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RCA: après une nouvelle attaque, l’inquiétude grandit au sein des ONG

Un convoi de quatre camions aux couleurs de Première urgence aide médicale internationale (PU-AMI) qui effectuait la liaison entre Bangui et Ndélé, dans le nord de la Centrafrique, mercredi 30 avril, a été pris à parti par un groupe armé et trois personnes ont été tuées.



Des combattants anti-balaka à Bangui, le 15 janvier 2014. REUTERS/Siegfried Modola
Des combattants anti-balaka à Bangui, le 15 janvier 2014. REUTERS/Siegfried Modola

Le chauffeur et les deux manutentionnaires étaient dans le dernier camion du convoi en partance pour Ndélé, au nord du pays. Au kilomètre 26, à la sortie nord de Bangui, le convoi est arrêté à un check-point contrôlé par des anti-balaka. Les trois premiers véhicules passent, mais le dernier est bloqué : l'équipage est composé de trois musulmans. Ils seront tous tués. Selon nos informations, leurs corps ont été retrouvés au PK15, un autre secteur contrôlé par les milices anti-balaka.

Depuis plusieurs jours, les trois victimes sont pleurées par leurs familles et leurs proches, qui vivent tous réfugiés au PK5, le dernier ghetto musulman de la capitale.

Au sein des ONG, l'inquiétude grandit. « On a de moins en moins de capacité à se déplacer à travers le pays », assure un chef de projet humanitaire. « On essaie de mixer nos équipes locales : vers Bangui, il n'est pas bon d'avoir des chauffeurs musulmans, et dans le nord, on évite de mettre en danger les chrétiens dans les zones contrôlées par les ex-Seleka », poursuit-il. Un autre vieux baroudeur de l'humanitaire évoque la Bosnie, la guerre qui a déchiré les Balkans il y a 20 ans. Selon lui, « on se trouve confronté ici au même casse-tête communautaire et religieux ».

Étienne Kouassi, représentant du Haut Commissariat aux réfugiés à Bangui, appelle les différentes parties à laisser travailler les humanitaires :

« Le HCR n’a pas perdu une seule seconde. Nous avons effectivement lancé un appel pour demander à toutes les parties de respecter notre travail d’humanitaires. Nous savons l’état dans lequel se trouve aujourd’hui ce beau pays qu’est la Centrafrique et je crois que nous ne devons pas baisser les bras. Les uns et les autres doivent comprendre les impératifs de nos mandats respectifs et nous laisser travailler dans la quiétude. C’est difficile [de travailler aujourd’hui dans l’humanitaire en Centrafrique], mais je pense que nous pouvons le faire. Parce que c’est pour cela que nous sommes ici. »

En réaction à cette dernière agression, Première urgence a décidé de suspendre l'acheminement d'aide alimentaire sur Ndélé depuis Bangui,




Dimanche 4 Mai 2014 - 13:14


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