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Sénégal : 17,3 % des femmes ont été victimes de violences sexuelles hors union au moins une fois dans leur vie



La Fédération internationale pour les droits humains (FIDH), en partenariat avec la Ligue sénégalaise des droits humains (LSDH), l’Organisation nationale des droits de l’homme (ONDH), la Rencontre africaine pour la défense des droits de l’Homme (RADDHO) et l’Association des juristes sénégalaises (AJS), tire la sonnette d’alarme sur l’ampleur des violences faites aux femmes et aux filles au Sénégal. Leur rapport, intitulé « Double peine : les survivantes de viol et d’inceste contraintes de poursuivre leur grossesse au Sénégal », met en lumière une réalité glaçante.

Les chiffres révélés par ces organisations sont alarmants. En janvier 2025, une fillette de 9 ans, enceinte après un viol à Joal, a choqué l’opinion publique. Ce drame s’inscrit dans un contexte de violences répétées : en mars 2023, 27 filles âgées de 6 à 15 ans ont dénoncé des viols dans la région de Diourbel. Selon l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD), publiée en novembre 2024, 31,9 % des femmes âgées de 15 ans et plus ont subi au moins une forme de violence au cours des 12 derniers mois, et 17,3 % des femmes ont été victimes de violences sexuelles hors union au moins une fois dans leur vie.

En 2022, l’AJS a recensé 331 victimes de viols, dont 43 % avaient entre 4 et 14 ans. Entre 2016 et 2017, le Centre de guidance infantile et familiale de Dakar a relevé 97 cas de viols suivis de grossesse, avec une moyenne d’âge de seulement 11 ans.

Avortement clandestin

À en croire le document, chaque année, plus de 30 000 femmes et filles au Sénégal recourent à des avortements clandestins, mettant leur vie en danger. Ces pratiques représentent une cause majeure de décès maternels. Pire encore, les survivantes de ces avortements risquent jusqu’à deux ans de prison, et en 2024, 11 % des détenues femmes étaient incarcérées pour des faits d’avortement ou d’infanticide.

Le Sénégal a ratifié en 2004 le Protocole de Maputo, qui garantit, entre autres, l’accès à l’avortement médicalisé pour les victimes de viol, d’inceste ou lorsque la vie de la mère est en danger. Cependant, cette disposition n’a jamais été appliquée dans le pays.

La FIDH et ses partenaires appellent les autorités sénégalaises à "adopter des lois conformes au Protocole de Maputo, garantissant l’accès à l’avortement médicalisé pour les victimes de viol et d’inceste. À mettre en place un dispositif d’assistance juridique et judiciaire dédié aux survivantes de violences sexuelles. Et de renforcer les mesures de prévention et de protection contre les violences physiques, sexuelles, psychologiques et économiques."

Ces organisations espèrent qu’avec la nouvelle alternance politique, le gouvernement prendra des mesures concrètes pour protéger les droits des femmes et des filles au Sénégal, en commençant par l’application des engagements internationaux déjà signés.

Ndeye Fatou Touré

Mardi 28 Janvier 2025 - 11:33


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