«D’ici, quelques jours, Amadou Bâ aura d’autres choses à faire que de s’opposer». C’est la menace sans gants servie, vendredi dernier sur le talk-show Pencoo de Walf Tv, par Cheikh Thioro Mbacké. Elle aurait prêté à sourire si elle n’était proférée par un honorable député, de surcroit un des responsables du parti au pouvoir dans la ville de Touba. Et le pire, c’est que, depuis quelques semaines, la menace est répétée, sous différentes formes, et en boucle, par des voix autorisées du «Projet».
Quand Waly Diouf Bodian, nouveau Dg du Port autonome de Dakar, invite à neutraliser une certaine «opposition de milliardaires», Pape Alé Niang et Fadilou Keita, respectivement Dg de la Rts et de la Caisse des dépôts et consignations (Cdc) s’en font écho, demandant aux néo-gouvernants de dire la vérité aux Sénégalais. «Pas de pitié ni compassion, l’Etat devra sévir ! (…) Aucun franc ne devrait rester entre leurs mains. Ces messieurs qui nous ont précédés ont sciemment distribué nos milliards avec une désinvolture inqualifiable», déclarait Fadilou Keita.
Une avalanche de propos, les uns plus virulents que les autres qui amènent à se poser des questions. Ces gens savent-ils des choses graves que nous ne savons pas et qu’ils ne nous ont pas dites ? Le cas échéant, les mécanismes juridictionnels prévus par la loi doivent être activés pour séparer la bonne graine de l’ivraie. Ou alors, veulent-ils utiliser les informations qu’ils détiennent aux fins de tenir la nouvelle opposition en respect ?
Il est permis de croire à cette hypothèse tant la récurrence des propos est suspecte. Au nom du devoir de transparence dans la gestion des affaires publiques, l’opinion est en droit de savoir ce que cachent voire visent ces déclarations qui fleurent bon le chantage ou, au meilleur des cas, un appel d’air. Reddition des comptes, oui. Mais, réduction des opposants et de tous ceux qui émettent un avis contraire à leur plus simple expression rappelle une sinistre période faite d’inquisition et de lutte à mort contre des adversaires politiques.
Le fait est relativement récent pour ne pas prêter à de grands développements. Une petite piqûre de rappel suffit. En marge d’un conseil interministériel décentralisé tenu à Kaffrine, le président de la République de l’époque, Macky Sall, sort de sa bouche la malheureuse phrase qui ouvre grandes les vannes de la transhumance. «Nous allons réduire l’opposition à sa plus simple expression. Ça va continuer», avait prophétisé le président de la République, Macky Sall. Ce qui avait servi de clé à une transhumance à grande échelle. Mais, également, d’arme de destruction massive contre les opposants Karim Wade puis Khalifa Sall et, plus tard, Ousmane Sonko.
Pour avoir donc été victime de cette chasse à l’homme, l’une des plus violentes du Sénégal contemporain, la nouvelle majorité au pouvoir devrait se garder de rééditer ce mauvais coup de l’histoire.
L’opposition n’est hélas pas le destinataire exclusif de ces diatribes d’Etat. Sur les réseaux sociaux, des partisans des nouveaux gouvernants réclament le retrait pur et simple de licences de certaines télés coupables d’émettre des avis pas du goût de la majorité au pouvoir et de ses thuriféraires. Les plus modérés demandent une restriction desdites licences au divertissement, à l’exclusion des informations et autres débats politiques. Cette suggestion rappelle l’épisode du saccage de L’As et 24h Chrono auquel a précédé un quasi appel au «meurtre» contre les médias privés, sevrés, pour les besoins de la cause, de publicité institutionnelle.
Quand Waly Diouf Bodian, nouveau Dg du Port autonome de Dakar, invite à neutraliser une certaine «opposition de milliardaires», Pape Alé Niang et Fadilou Keita, respectivement Dg de la Rts et de la Caisse des dépôts et consignations (Cdc) s’en font écho, demandant aux néo-gouvernants de dire la vérité aux Sénégalais. «Pas de pitié ni compassion, l’Etat devra sévir ! (…) Aucun franc ne devrait rester entre leurs mains. Ces messieurs qui nous ont précédés ont sciemment distribué nos milliards avec une désinvolture inqualifiable», déclarait Fadilou Keita.
Une avalanche de propos, les uns plus virulents que les autres qui amènent à se poser des questions. Ces gens savent-ils des choses graves que nous ne savons pas et qu’ils ne nous ont pas dites ? Le cas échéant, les mécanismes juridictionnels prévus par la loi doivent être activés pour séparer la bonne graine de l’ivraie. Ou alors, veulent-ils utiliser les informations qu’ils détiennent aux fins de tenir la nouvelle opposition en respect ?
Il est permis de croire à cette hypothèse tant la récurrence des propos est suspecte. Au nom du devoir de transparence dans la gestion des affaires publiques, l’opinion est en droit de savoir ce que cachent voire visent ces déclarations qui fleurent bon le chantage ou, au meilleur des cas, un appel d’air. Reddition des comptes, oui. Mais, réduction des opposants et de tous ceux qui émettent un avis contraire à leur plus simple expression rappelle une sinistre période faite d’inquisition et de lutte à mort contre des adversaires politiques.
Le fait est relativement récent pour ne pas prêter à de grands développements. Une petite piqûre de rappel suffit. En marge d’un conseil interministériel décentralisé tenu à Kaffrine, le président de la République de l’époque, Macky Sall, sort de sa bouche la malheureuse phrase qui ouvre grandes les vannes de la transhumance. «Nous allons réduire l’opposition à sa plus simple expression. Ça va continuer», avait prophétisé le président de la République, Macky Sall. Ce qui avait servi de clé à une transhumance à grande échelle. Mais, également, d’arme de destruction massive contre les opposants Karim Wade puis Khalifa Sall et, plus tard, Ousmane Sonko.
Pour avoir donc été victime de cette chasse à l’homme, l’une des plus violentes du Sénégal contemporain, la nouvelle majorité au pouvoir devrait se garder de rééditer ce mauvais coup de l’histoire.
L’opposition n’est hélas pas le destinataire exclusif de ces diatribes d’Etat. Sur les réseaux sociaux, des partisans des nouveaux gouvernants réclament le retrait pur et simple de licences de certaines télés coupables d’émettre des avis pas du goût de la majorité au pouvoir et de ses thuriféraires. Les plus modérés demandent une restriction desdites licences au divertissement, à l’exclusion des informations et autres débats politiques. Cette suggestion rappelle l’épisode du saccage de L’As et 24h Chrono auquel a précédé un quasi appel au «meurtre» contre les médias privés, sevrés, pour les besoins de la cause, de publicité institutionnelle.
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