Dans une interview accordée au site d’informations sénégalais Emedia Invest, an avril, le professeur Didier Raoult évoquait l'écosystème de l'Afrique sub-saharienne pour expliquer un développement différent de la pandémie de Covid-19. Selon le Directeur de l'Institut hospitalo-universitaire Méditerranée, cette partie de la planète pourrait avoir une réaction différente à la propagation du virus grâce à son à ses spécificités régionales, dont la consommation courante de traitements antipaludiques.
"L’Afrique sous-tropicale est relativement protégée du coronavirus par rapport aux autres pays. (...) Il est possible aussi qu’il y ait une espèce de protection qui peut être due à l’écosystème africain. Et parmi ces éléments, il y a le fait de la prise de beaucoup d’anti-paludiques qui sont efficaces contre le coronavirus. Donc, il est possible que la distribution du virus soit différente en Afrique subsaharienne que ce qu’elle est en Europe", confiait-il à nos confrères.
Force est de constater que plus de quatre (4) mois après l'arrivée du virus en Afrique subsaharienne (le premier cas au Sénégal a été enregistré le 02 mars 2020), le taux de létalité est largement plus bas comparé à celui en Europe après le même temps de circulation. En Europe, les premiers cas ont été détectés en France le 24 janvier, puis en Allemagne le 28 janvier et en Italie le 29 janvier. Au 17 mars, tous les pays européens ont déclaré au moins un cas confirmé.
Un peu moins de deux mois plus tard, l'Europe a été déclarée officiellement "nouvel épicentre de la pandémie", par l'Organisation mondiale de la Santé.
Si l'on compare les chiffres et les périodes de circulation accrue du virus. Entre le 24 janvier (entrée du virus en Europe) et le 29 mars, il y a eu des centaines de milliers cas confirmés (271 931) dans les cinq pays les plus touchés et des milliers des morts (19 930).
"L’Afrique sous-tropicale est relativement protégée du coronavirus par rapport aux autres pays. (...) Il est possible aussi qu’il y ait une espèce de protection qui peut être due à l’écosystème africain. Et parmi ces éléments, il y a le fait de la prise de beaucoup d’anti-paludiques qui sont efficaces contre le coronavirus. Donc, il est possible que la distribution du virus soit différente en Afrique subsaharienne que ce qu’elle est en Europe", confiait-il à nos confrères.
Force est de constater que plus de quatre (4) mois après l'arrivée du virus en Afrique subsaharienne (le premier cas au Sénégal a été enregistré le 02 mars 2020), le taux de létalité est largement plus bas comparé à celui en Europe après le même temps de circulation. En Europe, les premiers cas ont été détectés en France le 24 janvier, puis en Allemagne le 28 janvier et en Italie le 29 janvier. Au 17 mars, tous les pays européens ont déclaré au moins un cas confirmé.
Un peu moins de deux mois plus tard, l'Europe a été déclarée officiellement "nouvel épicentre de la pandémie", par l'Organisation mondiale de la Santé.
Si l'on compare les chiffres et les périodes de circulation accrue du virus. Entre le 24 janvier (entrée du virus en Europe) et le 29 mars, il y a eu des centaines de milliers cas confirmés (271 931) dans les cinq pays les plus touchés et des milliers des morts (19 930).
En deux mois de circulation du virus l'Italie était à 92 472 cas positifs pour 10 023 décès enregistrés; l'Espagne à 72 248 cas pour 5982 décès; l'Allemagne affichait 52 547 cas pour 389 décès; la France, 37 575 personnes malades pour 2517 décès; la Grande Bretagne, 17 089 cas pour 1019 décès. (Voir tableau)
En début juillet, soit près de sept (7) mois après le début de la pandémie en Europe, la Russie a recensé plus de 660 000 cas confirmés de Covid-19, le Royaume-Uni plus de 280 000 cas, l'Espagne et l'Italie chacune plus de 240 000 cas, la Turquie plus de 200 000 cas, l'Allemagne près de 200 000 cas, et la France 166 000 cas.
Le Royaume-Uni, pays d'Europe le plus meurtri a enregistré plus de 43 000 décès, l'Italie, près de 35 000 décès, la France, plus de 29 900 décès, l'Espagne, plus de 28 300 décès et la Russie plus de 10 000 décès. En proportion de la population, la Belgique est avec 85 décès pour 100 000 habitants le pays le plus durement touché, avant le Royaume-Uni, l'Espagne, l'Italie, la Suède et la France.
L'hécatombe prédite par l'OMS et l'ONU tarde à se réaliser en Afrique
A la date de ce mardi 28 juillet 2020, le continent africain est à 860 732 cas confirmés déclarés pour 18 187 décès après près de cinq (5) mois de circulation du virus. En moins de temps, la pandémie de Covid-19 a touché plus de personnes et tué beaucoup plus d'Européens.
