir aux Philippines. La campagne anti-drogue de l'ex-président, lancée en 2016, a fait des milliers de victimes dans le pays : au moins 6 000 morts, selon les données philippines, et entre 12 000 et 30 000 morts selon les estimations des procureurs de la Cour pénale internationale (CPI).

RFI

Samedi 15 Mars 2025 - 09:35


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