Marie-Agnes Peleran, Alain Peligat, Philippe van Winkelberg et Christophe Letien au premier jour du procès. Paris, le 3 décembre 2012.
Eric Breteau est à des milliers de kilomètres de là, en Afrique du sud. Pourtant, sa voix résonne dans la salle d’audience. « Ce n’est pas une opération clandestine, ce n’est pas une opération illégale », assure le président de l’Arche de Zoé dans un enregistrement, à savoir la bande-son d’une réunion organisée en septembre 2007 avec des familles d’accueil.
On l’entend notamment citer la Déclaration universelle des droits de l’homme, la Déclaration des droits de l’enfant, ou encore la Convention de Genève de 1951 sur le droit des réfugiés. « On va créer une belle boule de neige qui va éclater à la face des pays occidentaux ».
La qualité sonore de l’enregistrement n’est pas très bonne. Eric Breteau poursuit néanmoins : « C’est une opération d’évacuation d’urgence, une opération d’accueil, et non une opération d’adoption ». « On a lancé nos messages sur des forums d’adoption, car on voulait s’adresser à des gens qui ont mûri leur projet, qui sont prêts psychologiquement », poursuit-il. « On ne s’est jamais engagé sur une opération d’adoption. Ensuite, si des familles veulent engager des procédures, si ces enfants peuvent avoir un avenir définitif en France, tant mieux. »
Opération "culottée"
C’est justement sur un forum d’adoption que Marie-Agnès Peleran découvre l’Arche de Zoé. Journaliste, elle trouve l’opération « culottée ». Aujourd’hui mise en examen pour « tentative d’aide à l’entrée illégale d’étrangers sur le territoire français », elle raconte qu’elle a été « séduite » par le projet, « et les critiques sur l’humanitaire ». Tellement séduite qu’elle décide d’être famille d’accueil.
Brune, cheveux courts, les bras croisés, Marie-Agnès Peleran l’affirme très clairement : « Je me suis toujours dit qu’il y avait de grandes chances que cela ne marche pas ». Sur place, au Tchad, elle tourne un reportage. Elle assiste notamment aux entretiens d’identification des enfants menés par Emilie Lelouch. « Emilie a essayé d’être rigoureuse, dit-elle, elle posait des questions très précises aux chefs de village, puis elle interrogeait les enfants séparément ».
Mais un jour, Emilie Lelouch lui demande de questionner trois frères. L’aîné lui dit que leurs deux parents sont morts. Le second lui dit que leur mère est morte, mais le père vivant. Et le benjamin affirme que leurs deux parents sont vivants. « C’est le bug », résume Marie-Agnès Peleran. « Pourquoi êtes-vous restée ? », demande alors la présidente du tribunal. Et elle répond : « parce que je suis là pour faire un reportage et qu’il faut aller au bout. Parce qu’il y avait la loyauté vis-à-vis de l’équipe. Parce qu’à un moment, la charge émotionnelle est telle qu’on a du mal à faire la part des choses ».
"Petite main"
C’est ensuite au tour de Christophe Letien d’être appelé à la barre. Bénévole au sein de l’Arche de Zoé, il est poursuivi pour tentative d’aide à l’entrée illégale d’étrangers sur le territoire français, activité illicite d’intermédiaire en vue d’adoption, et escroquerie. De tous les prévenus, c’est lui qui connaît le mieux Eric Breteau. « On s’est rencontré en 1999, quand il a créé la fédération française de 4X4 : on partageait un loisir commun ».
Mais Christophe Letien le martèle : « J’ai un eu rôle logistique dans cette opération. Je n’ai jamais élaboré quoi que ce soit. Je n’ai escroqué personne. Je n’ai rien demandé aux familles, ni engagement, ni argent ». Et sur la légalité de l’opération ? « Eric avait consulté des juristes et des avocats, je lui faisais confiance. Il était mystérieux, il cloisonnait les choses. J’avais un rôle de petite main. » A l’inverse, le ministère public qualifie Christophe Letien de « bras droit » d’Eric Breteau.
Reprise du procès lundi 10 décembre prochain.
Source: RFI
On l’entend notamment citer la Déclaration universelle des droits de l’homme, la Déclaration des droits de l’enfant, ou encore la Convention de Genève de 1951 sur le droit des réfugiés. « On va créer une belle boule de neige qui va éclater à la face des pays occidentaux ».
La qualité sonore de l’enregistrement n’est pas très bonne. Eric Breteau poursuit néanmoins : « C’est une opération d’évacuation d’urgence, une opération d’accueil, et non une opération d’adoption ». « On a lancé nos messages sur des forums d’adoption, car on voulait s’adresser à des gens qui ont mûri leur projet, qui sont prêts psychologiquement », poursuit-il. « On ne s’est jamais engagé sur une opération d’adoption. Ensuite, si des familles veulent engager des procédures, si ces enfants peuvent avoir un avenir définitif en France, tant mieux. »
Opération "culottée"
C’est justement sur un forum d’adoption que Marie-Agnès Peleran découvre l’Arche de Zoé. Journaliste, elle trouve l’opération « culottée ». Aujourd’hui mise en examen pour « tentative d’aide à l’entrée illégale d’étrangers sur le territoire français », elle raconte qu’elle a été « séduite » par le projet, « et les critiques sur l’humanitaire ». Tellement séduite qu’elle décide d’être famille d’accueil.
Brune, cheveux courts, les bras croisés, Marie-Agnès Peleran l’affirme très clairement : « Je me suis toujours dit qu’il y avait de grandes chances que cela ne marche pas ». Sur place, au Tchad, elle tourne un reportage. Elle assiste notamment aux entretiens d’identification des enfants menés par Emilie Lelouch. « Emilie a essayé d’être rigoureuse, dit-elle, elle posait des questions très précises aux chefs de village, puis elle interrogeait les enfants séparément ».
Mais un jour, Emilie Lelouch lui demande de questionner trois frères. L’aîné lui dit que leurs deux parents sont morts. Le second lui dit que leur mère est morte, mais le père vivant. Et le benjamin affirme que leurs deux parents sont vivants. « C’est le bug », résume Marie-Agnès Peleran. « Pourquoi êtes-vous restée ? », demande alors la présidente du tribunal. Et elle répond : « parce que je suis là pour faire un reportage et qu’il faut aller au bout. Parce qu’il y avait la loyauté vis-à-vis de l’équipe. Parce qu’à un moment, la charge émotionnelle est telle qu’on a du mal à faire la part des choses ».
"Petite main"
C’est ensuite au tour de Christophe Letien d’être appelé à la barre. Bénévole au sein de l’Arche de Zoé, il est poursuivi pour tentative d’aide à l’entrée illégale d’étrangers sur le territoire français, activité illicite d’intermédiaire en vue d’adoption, et escroquerie. De tous les prévenus, c’est lui qui connaît le mieux Eric Breteau. « On s’est rencontré en 1999, quand il a créé la fédération française de 4X4 : on partageait un loisir commun ».
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Reprise du procès lundi 10 décembre prochain.
Source: RFI
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