Partant du constat selon lequel, les politiques de Santé publique et les systèmes de gouvernance des pays de l'Occident sont plus performants et plus organisés que ceux des pays sous-développés et mal gouvernés comme le Sénégal, il devient légitime de se demander pourquoi l'hécatombe prédite par l'Organisation mondiale de la Santé et les Nations Unies n'est toujours pas au rendez-vous. "(…) Je crains qu’on aura en Afrique des millions et des millions de personnes infectées et même si la population est plus jeune que dans le Nord, que dans les pays le plus développés, il y aura nécessairement des millions de morts", déclarait M. Guterres au cours d’un entretien diffusé par RFI, le 28 mars 2020.
Quatre mois plus tard, le virus a fait le tour du continent, infecté près d'un million de personnes sans faire autant de morts que dans un seul des pays les plus meurtris par la pandémie. Prenons l'exemple de la France qui a enregistré 30 195 décès. Un pays où le taux d'immunité collective à la Covid-19 est estimé entre 5 et 10%.
L'exemple des cas communautaires au Sénégal qui montre que les chiffres officiels de personnes contaminées sont relativement faux
Le Royaume-Uni, pays d'Europe le plus meurtri a enregistré plus de 43 000 décès, l'Italie, près de 35 000 décès, la France, plus de 29 900 décès, l'Espagne, plus de 28 300 décès et la Russie plus de 10 000 décès. En proportion de la population, la Belgique est avec 85 décès pour 100 000 habitants le pays le plus durement touché, avant le Royaume-Uni, l'Espagne, l'Italie, la Suède et la France.
L'hécatombe prédite par l'OMS et l'ONU tarde à se réaliser en Afrique
A la date de ce mardi 28 juillet 2020, le continent africain est à 860 732 cas confirmés déclarés pour 18 187 décès après près de cinq (5) mois de circulation du virus. En moins de temps, la pandémie de Covid-19 a touché plus de personnes et tué beaucoup plus d'Européens.
Partant du constat selon lequel, les politiques de Santé publique et les systèmes de gouvernance des pays de l'Occident sont plus performants et plus organisés que ceux des pays sous-développés et mal gouvernés comme le Sénégal, il devient légitime de se demander pourquoi l'hécatombe prédite par l'Organisation mondiale de la Santé et les Nations Unies n'est toujours pas au rendez-vous. "(…) Je crains qu’on aura en Afrique des millions et des millions de personnes infectées et même si la population est plus jeune que dans le Nord, que dans les pays le plus développés, il y aura nécessairement des millions de morts", déclarait M. Guterres au cours d’un entretien diffusé par RFI, le 28 mars 2020.
Quatre mois plus tard, le virus a fait le tour du continent, infecté près d'un million de personnes sans faire autant de morts que dans un seul des pays les plus meurtris par la pandémie. Prenons l'exemple de la France qui a enregistré 30 195 décès. Un pays où le taux d'immunité collective à la Covid-19 est estimé entre 5 et 10%.
L'exemple des cas communautaires au Sénégal qui montre que les chiffres officiels de personnes contaminées sont relativement faux
Au Sénégal, le ministère de la Santé et de l'Action sociale estime le nombre de cas confirmés à 9805 à ce jour, depuis le premier cas enregistré le 02 mars 2020. Un chiffre à prendre avec des pincettes. D'abord parce que le nombre de personnes testées ne représente même pas 0,66% de la population (moins de 100 000 personnes testées sur une population de plus de 15 millions d'individus). Ensuite, avec au moins 1548 cas issus de la transmission communautaire, la propagation du virus dans les quatorze régions du pays est beaucoup plus large. Au moins 1500 personnes ont été contaminées par d'autres qui sont encore inconnues des services du ministère de la Santé. Ces dernières ont circulé avec le virus et contaminé des milliers d'autres personnes qui n'ont certainement pas été testées. Une petite analyse de votre journal en ligne datant du 22 avril dernier montrait comment la bataille contre la propagation du virus au Sénégal a été perdue depuis longtemps : 47 cas communautaires au Sénégal, la bataille de la propagation perdue d'avance... Comment éviter le chaos occidental.
Logique pour logique, avec la levée des mesures de restrictions, des centaines de milliers de personnes sont entrées en contact avec des personnes infectées (asymptomatiques ou pas). La rapidité avec laquelle le virus se transmet et le taux de positivité des personnes testées au Sénégal (la dernière mesure du gouvernement est de tester uniquement les cas suspects qui présentent des symptômes), qui tourne autour de 10%, l'on pourrait facilement se retrouver avec 100 000 cas confirmés, si un million de personnes venaient à être testées demain.
Un taux de létalité très faible... l'immunité collective déjà en marche ?
Le Sénégal a enregistré pas moins de 198 décès liés à la Covid-19 (à ce mardi 28 juillet 2020), selon les chiffres communiqués par le ministère de la Santé et de l'Action sociale. Et malgré une hausse relativement importante du nombre de décès entre juin et juillet, le taux de létalité reste très faible si on le compare à celui des pays européens ou américains. A noter que les autorités ont exigé des tests post-mortem dans toutes les structures de santé du pays pour détecter des cas de Covid-19.
Egalement un taux de guérison élevé est à noter au Sénégal et dans plusieurs pays africains. Sur 9681 cas confirmés, les médecins sénégalais ont réussi à guérir les 6591 patients à ce jour.
Selon le Bureau prospective Économique (agence gouvernementale) dirigé Moubarak Lo, l'indice de sévérité du Sénégal est passé de 0,88 le 19 juillet à 0,84 le 26 juillet, soit une sévérité faible qui fait que le pays se situe au 86e rang mondial, soit une perte de 24 places dans le classement mondial, en une semaine et au 30e rang africain.
La théorie de l'ancien Coordonnateur du Programme national de lutte contre le Paludisme (PNLP), le Docteur Moussa Thior, sur l'immunité collective semble tenir la route. "Il faut laisser le virus circuler et arrêter d'ameuter les populations. Dans le cadre d'une maladie comme le coronavirus, les cas communautaires, c'est une très bonne chose, je pèse mes mots. Il faut laisser le virus circuler, ça va contribuer à développer l'effet de protection de masse", a-t-il déclaré en mai dernier avant d'être recadré par d'autres spécialistes comme le Professeur Seydi qui parlait à l'époque de stratégie suicidaire.
Aujourd'hui, avec la multiplication des cas communautaires, la majeure partie de la population sénégalaise a été en contact avec le virus. D'autant plus que ces porteurs "intraçables" du virus ont licence pour se déplacer de régions en régions avec la reprise de la circulation interurbaine. C'est à se demander si l'immunité collective n'est pas déjà en pleine phase d'expérimentation.
Logique pour logique, avec la levée des mesures de restrictions, des centaines de milliers de personnes sont entrées en contact avec des personnes infectées (asymptomatiques ou pas). La rapidité avec laquelle le virus se transmet et le taux de positivité des personnes testées au Sénégal (la dernière mesure du gouvernement est de tester uniquement les cas suspects qui présentent des symptômes), qui tourne autour de 10%, l'on pourrait facilement se retrouver avec 100 000 cas confirmés, si un million de personnes venaient à être testées demain.
Un taux de létalité très faible... l'immunité collective déjà en marche ?
Le Sénégal a enregistré pas moins de 198 décès liés à la Covid-19 (à ce mardi 28 juillet 2020), selon les chiffres communiqués par le ministère de la Santé et de l'Action sociale. Et malgré une hausse relativement importante du nombre de décès entre juin et juillet, le taux de létalité reste très faible si on le compare à celui des pays européens ou américains. A noter que les autorités ont exigé des tests post-mortem dans toutes les structures de santé du pays pour détecter des cas de Covid-19.
Egalement un taux de guérison élevé est à noter au Sénégal et dans plusieurs pays africains. Sur 9681 cas confirmés, les médecins sénégalais ont réussi à guérir les 6591 patients à ce jour.
Selon le Bureau prospective Économique (agence gouvernementale) dirigé Moubarak Lo, l'indice de sévérité du Sénégal est passé de 0,88 le 19 juillet à 0,84 le 26 juillet, soit une sévérité faible qui fait que le pays se situe au 86e rang mondial, soit une perte de 24 places dans le classement mondial, en une semaine et au 30e rang africain.
La théorie de l'ancien Coordonnateur du Programme national de lutte contre le Paludisme (PNLP), le Docteur Moussa Thior, sur l'immunité collective semble tenir la route. "Il faut laisser le virus circuler et arrêter d'ameuter les populations. Dans le cadre d'une maladie comme le coronavirus, les cas communautaires, c'est une très bonne chose, je pèse mes mots. Il faut laisser le virus circuler, ça va contribuer à développer l'effet de protection de masse", a-t-il déclaré en mai dernier avant d'être recadré par d'autres spécialistes comme le Professeur Seydi qui parlait à l'époque de stratégie suicidaire.
Aujourd'hui, avec la multiplication des cas communautaires, la majeure partie de la population sénégalaise a été en contact avec le virus. D'autant plus que ces porteurs "intraçables" du virus ont licence pour se déplacer de régions en régions avec la reprise de la circulation interurbaine. C'est à se demander si l'immunité collective n'est pas déjà en pleine phase d'expérimentation.
L'immunité collective est définie sur le site internet de l'Institut Pasteur comme le pourcentage d’une population donnée qui est immunisée/protégée contre une infection à partir duquel un sujet infecté introduit dans cette population ne va plus transmettre le pathogène car il rencontre trop de sujets protégés. Cette immunité de groupe, ou collective, peut être obtenue par l’infection naturelle ou par la vaccination (s'il existe un vaccin bien entendu).La rédaction a essayé d'entrer en contact avec la Directrice de la Santé publique et non mois présidente du Comité national de gestion des épidémies (Cnge), Marie Khémesse Ngom Ndiaye et le Docteur Moussa Thior pour recueillir leur avis sur cette analyse. Les appels émis et Sms envoyés sont restés jusqu'ici sans réponse.
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